Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Ballu, Albert
Les ruines de Timgad (antique Thamugadi) (Band 1) — Paris, 1897

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17122#0251
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
210

LES RUINES DE TIMGAD

piliers d'angle, protégeait l'entrée du monument dont il avait
toute la largeur.

Le but du chalcidicum 1 était d'abriter les denrées dont on
trafiquait à l'intérieur; ce genre de construction était souvent
utilisé dans les marchés et dans les basiliques qui étaient à la
fois, comme nous l'avons vu, cours de justice et bourses
pour les marchands. Il est vraisemblable que « les esclaves y
attendaient leurs maîtres et qu'ils servaient d'asiles à la foule
qui se rassemblait auprès de tels lieux par curiosité ou pour
affaires 2 ».

Les bases d'un pilier et de quatre des colonnes du chalci-
dicum sont encore en place ; ce dernier était couvert par un
toit en appentis venant s'appuyer sur le mur, au milieu duquel
était ménagée une ouverture, large de 2 m. 75, et se prolon-
geant sur une longueur de 4 mètres en un passage servant
de vestibule d'entrée ; pour accéder au niveau du passage on
devait gravir deux marches. De chaque côté de l'entrée, tant
sur la face extérieure que sur celle de l'intérieur, étaient
placés des monuments garnis d'inscriptions.

On débouchait alors dans un portique qui encadrait sur
trois côtés une vaste cour longue de 24 m. 30 et large de
13 m. 30. A droite de l'entrée, trois logettes, d'inégales lar-
geurs et de même profondeur que le vestibule, étaient dis-
posées. Dans les deux premières, des montants en pierre de
granit bleu supportaient une dalle épaisse de 0 m. 20, mou-
lurée comme ses supports et servant de table 3 pour l'étalage
des marchandises. La dalle, encastrée dans les murs de sépa-
ration des boutiques, ne laissait au débitant d'autre facilité
pour pénétrer dans la logette que de passer par dessous en
se baissant. C'est ce que font encore dans les bazars les
Arabes de nos jours qui, en cela comme en tant d'autres
choses, se sont inspirés des Romains.

1. Il y a des exemples de chalcidica complétant, avec des portiques, le plan
d'un marché. Voir A. jEsernia : Garucci, storia d'Isemia, 1848, p. 91, n° 1G
et aussi Corp. insc. 'al., I, G59.

2. Rich, Dictionnaire des antiquités romaines et grecques, p. 142.

I. Cette table, large de 2 m. 26, est saillante de 0 m. 40 du parement du
mur. L'ouverture de la boutique est de 2 mètres ; la hauteur de la table est
d'un mètre.
 
Annotationen