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Ballu, Albert
Les ruines de Timgad (antique Thamugadi) (Band 3): Sept années de découvertes (1903 - 1910) — Paris, 1911

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https://doi.org/10.11588/diglit.17124#0019
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BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE

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pant la hauteur des deux étages et renfermait toujours la
statue de la divinité protectrice du lieu, sans doute Minerve,
dont nous avons retrouvé à proximité un fragment de la sta-
tue (tête en marbre blanc de o m. 58 de haut et de 1 m. 19 de
tour (1).

Enfin, les salles annexes donnant sur le portique exté-
rieur, sauf une ayant une porte sur la rue latérale sud et
probablement réservée au conservateur, n'étaient autres que
des dépôts de livres classés soit dans des niches (2), soit dans
des meubles appuyés ou suspendus le long des murs, la
grande salle demi-circulaire restant principalement affectée
à la lecture, disposition qui s'explique d'autant mieux qu'elle
était très bien éclairée avec un lanterneau ménagé dans la
voûte hémisphérique qui la couvrait en partie et aussi par
un jour pratiqué dans le mur de façade, du côté de l'occi-
dent, au-dessus du portique d'entrée.

L'événement ne tarda pas a nous donner raison : le
17 mars 1906, à cinq heures du soir, M. G. Barry, inspec-
teur des fouilles, en faisant exécuter un sondage du côté du
boulevard Nord, vit un ouvrier donner un coup de pioche
sur une pierre calcaire recouverte de un mètre de terre et
ornée de moulures semblables à celles qui encadraient les
deux fragments déjà trouvés de l'inscription.

La pierre contenait cinq lignes et les mots :

Avec quelle joie nous apprîmes cette découverte qui nous
fut immédiatement télégraphiée, il n'est pas besoin de le
dire! C'était la consécration de nos suppositions, la certi-
tude succédant à des probabilités, cependant bien peu dou-
teuses. C'était surtout la révélation de la disposition des
bibliothèques antiques romaines dont tant d'auteurs Latins
avaient parlé et sur la construction desquelles on ne possé-
dait aucun document, ainsi que nous l'avons dit plus haut.

(1) R. GAGNAT, Les Bibliothèques municipales de l'empire romain (Mémoires de
l'Institut). La statue aurait eu 3 mètres de hauteur.

(2) Une de ces niches est visible dans la salle annexe de l'angle sud-est.

Fragment
trouve en 1906
(gauche)

EX LIBER ALITA
GATIANI C.M.V. QV
COLONIAE THAM
GAVIT OPVS BIBLI

CVRANTE REPVBLIC
 
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