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XXÎV MÉMOIRES SUR LA VIE
professeur craignit sans doute de me décourager,
en m’avertissant que le plan était trop vaste ; je
me précipitai dans le chaos, et m’y enfonçai si
bien, que j’en tombai dangereusement malade.
Dans l’état de langueur où je me trouvai pendant
long-temps, je ne désirais le retour de mes forces
que pour en abuser encore.
Dès quelles me furent rendues, j’entrai au sé-
minaire de Marseille, dirigé par les lazaristes , où
je trouvai encore un professeur de théologie qui
était assez raisonnable , et tous les matins, à cinq
heures, une méditation qui ne l’était pas toujours;
elle était tirée d’un ouvrage composé par Beuvelet.
Le lendemain de mon arrivée, on nous lut, lente-
ment et par phrases détachées, le chapitre où ce
Beuvelet compare l’Eglise à un vaisseau : le pape
est le capitaine, les évêques sont les lieutenans ;
venaient ensuite les prêtres, les diacres, etc. Il
fallait réfléchir sérieusement pendant une demi-
heure sur ce parallèle : sans attendre la fin du
chapitre, je trouvai que dans ce vaisseau mysté-
rieux je ne pouvais être qu’un mousse. Je le dis
à mon voisin, qui le dit au sien ; et tout à coup le
silence fut interrompu par un rire général, dont
le supérieur voulut savoir la cause : il eut aussi le
bon esprit d’en rire.
J’avais beaucoup de loisir au séminaire; j’étudiai
la langue arabe, j’en recueillis toutes les racines
 
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