ï38 INTRODUCTION AU VOYAGE
c’était favoriser le peuple, qui, outre le droit de
nommer ses officiers, avait la plus grande in-
fluence dans chaque tribu.
Il arriva de plus que les diverses compagnies
chargées du recouvrement et de l’emploi des
finances furent composées de dix officiers nom-
més par les dix tribus ; ce qui, présentant de
nouveaux objets à l’ambition du peuple, servit
encore à l’introduire dans les différentes parties
de l’administration.
Mais c’est principalement aux victoires que
les Athéniens remportèrent sur les Perses qu’on
doit attribuer la ruine de l’ancienne constitu-
tion \ Après la bataille de Platée, on ordonna
que les citoyens des dernières classes, exclus par
Solon des principales magistratures, auraient dé-
sormais le droit d’y parvenir. Le sage Aristide ,
qui présenta ce décret 2, donna le plus funeste
des exemples à ceux qui lui succédèrent dans le
commandement. Il leur fallut d’abord flatter la
multitude, et ensuite ramper devant elle.
Auparavant, elle dédaignait de venir aux as-
semblées générales; mais dès que le gouverne-
ment eut accordé une gratification de trois oboles
à chaque assistant3, elle s’y rendit en foule,
en éloigna les riches par sa présence autant que
1 Aristot. de rep. lib. i, cap. 12 , p. 336. —2 Plut, in Aristid.
p. 332. —3 Pet. in leg. attic. p. 2o5.
c’était favoriser le peuple, qui, outre le droit de
nommer ses officiers, avait la plus grande in-
fluence dans chaque tribu.
Il arriva de plus que les diverses compagnies
chargées du recouvrement et de l’emploi des
finances furent composées de dix officiers nom-
més par les dix tribus ; ce qui, présentant de
nouveaux objets à l’ambition du peuple, servit
encore à l’introduire dans les différentes parties
de l’administration.
Mais c’est principalement aux victoires que
les Athéniens remportèrent sur les Perses qu’on
doit attribuer la ruine de l’ancienne constitu-
tion \ Après la bataille de Platée, on ordonna
que les citoyens des dernières classes, exclus par
Solon des principales magistratures, auraient dé-
sormais le droit d’y parvenir. Le sage Aristide ,
qui présenta ce décret 2, donna le plus funeste
des exemples à ceux qui lui succédèrent dans le
commandement. Il leur fallut d’abord flatter la
multitude, et ensuite ramper devant elle.
Auparavant, elle dédaignait de venir aux as-
semblées générales; mais dès que le gouverne-
ment eut accordé une gratification de trois oboles
à chaque assistant3, elle s’y rendit en foule,
en éloigna les riches par sa présence autant que
1 Aristot. de rep. lib. i, cap. 12 , p. 336. —2 Plut, in Aristid.
p. 332. —3 Pet. in leg. attic. p. 2o5.