DE LA GRÈCE, PART. II, SECT. II. 1^7
était de rappeler Hippias 1 ; et l’on savait que ce
dernier, depuis son arrivée à la cour de Suze,
entretenait dans l’esprit de Darius les préventions
qu’on ne cessait de lui inspirer contre les peuples
de la Grèce, et contre les Athéniens en particu-
lier 2. Animés par ces motifs , les Athéniens en-
voyèrent en Ionie des troupes qui contribuèrent
à la prise de Sardes. Les Erétriens de l’Eubée
suivirent leur exemple.
Le principal auteur du soulèvement de l’Ionie
fut cet Histiée de Milet, qui, lors de l’expédition
de Scythie, s’était obstiné à garder le pont de
l’Ister. Darius n’oublia jamais ce service impor-
tant, et s’en souvint encore après l’avoir récom-
pensé. Mais Histiée, exilé à la cour de Suze , im-
patient de revoir sa patrie, excita sous main les
troubles de l’Ionie , et s’en servit pour obtenir
la permission de revenir dans cette province, où
bientôt il fut pris les armes à la main. Les géné-
raux se hâtèrent de le faire mourir, parce qu’ils
connaissaient la générosité de leur maître. En
effet, ce prince , moins touché de sa trahison que
des obligations qu’il lui avait, honora sa mémoire
par des funérailles , et par les reproches qu’il fit
à ses généraux 3.
Vers le même temps , des vaisseaux phéni-
ciens, s’étant rendus maîtres d’une galère athé-
’ Herodot. lib. 5 , cap. 96,.— * Id.ibid. —3 Id. lib. 6, cap. 3o.
était de rappeler Hippias 1 ; et l’on savait que ce
dernier, depuis son arrivée à la cour de Suze,
entretenait dans l’esprit de Darius les préventions
qu’on ne cessait de lui inspirer contre les peuples
de la Grèce, et contre les Athéniens en particu-
lier 2. Animés par ces motifs , les Athéniens en-
voyèrent en Ionie des troupes qui contribuèrent
à la prise de Sardes. Les Erétriens de l’Eubée
suivirent leur exemple.
Le principal auteur du soulèvement de l’Ionie
fut cet Histiée de Milet, qui, lors de l’expédition
de Scythie, s’était obstiné à garder le pont de
l’Ister. Darius n’oublia jamais ce service impor-
tant, et s’en souvint encore après l’avoir récom-
pensé. Mais Histiée, exilé à la cour de Suze , im-
patient de revoir sa patrie, excita sous main les
troubles de l’Ionie , et s’en servit pour obtenir
la permission de revenir dans cette province, où
bientôt il fut pris les armes à la main. Les géné-
raux se hâtèrent de le faire mourir, parce qu’ils
connaissaient la générosité de leur maître. En
effet, ce prince , moins touché de sa trahison que
des obligations qu’il lui avait, honora sa mémoire
par des funérailles , et par les reproches qu’il fit
à ses généraux 3.
Vers le même temps , des vaisseaux phéni-
ciens, s’étant rendus maîtres d’une galère athé-
’ Herodot. lib. 5 , cap. 96,.— * Id.ibid. —3 Id. lib. 6, cap. 3o.