INTRODUCTION AU VOYAGE
l’Asie : elles furent bientôt augmentées de trois
cent mille combattans tirés de la Thrace, de la
Macédoine, delà Péonie, et de plusieurs autres
régions européennes soumises à Xerxès. Les îles
voisines fournirent de plus cent vingt galères, sur
lesquelles étaient vingt-quatre mille hommes h
Si l’on joint à cette multitude immense un nom-
bre presque égal de gens nécessaires ou inutiles
qui marchaient à la suite de l’armée , on trouvera
que cinq millions d’hommes2 avaient été arrachés
à leur patrie, et allaient détruire des nations en-
tières pour satisfaire l’ambition d’un particulier
nommé Mardonius.
Après la revue de l’armée et de la flotte , Xerxès
fit venir le roi Démarate, qui, exilé de Lacédé-
mone quelques années auparavant, avait trouvé
un asile à la cour de Suse.
« Pensez-vous, lui dit-il, que les Grecs osent
« me résister 3 ? » Démarate ayant obtenu la per-
mission de lui dire la vérité : « Les Grecs , ré-
« pondit-il, sont à craindre parce qu’ils sont pau-
« vres et vertueux. Sans faire l’éloge des autres,
« je ne vous parlerai que des Lacédémoniens.
« L’idée de l’esclavage les révoltera. Quand toute
« la Grèce se soumettrait à vos armes, ils n’en
« seraient que plus ardens à défendre leur liberté.
’ Herodot. lib. 7 , cap. i85. —2 Isocr. panath. t. 2 , p. uo5.—-
3 Herodot. ibid. cap. 101.
l’Asie : elles furent bientôt augmentées de trois
cent mille combattans tirés de la Thrace, de la
Macédoine, delà Péonie, et de plusieurs autres
régions européennes soumises à Xerxès. Les îles
voisines fournirent de plus cent vingt galères, sur
lesquelles étaient vingt-quatre mille hommes h
Si l’on joint à cette multitude immense un nom-
bre presque égal de gens nécessaires ou inutiles
qui marchaient à la suite de l’armée , on trouvera
que cinq millions d’hommes2 avaient été arrachés
à leur patrie, et allaient détruire des nations en-
tières pour satisfaire l’ambition d’un particulier
nommé Mardonius.
Après la revue de l’armée et de la flotte , Xerxès
fit venir le roi Démarate, qui, exilé de Lacédé-
mone quelques années auparavant, avait trouvé
un asile à la cour de Suse.
« Pensez-vous, lui dit-il, que les Grecs osent
« me résister 3 ? » Démarate ayant obtenu la per-
mission de lui dire la vérité : « Les Grecs , ré-
« pondit-il, sont à craindre parce qu’ils sont pau-
« vres et vertueux. Sans faire l’éloge des autres,
« je ne vous parlerai que des Lacédémoniens.
« L’idée de l’esclavage les révoltera. Quand toute
« la Grèce se soumettrait à vos armes, ils n’en
« seraient que plus ardens à défendre leur liberté.
’ Herodot. lib. 7 , cap. i85. —2 Isocr. panath. t. 2 , p. uo5.—-
3 Herodot. ibid. cap. 101.