I 4 INTRODUCTION AU VOYAGE
vaines terreurs 1 ; mais un reste de décence ou
de fierté ne lui permettant pas d’exposer tant de
faiblesse aux yeux de ses ennemis et de ses cour-
tisans , il ordonna de faire les préparatifs d’une
nouvelle attaque , et de joindre par une chaussée
l’île de Salamine au continent.
Il envoya ensuite un courrier à Suse, comme
il en avait dépéché un après la prise d’Athènes.
A l’arrivée du premier, les habitans de cette
grande ville coururent aux temples et brûlèrent
des parfums dans les rues jonchées de branches
de myrte : à l’arrivée du second, ils déchirèrent
leurs habits, et tout retentit de cris, de gémis-
semens, d’expressions d’intérét pour le roi, d’im-
précations contre Mardonius, le premier auteur
de cette guerre 2.
Les Perses et les Grecs s’attendaient à une
nouvelle bataille ; mais Mardonius ne se rassu-
rait pas sur les ordres que Xerxès avait donnés :
il lisait dans l’âme de ce prince, et n’y voyait
que les sentimens les plus vils, joints à des
projets de vengeance dont il serait lui-méme la
victime. « Seigneur, lui dit-il en s’approchant,
« daignez rappeler votre courage. Vous n’aviez
« pas fondé vos espérances sur votre flotte, mais
« sur cette armée redoutable que vous m’avez
« confiée. Les Grecs ne sont pas plus en état de
1 Herodot. lib. 8 , cap. 97. •— a Id. ibid. cap, 99,
vaines terreurs 1 ; mais un reste de décence ou
de fierté ne lui permettant pas d’exposer tant de
faiblesse aux yeux de ses ennemis et de ses cour-
tisans , il ordonna de faire les préparatifs d’une
nouvelle attaque , et de joindre par une chaussée
l’île de Salamine au continent.
Il envoya ensuite un courrier à Suse, comme
il en avait dépéché un après la prise d’Athènes.
A l’arrivée du premier, les habitans de cette
grande ville coururent aux temples et brûlèrent
des parfums dans les rues jonchées de branches
de myrte : à l’arrivée du second, ils déchirèrent
leurs habits, et tout retentit de cris, de gémis-
semens, d’expressions d’intérét pour le roi, d’im-
précations contre Mardonius, le premier auteur
de cette guerre 2.
Les Perses et les Grecs s’attendaient à une
nouvelle bataille ; mais Mardonius ne se rassu-
rait pas sur les ordres que Xerxès avait donnés :
il lisait dans l’âme de ce prince, et n’y voyait
que les sentimens les plus vils, joints à des
projets de vengeance dont il serait lui-méme la
victime. « Seigneur, lui dit-il en s’approchant,
« daignez rappeler votre courage. Vous n’aviez
« pas fondé vos espérances sur votre flotte, mais
« sur cette armée redoutable que vous m’avez
« confiée. Les Grecs ne sont pas plus en état de
1 Herodot. lib. 8 , cap. 97. •— a Id. ibid. cap, 99,