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DE LA GRÈCE, PART. II, SECT. III. 2.Cp
respectables furent brisés ; les yeux, près de se
fermer, ne virent de toutes parts qu’une soli-
tude profonde 1, et la mort ne fit plus couler de
larmes.
Cet endurcissement produisit une licence effré-
née. La perte de tant de gens de bien confondus
dans un même tombeau avec les scélérats, le
renversement de tant de fortunes devenues tout
à coup le partage ou la proie des citoyens les plus
obscurs frappèrent vivement ceux qui n’avaient
d’autre principe que la crainte : persuadés que
les dieux ne prenaient plus d’intérêt à la vertu,
et que la vengeance des lois ne serait pas aussi
prompte que la mort dont ils étaient menacés,
ils crurent que la fragilité des choses humaines
leur indiquait l’usage qu’ils en devaient faire, et
que, n’ayant plus que des momens à vivre, ils
devaient du moins les passer dans le sein des
plaisirs 2.
Au bout de deux ans, la peste parut se calmer.
Pendant ce repos, on s’aperçut plus d’une fois
que le germe de la contagion n’était pas détruit :
il se développa dix-huit mois après ; et, dans le
cours d’une année entière, il ramena les mêmes
scènes de deuil et d’horreur 3. Sous l’une et sous
l’autre époque, il périt un très-grand nombre
1 Thucyd. lib. 2, cap. 5l. —2 Id. ibid. cap. 53. — 3 Id. lib. 3,
cap. 87.
 
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