33a INTRODUCTION AU VOYAGE
plans la justesse des idées et l’élégance du style.
La Grèce dut en partie ces avantages à l’in-
fluence de la philosophie, qui sortit de l’obscu-
rité après les victoires remportées sur les Perses.
Zénon y parut, et les Athéniens s’exercèrent aux
subtilités de l’école d’Elée. Anaxagore leur ap-
porta les lumières de celle de Thalès ; et quel-
ques-uns furent persuadés que les éclipses, les
monstres et les divers écarts de la nature ne de-
vaient plus être mis au rang des prodiges : mais
ils étaient obligés de se le dire en confidence 1 ;
car le peuple, accoutumé à regarder certains
phénomènes comme des avertissemens du ciel,
sévissait contre les philosophes qui voulaient lui
ôter des mains cette branche de superstition.
Persécutés, bannis , ils apprirent que la vérité,
pour être admise parmi les hommes, ne doit pas
se présenter à visage découvert, mais se glisser
furtivement à la suite de l’erreur.
Les arts, ne trouvant point de préjugés popu-
laires à combattre, prirent tout à coup leur essor.
Le temple de Jupiter, commencé sous Pisistrate,
celui de Thésée, construit sous Cimon , offraient
aux architectes des modèles à suivre; mais les
tableaux et les statues qui existaient ne présen-
taient aux peintres et aux sculpteurs que des es-
sais à perfectionner.
’ Plut, in Pericl. t. i, p. i54 ; id. in Nie. p. 538.
plans la justesse des idées et l’élégance du style.
La Grèce dut en partie ces avantages à l’in-
fluence de la philosophie, qui sortit de l’obscu-
rité après les victoires remportées sur les Perses.
Zénon y parut, et les Athéniens s’exercèrent aux
subtilités de l’école d’Elée. Anaxagore leur ap-
porta les lumières de celle de Thalès ; et quel-
ques-uns furent persuadés que les éclipses, les
monstres et les divers écarts de la nature ne de-
vaient plus être mis au rang des prodiges : mais
ils étaient obligés de se le dire en confidence 1 ;
car le peuple, accoutumé à regarder certains
phénomènes comme des avertissemens du ciel,
sévissait contre les philosophes qui voulaient lui
ôter des mains cette branche de superstition.
Persécutés, bannis , ils apprirent que la vérité,
pour être admise parmi les hommes, ne doit pas
se présenter à visage découvert, mais se glisser
furtivement à la suite de l’erreur.
Les arts, ne trouvant point de préjugés popu-
laires à combattre, prirent tout à coup leur essor.
Le temple de Jupiter, commencé sous Pisistrate,
celui de Thésée, construit sous Cimon , offraient
aux architectes des modèles à suivre; mais les
tableaux et les statues qui existaient ne présen-
taient aux peintres et aux sculpteurs que des es-
sais à perfectionner.
’ Plut, in Pericl. t. i, p. i54 ; id. in Nie. p. 538.