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A. van Gennep

poterie ne se fait que dans deux localites, a Ait Oumalou et a Tablablat; les poteries des
Beni Oumalou sont ties simples; elles sont semblables a celles de Taourirt Amokran23
mais les cruches sont plus elegantes comme forme. Le decor est rouge; sur le fond rougea-
tre du pot on ne met ni terre blanche comme engobe, ni vernis. A Ait Oumalou on fait
plutot de jolies cruches, et a Tablablat plutot des marmites et des plats. Les femmes de
ce village travaillent pour la vente au marche de Tizi Rashed, le mardi. Elies y trans-
portent leurs poteries dans des filets, sur leur dos. Mais il y a une regie: les hommes de la
maison portent les marmites et les femmes portent les cruches et les plats. Les plus
riches ont des anes et mettent les poteries dans des couffes.”
Beni Ouassif. Ils ne font pas de poterie du tout, meme pas ordinaire. Ils achetent
celles dont ils ont besoin aux Beni Yenni et aux Beni Sedka. Ce sont des femmes qui les
apportent dans les villages, en les portant sur leur dos. Les femmes Beni Ouassif leur
achetent ce qu’elles apportent, ou bien leur commandent ce dont elles ont besoin pour la
prochaine tournee. Quand elles achetent, elles ne s’occupent pas des dessins.
Merkalla. Parmi les series de poteries conservees au Musee d’Alger, celle qui est
etiquetee comme pro venant de El Adjiba se distingue par des decors tres diff erents de tous
ceux qui sont en usage dans 1’Afrique du Nord. Je resolus de me rendre dans cette localite
et persuadai M. Ricard, inspecteur de 1’enseignement des arts et industries indigenes
d’Algerie, de m’accompagner. Nous nous rendimes d’abord a Bouira, afin de louer les
mulcts necessaires et de revenir par El Adjiba, qui est situe au pied de la pente meridionale
du Djurdjura. Mais les difficultes d’acces furent telles que nous dumes revenir sur nos
pas sans avoir pu depasser la localite-de Merkalla, qui se trouve juste au dessous des eboulis
du Khaizer (ou Heizer, grand pic denude de plus de 2,000 metres). J’ai dit ailleurs 24
les peripeties de ce voyage, et combien 1’on rencontre d’obstacles pour se procurer des
poteries lorsque, comme ici, chaque maitresse de maison fagonne et cuit toute la vaisselle
necessaire a son menage. En ceder une partie 1’obligerait a recommencer son travail, et
seule la periode qui precede immediatement la moisson est bonne pour cette operation.
Il y faut beaucoup de temps d’une part, et de 1’autre, une grande secheresse atmospherique.
Grace a 1’entremise du sheikh de Merkalla, j’ai pu cependant emporter une trentaine
de kilos de poteries, ce qui a ete suffisant pour 1’etude des decors, mais insuffisant pour
celle des formes. Les ateliers domestiques de Merkalla etaient inconnus. Leurs produits
coincident en partie avec ceux qui sont indiques comme venant de El Adjiba au Musee
d’Alger. Il se pourrait, Merkalla etant en relations directes avec Bouira, que cette eti-
quette soit a changer.

23 Cf. Etudes d’ethnogr. alg., pl. I, nos. G, E, a J.
24 En Algerie, Paris, 1914, p. 65-84.
 
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