56
LES MAITRES DE L’ART
il devint son associé et le resta une dizaine d’an-
nées. L’union des deux artistes forma une véritable
raison sociale, comme le prouvent les deux décla-
rations faites en 1427 par Donatello et par Miche-
lozzo pour l’impôt sur le revenu (denunzia dei
béni). A cette date, les deux associés étaient riche-
ment achalandés : ils avaient en chantier trois tom-
beaux, grands et luxueux. Le premier, destiné au
baptistère de Florence, était celui d’un pape en
exil, le cardinal Baldassare Coscia, qui, après avoir
pris le nom de Jean XXIII, à l’époque du grand
schisme, où il y avait deux papes, sans le compter,
avait été déposé par le concile de Constance et
était venu mourir à Florence en 1418. La commis-
sion qui s’était formée pour lui élever un monument
réunissait des adversaires politiques tels que Nic-
colà da Uzzano et le chef de la famille des Médi-
cis, Giovanni d’Averardo. Le second tombeau était
celui d’un autre cardinal, un Florentin, Rinaldo
Brancacci, et devait être envoyé dans une église
de Naples; pour faciliter le transport, les marbres
étaient travaillés à Pise. Le troisième, dont la
place était marquée dans la collégiale de Montepul-
ciano, avait été commandé par Bartolommeo Ara-
gazzi, secrétaire du pape Martin V, pour sa propre
sépulture. L’humaniste savait le prix de l’immorta-
lité que les princes et les condottieri achetaient à
ses pareils. Lui-même l’acheta à un grand artiste.
Il mourut en 1429.
LES MAITRES DE L’ART
il devint son associé et le resta une dizaine d’an-
nées. L’union des deux artistes forma une véritable
raison sociale, comme le prouvent les deux décla-
rations faites en 1427 par Donatello et par Miche-
lozzo pour l’impôt sur le revenu (denunzia dei
béni). A cette date, les deux associés étaient riche-
ment achalandés : ils avaient en chantier trois tom-
beaux, grands et luxueux. Le premier, destiné au
baptistère de Florence, était celui d’un pape en
exil, le cardinal Baldassare Coscia, qui, après avoir
pris le nom de Jean XXIII, à l’époque du grand
schisme, où il y avait deux papes, sans le compter,
avait été déposé par le concile de Constance et
était venu mourir à Florence en 1418. La commis-
sion qui s’était formée pour lui élever un monument
réunissait des adversaires politiques tels que Nic-
colà da Uzzano et le chef de la famille des Médi-
cis, Giovanni d’Averardo. Le second tombeau était
celui d’un autre cardinal, un Florentin, Rinaldo
Brancacci, et devait être envoyé dans une église
de Naples; pour faciliter le transport, les marbres
étaient travaillés à Pise. Le troisième, dont la
place était marquée dans la collégiale de Montepul-
ciano, avait été commandé par Bartolommeo Ara-
gazzi, secrétaire du pape Martin V, pour sa propre
sépulture. L’humaniste savait le prix de l’immorta-
lité que les princes et les condottieri achetaient à
ses pareils. Lui-même l’acheta à un grand artiste.
Il mourut en 1429.