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Bertaux, Émile; Donatello [Ill.]
Donatello — Paris: Librairie Plon, Plon-Nourrit et Cie, imprimeurs-éditeurs, 1910

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https://doi.org/10.11588/diglit.70662#0108
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88 LES MAITRES DE L’ART
des hommes mûrs et vieillis. L’art réaliste de Jean
van Eyck et de ses contemporains ne connaît
guère d’autre enfant que l’Enfant Jésus; il en a
fait un petit être chétif et vieillot. Pour cet enfant,
comme pour le chrétien, la vie doit être chose
douloureuse et grave. Les putti du baptistère de
Sienne sont païens; comme leurs jeux et leur sou-
rire, tout leur corps souple et ferme respire la joie
élémentaire et profonde qu’avait exprimée l’art
antique : la simple joie de vivre.
Que nous sommes loin de ce Zuccone, si las, si
éteint, si refroidi ! Celui-là faisait penser à la mort.
Comment Donatello a-t-il passé de la vieillesse à
l’enfance, de l’amertume à la joie? L’antiquité,
sous la figure enfantine des Amours, a fait ce mi-
racle : elle a rajeuni l’homme qui, après sa tren-
tième année, s’était tourné vers la vieillesse, pour
capter le flot de la vie, plus lent et plus trouble, à
la fin de son cours. Les Amours l’ont ramené en
dansant vers le spectacle de l’enfance, comme
vers la source fraîche, à laquelle il devait revenir
bien des fois, pour oublier un moment ce que ses
yeux trop pénétrants voyaient dans l’humanité de
tristesses, de laideurs et de drames.
L’antiquité eut ainsi, comme l’a dit M. Bode1,
l’action d’un « contrepoids » qui tirait Donatello
I. Florentiner Bildhauer der Renaissance, 1902; Introduc-
tion, page 8.
 
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