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https://doi.org/10.11588/diglit.70662#0111
DONATELLO
9i
Michelozzo ne sait tirer du marbre que des statues
viriles. Donatello, de son côté, a modelé pour le
baptistère de Sienne deux statues de Vertus qui
devaient être placées à droite et à gauche de l’un
des bas-reliefs de Ghiberti. La Foi, dans les longs
plis de sa draperie tourmentée, est une virago
sévère et sybilline ; mais l’Espérance est une vraie
jeune fille aux ailes d’ange, qui lève ses bras ronds
et jeunes et son regard confiant vers les putti du
couronnement.
L’ange de X Annonciation de Santa Croce, qui
contemple Marie avec un respect si tendre, res-
semble, sous ses grandes ailes, à l’Espérance de
Sienne. Il relève sa longue robe de la main gauche
avec un geste instinctif et tout féminin. La Vierge
a la coiffure simple, la beauté pleine et la gra-
vité d’une Athénienne; mais son attitude est de
celles qu’aucun sculpteur de l’antiquité n’aurait
imaginée, ni aucun sculpteur italien avant Dona-
tello. Marie, qui s’est levée, effrayée et prête à
fuir, se retourne et s’incline en entendant la Salu-
tation. Deux mouvements successifs, indiqués, l’un
par la pose des pieds, l’autre par l’inflexion du
haut du corps, sont unis, comme s’ils avaient été
saisis du même coup d’œil, en « instantané ».
Dans le cadre bizarre et magnifique, au milieu
des dorures qui mettent des broderies aux vête-
ments et du blond aux cheveux, le groupe com-
pose une ravissante harmonie de formes et de
9i
Michelozzo ne sait tirer du marbre que des statues
viriles. Donatello, de son côté, a modelé pour le
baptistère de Sienne deux statues de Vertus qui
devaient être placées à droite et à gauche de l’un
des bas-reliefs de Ghiberti. La Foi, dans les longs
plis de sa draperie tourmentée, est une virago
sévère et sybilline ; mais l’Espérance est une vraie
jeune fille aux ailes d’ange, qui lève ses bras ronds
et jeunes et son regard confiant vers les putti du
couronnement.
L’ange de X Annonciation de Santa Croce, qui
contemple Marie avec un respect si tendre, res-
semble, sous ses grandes ailes, à l’Espérance de
Sienne. Il relève sa longue robe de la main gauche
avec un geste instinctif et tout féminin. La Vierge
a la coiffure simple, la beauté pleine et la gra-
vité d’une Athénienne; mais son attitude est de
celles qu’aucun sculpteur de l’antiquité n’aurait
imaginée, ni aucun sculpteur italien avant Dona-
tello. Marie, qui s’est levée, effrayée et prête à
fuir, se retourne et s’incline en entendant la Salu-
tation. Deux mouvements successifs, indiqués, l’un
par la pose des pieds, l’autre par l’inflexion du
haut du corps, sont unis, comme s’ils avaient été
saisis du même coup d’œil, en « instantané ».
Dans le cadre bizarre et magnifique, au milieu
des dorures qui mettent des broderies aux vête-
ments et du blond aux cheveux, le groupe com-
pose une ravissante harmonie de formes et de