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Instytut Sztuki (Warschau) [Editor]; Państwowy Instytut Sztuki (bis 1959) [Editor]; Stowarzyszenie Historyków Sztuki [Editor]
Biuletyn Historii Sztuki — 67.2005

DOI issue:
Nr. 3-4
DOI article:
Dąbrowska-Smektała, Elżbieta; Franc̨ois, Geneviève [Contr.]: Pastorały średniowieczne w Polsce - uwagi na marginesie pracy Katarzyny Bogackiej Pastorały w Polsce XI-XVIII w.
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https://doi.org/10.11588/diglit.49519#0374
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364

Elżbieta Dąbrowska, Genevieve FRANęois

confectionnee a Poznań (n°93) s'il ne s'agit pas de
copies funeraires ou encore de produits de 1'artisa-
nat local. Nous ignorons bien sur les dates precises
d'arrivee des crosses limousines en Pologne. Deux
d'entre elles furent decouvertes dans des tornbes
episcopales. La premiere est une crosse emaillee du
type „grande-fleur" fabriquee entre 1200 et 1210 et
fut trouvee dans une tombe anonyme (n°99) de la
cathedrale de Poznań dont nous ne connaissons pas
la date d'enfouissement. La seconde appartient au
groupe des crosses du „Christ adosse a la Vierge",
datable du 2e tiers du XIIIe siecle; elle fut mise au
jour dans la cathedrale de Włocławek et retiree de la
tombe de Maciej de Gołańcza, eveque de ce lieu,
decede en 1368. La volute d'une crosse decoree de
saint Michel, aujourd'hui conservee a Wrocław et
provenant de 1'abbaye cistercienne de Jemielnica en
Silesie (et non de 1'abbaye de Jędrzejów en Petite
Pologne, comme 1'ecrit K. Bogacka) est tres deterio-
ree. Elle fut sans doute rapportee a Jemielnica au
XVIIe siecle par 1'abbe Bogaczyński, au retour
de son voyage a Citeaux et a Clairvaux. Les crosses
de Włocławek et de Jemielnica n'etant pas emaillees
mais seulement dorees, gravees et ciselees, Kata-
rzyna Bogacka suppose, a tort, qu'il ne s'agit pas
d'ceuvres limousines mais d'imitations de celles-ci
qui auraient ete fabriquees dans des ateliers de la
France meridionale, du dernier quart du XIIIe au pre-
mier quart du XIV siecle.
Trois autres crosses limousines se trouvaient
aussi dans les collections polonaises avant 1939;
deux d'entre elles ont disparues pendant la seconde
guerre mondiale. L'une d'elles, la crosse figurant
saint Michel du chateau de Gołuchów (Grande Polo-
gne), propriete des princes Czartoryski, provenait du
cabinet d'antiquites de 1'abbaye Saint-Germain-des-
Pres a Paris. Apres la Revolution et un double chan-
gement de proprietaire elle fut acquise par la
comtesse Isabelle Działyńska, nee Czartoryska, et
deposee a Gołuchów. L'autre est une crosse ornee de
deux serpents, datable au debut du X111 siecle, qui
appartenait au Musee du Majorat de princes
Lubomirski a Lwów (actuellement en Ukraine). Elle
a disparu depuis 1942.
Le Musee national (Fondation des princes Czar-
toryski) de Cracovie possede une crosse limousine
du groupe au „lion affronte au serpent". Ce groupe
coherent, datable du premier quart du Xllle siecle,
comporte seulement onze exemplaires. Cette crosse
est entree en possession du prince Władysław Czar-
toryski entre 1869 et 1885; sa provenance anterieure

n'est pas connue. Toutefois, l'examen oculaire de la
crosse de Cracovie, en 1993 et en 1998, laisse a pen-
ser qu'il s'agit sans doute d'un pastiche realise au
XIX siecle.
En 1994, le Musee de l'Archeveche de Varsovie
a reęu en don une crosse en ivoire ornee dans sa
volute d'une representation de 1'Agneau de Dieu at-
taque par un serpent, et comportant volute, douille et
baton (seul le nceud manque). Cette ceuvre siculo-
arabe fut realisee par des artisans arabes en Sicile
a la fin du XII° ou au debut du Xllle siecle. Elle fit
partie de la collection parisienne de Sigismond
Bardac au debut du XXe siecle. Cet exemplaire est
a rapprocher de la crosse d'ivoire dite de saint Loup,
conservee dans le tresor de la cathedrale de Chalon-
sur-Saóne.
Viennent enfin deux crosses gothiques du XVe
siecle. La premiere est conservee au Musee national
de Cracovie (Fondation des princes Czartoryski) et
couverte d'une lame d'argent portant 1'inscription
FRATER § GEORGIUS COMPARAVIT § ISTAM
§ CORFATURAM § ORD1N1S § MINORUM §
SUB § REVEREND1SSIMO § DOMINO §
SB1GNEO EPISCOPI § CRAC § ANI § DNI §
M°CCCCXLV. Elle fut realisee en 1445 pour le fran-
ciscain Georgius (Jerzy) eveque auxiliaire de Craco-
vie et titulaire de Laodice, et non pour le cardinal
Zbigniew Oleśnicki comme 1'ecrit Katarzyna
Bogacka. A la fin du XVIIIe siecle cette crosse fut
offertę par les franciscains de Lwów a la princesse
Isabelle Czartoryska. Dans une tombe archiepisco-
pale anonyme a Gniezno, faussement attribuee
a l'archeveque Maciej Drzewicki (d. 1535), fut mise
au jour une crosse funeraire en bronze decoree d'une
feuille trifide.
En regle generale, 1'etude de ces crosses nous
a pose deux problemes importants. Le premier con-
cerne 1'identification et la datation des tombes car
les insignes deposes sont rarement contemporains du
deces du defunt. L'autre se rapporte a la differencia-
tion entre la production locale et l'existence de co-
pies a usage funeraire. De tous les objets ici discutes,
seules les crosses d'ivoire et les crosses limousines,
toutes importees, peuvent etre reellement qualifiees
d'ceuvres d'art. 11 est difficile de considerer les
autres comme de veritables insignes pontificaux.
S'agit-il de crosses a usage strictement funeraire ou
bien les artisans polonais, du Xl° au XIIIe siecles,
dans 1'incapacite de produire des insignes d'un reel
niveau artistique en firent-ils seulement des copies
maladroites ?

Elżbieta Dąbrowska, Genevieve Franęois
 
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