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L'AET EGYPTIEN
■
Par M. E. Lefébure
Si Ton réfléchit que les arts, malgré des décadences
partielles, bénéficient pourtant dans leur ensemble de
l'expérience si lentement et si péniblement acquise par
l'humanité, on éprouvera plus de gratitude que de
dédain pour les essais, d'abord inhabiles, qui dégros-
sirent peu à peu le bloc informe d'où la beauté est
enfin sortie : on comprendre,, en outre, que l'analyse
de l'un de ces débuts a par elle-même son intérêt,
puisqu'elle met forcément en lumière la grandeur des
difficultés qu'il a fallu vaincre d'âge en âge, depuis le
moment où cette âme collective qui apparaît dans l'his-
toire s'éveilla, non plus à la vie, mais à l'idée.
L'art égyptien est, en effef, l'un des plus antiques
de la terre, et ce n'est pas sans étonnernent que l'on
contemple aujourd'hui, dans les musées, ces formes
plusieurs fois millénaires par lesquelles la pensée pri-
mitive s'exprima si énergiquement, que le temps n'a
pas toujours dépoli l'épiderme granitique des sphinx,
ni parfois défraîchi les peintures des hypogées.
L'AET EGYPTIEN
■
Par M. E. Lefébure
Si Ton réfléchit que les arts, malgré des décadences
partielles, bénéficient pourtant dans leur ensemble de
l'expérience si lentement et si péniblement acquise par
l'humanité, on éprouvera plus de gratitude que de
dédain pour les essais, d'abord inhabiles, qui dégros-
sirent peu à peu le bloc informe d'où la beauté est
enfin sortie : on comprendre,, en outre, que l'analyse
de l'un de ces débuts a par elle-même son intérêt,
puisqu'elle met forcément en lumière la grandeur des
difficultés qu'il a fallu vaincre d'âge en âge, depuis le
moment où cette âme collective qui apparaît dans l'his-
toire s'éveilla, non plus à la vie, mais à l'idée.
L'art égyptien est, en effef, l'un des plus antiques
de la terre, et ce n'est pas sans étonnernent que l'on
contemple aujourd'hui, dans les musées, ces formes
plusieurs fois millénaires par lesquelles la pensée pri-
mitive s'exprima si énergiquement, que le temps n'a
pas toujours dépoli l'épiderme granitique des sphinx,
ni parfois défraîchi les peintures des hypogées.