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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 3.Ser. 2.1891(1892)

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Santarnecchi, ...: Étude sur le daltonisme
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https://doi.org/10.11588/diglit.12720#0162

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— 156 —

vice porte sur toutes les couleurs ; on appliquerait celle de Dischro-
matopsie, lorsque le sujet ne serait que partiellement vicié.

Mais ce n'est actuellement ni le lieu ni le moment d'apporter des
changements dans la terminologie à laquelle nous sommes accou-
tumés et, puisque l'usage fait loi, je conserverai la dénomination
dont j'ai parlé, tout imparfaite qu'elle puisse être.

Cette bizarre et singulière anomalie de la vue consiste en ce
que les personnes qui en sont atteintes ne peuvent apprécier les
couleurs, qu'il s'agisse de toute la gamme des couleurs ou seule-
ment de quelques-unes. Il peut arriver aussi que, même si les sujets
les perçoivent, la perception se fasse d'une manière tellement
incomplète qu'ils n'arrivent pas à démêler les différents tons de
chaque couleur ou les couleurs résultant de la fusion des couleurs
fondamentales, et l'on a pu voir des peintres qui, en raison de
cette aberration physiologique, peignaient des arbras à feuilles
rouges ou jaunes, ou une figure humaine d'une couleur telle
qu'on pourrait supposer le personnage frappé d'apoplexie ; il se
rencontre des gens qui, pour un bouquet, choisissent des fleurs dont
les couleurs font entre elles des contrastes les plus heurtés,
d'autres qui s'habillent d:3 couleurs ne s'harmonisant absolument
pas, etc. Nous pourrions multiplier ces exemples à l'infini.

Gomment est-il possible de se rendre compte de pareils phéno-
mènes, comment mettre en relief les rapports entre la perception
normale et la perception anormale des couleurs ? Où faut-il en
fixer la limite ?

La réponse à ces questions serait impossible si l'on ne pouvait
pas s'appuyer sur une théorie qui, vérifiée par l'expérience et la
pratique, nous met à même de concevoir comment se produisent les
perceptions lumineuses, quelles sont les conditions nécessaires pour
que ces perceptions soient exactes et quels sont les rapports entre
la perception d'une couleur et celle des autres.

Malgré toutes les hypothèses émises à ce sujet, la théorie qui
mieux que toutes les autres peut servir à nous expliquer tous les
phénomènes qu'on observe chez les viciés pour les couleurs, théorie
dont la pratique et l'expérience ont confirmé en tous points
Fexactitude, est celle qui, énoncée comme hypothèse par Young
(lequel du reste devançant les temps resta incompris), a été ré-
 
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