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Mémoires
DOI article:Rapports sur les fouilles entreprises prés de la Porte blanche a Strasbourg
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.23593#0146
Découverte
de sarcophages
en pierre.
Démarches faites
pour laconservation
des sarcophages.
— 12 —
anciennes fortifications et les nouvelles, à droite de la route aujourd’hui
abandonnée, immédiatement au sortir de l’ancienne porte Blanche, en vue
de la face ouest de l’ancien bastion du moulin. Depuis les dernières années
du dix-septième siècle, ce terrain, sur lequel s’élèveront quelques bâti-
ments de la gare centrale, avait été converti en glacis par les ingénieurs
de Vauban. Le nivellement delà place et l’abaissement de l’ancien sol, jus-
qu’à une profondeur déterminée1, amena fortuitement la découverte de
plusieurs sarcophages en pierre. Six furent extraits du sol et devinrent
bientôt l’objet de la curiosité publique. Ajoutons avec douleur que la
curiosité fut suivie de près d’inqualifiables actes de vandalisme.
Quand le 1er octobre, immédiatement après mon retour d’un voyage
archéologique en France, je parus pour la première fois sur l’emplacement
en question, deux sarcophages étaient entièrement brisés, deux autres
endommagés gravement, le couvercle d’un cinquième cassé en deux; le
sixième sarcophage seul semblait être encore intact. Ces dégâts avaient été
commis la veille, jour de dimanche, par une classe de public toujours
avide de destruction et qu’aucune considération n’arrête. On n’avait tenu
nul compte des défenses formelles que l’administration du chemin de fer
avait fait afficher à tous les endroits qui donnaient accès à la place.
Ma résolution fut immédiatement prise. Il y avait un devoir à remplir
sans retard. Toutes les démarches faites dans l’intérêt de la conservation
de ces monuments eurent plein succès. A la suite d’une visite faite à
M. Mebes, directeur général de l’administration du chemin de fer, à
M. Caspar, architecte divisionnaire de ladite administration, et à S. Exc.
M. le gouverneur général de la place, M. de Schkopp, dont le bien-
veillant concours nous a été si utile à l’occasion des fouilles du mois
d’avril, je fus muni de l’autorisation nécessaire non-seulement pour mettre
en lieu de sûreté les sarcophages qui n’étaient pas entièrement détruits,
mais encore pour entreprendre, au nom de la Société 'pour la conserva-
tion des monuments historiques d’Alsace, un travail d’exploration à grande
échelle. A vue d’œil, le terrain à fouiller présentait une superficie de
35 à 4-0 ares. L’œuvre, dont je ne me dissimulais pas la portée, sur-
tout comme dépense, fut facilitée par le concours aussi généreux
que spontané avec lequel le génie militaire mit à ma disposition un
corps de pionniers sûrs et intelligents. Je manquerais à un de mes
devoirs, si, avant de vous entrelenir du résultat de mes fouilles, je ne
1. 143m,40 au-dessus du niveau de la mer. Le bord supérieur des glacis se trouvait,
avant les travaux, en moyenne à 145™, 10.
de sarcophages
en pierre.
Démarches faites
pour laconservation
des sarcophages.
— 12 —
anciennes fortifications et les nouvelles, à droite de la route aujourd’hui
abandonnée, immédiatement au sortir de l’ancienne porte Blanche, en vue
de la face ouest de l’ancien bastion du moulin. Depuis les dernières années
du dix-septième siècle, ce terrain, sur lequel s’élèveront quelques bâti-
ments de la gare centrale, avait été converti en glacis par les ingénieurs
de Vauban. Le nivellement delà place et l’abaissement de l’ancien sol, jus-
qu’à une profondeur déterminée1, amena fortuitement la découverte de
plusieurs sarcophages en pierre. Six furent extraits du sol et devinrent
bientôt l’objet de la curiosité publique. Ajoutons avec douleur que la
curiosité fut suivie de près d’inqualifiables actes de vandalisme.
Quand le 1er octobre, immédiatement après mon retour d’un voyage
archéologique en France, je parus pour la première fois sur l’emplacement
en question, deux sarcophages étaient entièrement brisés, deux autres
endommagés gravement, le couvercle d’un cinquième cassé en deux; le
sixième sarcophage seul semblait être encore intact. Ces dégâts avaient été
commis la veille, jour de dimanche, par une classe de public toujours
avide de destruction et qu’aucune considération n’arrête. On n’avait tenu
nul compte des défenses formelles que l’administration du chemin de fer
avait fait afficher à tous les endroits qui donnaient accès à la place.
Ma résolution fut immédiatement prise. Il y avait un devoir à remplir
sans retard. Toutes les démarches faites dans l’intérêt de la conservation
de ces monuments eurent plein succès. A la suite d’une visite faite à
M. Mebes, directeur général de l’administration du chemin de fer, à
M. Caspar, architecte divisionnaire de ladite administration, et à S. Exc.
M. le gouverneur général de la place, M. de Schkopp, dont le bien-
veillant concours nous a été si utile à l’occasion des fouilles du mois
d’avril, je fus muni de l’autorisation nécessaire non-seulement pour mettre
en lieu de sûreté les sarcophages qui n’étaient pas entièrement détruits,
mais encore pour entreprendre, au nom de la Société 'pour la conserva-
tion des monuments historiques d’Alsace, un travail d’exploration à grande
échelle. A vue d’œil, le terrain à fouiller présentait une superficie de
35 à 4-0 ares. L’œuvre, dont je ne me dissimulais pas la portée, sur-
tout comme dépense, fut facilitée par le concours aussi généreux
que spontané avec lequel le génie militaire mit à ma disposition un
corps de pionniers sûrs et intelligents. Je manquerais à un de mes
devoirs, si, avant de vous entrelenir du résultat de mes fouilles, je ne
1. 143m,40 au-dessus du niveau de la mer. Le bord supérieur des glacis se trouvait,
avant les travaux, en moyenne à 145™, 10.