DOI Heft:
No. 2
DOI Artikel:Waźbiński, Zygmunt: Autour d'une oeuvre perdue de Giovanni Bellini
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17159#0054
6. Albrecht Diirer, Vir Dolorum,
dessin, Kunsthalle, Bremę
Le tableau de Vicencc,dateunanimemeiit vers 1483 — 85 est une sorte de synthese des experiences
venitiennes de Montagna. Mais c'est aussiFocUyre d'un peintre en pleine possesion de ses moyens.
Cest le moment prhdlegie de l'art de Bartolomeo; avec la pala di San Bartolomeo il parviendra
a son point culmhiant21.
La Pieta de Varsovie, par son fond encore archai'que, revele une oeuvre anterieure au tableau
vicentin. Celui-la a ete probablement fait lors du sejour de Montagna a Venise ou il participait
avec Bellini et d'autres peintres venitiens a la decoration de la Scuola Grandę di San Marco (1482).
II avait donc 1'occasion d'admirer ce beau tableau cruand il etait encore sur place.
Mais quelłe etait la raison pour laquelle Montagna avait fait ce tableau? — Enchantement
d'une oeuvre de son maitre ou bien commande d'un prieur franciscain desirant l'avoir comme
epithaphe?22 Cette derniere supposition nous semble beaucoup plus convaineante. Citons ici
un cas analogue qu'offre la Pieta de Dresde faite par un mediocre imitateur de Bellini (vers
1495)23 (il. 9).
Dans la Pieta de Varsovie on assiste a la juxtaposition de deux poetiques venitiennes — celle
de Bellini et celle de Vivarini. Le peintre vicentin est encore trop imprcssionnć par le charnie
de l'art de ses deux maitres. Mais c'est aussi la que se fait jour l'art original de Montagna si bien
defini par Adolfo Venturi: "(Bartolomeo) calpito dalie ancone delBsllini ai Santi Giovanni e Paolo
e a San Giobbe, segui la trasformazione di Alvise e eon la pala di S. Bartolomeo a Vicen?.a ci
diede una visione di granlezza silenziosa, affine a quella di Giambellino, ma piii grave e tranąuilla;
e iuondó marmi e figurę, non delia calda luce dei Veneziani, ma delia chiara e fredda luce del
matino"24.
La Pieta de Varsovie est non seulement un specimen tres interessant de l'art du jeune Barto-
lomeo Montagna mais il est aussi un temoin le plus digne de foi d'une oeuvre perdue de Gio-
vanni Bellini.
21. Cf. L. Puppi, op. cii., p. 137.
22. Commc 1'etait la Piela de Cima de Modene (voir la note 10) et la Piela Rondanini de Michel-Ange (idee non accomplle).
Cf. Ch. de Tolnay, Michelangelo. The Finał Period, V, Princeton, 1960, p. 155-156.
23. Pietas Chńsłi,imitateur dc Giovanni Bellini, autrefois dans la Galerie de Dresde. Cest une autre replioue de la Pieta de
Bellini; le peintre s'est ecarte de 1'original dans la conception de visage de la Vierge et il a ajoute en outre le paysage.
Sur ce tableau voir: A. Venturi dans U Arie, 1925, p. 218 et R. van Marle, The Development of the Italian School of
Painling, XVII, The Haguc, 1935, p. 242. Voir aussi la note 12 et 22.
24. A. Yenturi, Storia deWarte italiana, VII, Milano, 1915, 4, p. 498.
44
dessin, Kunsthalle, Bremę
Le tableau de Vicencc,dateunanimemeiit vers 1483 — 85 est une sorte de synthese des experiences
venitiennes de Montagna. Mais c'est aussiFocUyre d'un peintre en pleine possesion de ses moyens.
Cest le moment prhdlegie de l'art de Bartolomeo; avec la pala di San Bartolomeo il parviendra
a son point culmhiant21.
La Pieta de Varsovie, par son fond encore archai'que, revele une oeuvre anterieure au tableau
vicentin. Celui-la a ete probablement fait lors du sejour de Montagna a Venise ou il participait
avec Bellini et d'autres peintres venitiens a la decoration de la Scuola Grandę di San Marco (1482).
II avait donc 1'occasion d'admirer ce beau tableau cruand il etait encore sur place.
Mais quelłe etait la raison pour laquelle Montagna avait fait ce tableau? — Enchantement
d'une oeuvre de son maitre ou bien commande d'un prieur franciscain desirant l'avoir comme
epithaphe?22 Cette derniere supposition nous semble beaucoup plus convaineante. Citons ici
un cas analogue qu'offre la Pieta de Dresde faite par un mediocre imitateur de Bellini (vers
1495)23 (il. 9).
Dans la Pieta de Varsovie on assiste a la juxtaposition de deux poetiques venitiennes — celle
de Bellini et celle de Vivarini. Le peintre vicentin est encore trop imprcssionnć par le charnie
de l'art de ses deux maitres. Mais c'est aussi la que se fait jour l'art original de Montagna si bien
defini par Adolfo Venturi: "(Bartolomeo) calpito dalie ancone delBsllini ai Santi Giovanni e Paolo
e a San Giobbe, segui la trasformazione di Alvise e eon la pala di S. Bartolomeo a Vicen?.a ci
diede una visione di granlezza silenziosa, affine a quella di Giambellino, ma piii grave e tranąuilla;
e iuondó marmi e figurę, non delia calda luce dei Veneziani, ma delia chiara e fredda luce del
matino"24.
La Pieta de Varsovie est non seulement un specimen tres interessant de l'art du jeune Barto-
lomeo Montagna mais il est aussi un temoin le plus digne de foi d'une oeuvre perdue de Gio-
vanni Bellini.
21. Cf. L. Puppi, op. cii., p. 137.
22. Commc 1'etait la Piela de Cima de Modene (voir la note 10) et la Piela Rondanini de Michel-Ange (idee non accomplle).
Cf. Ch. de Tolnay, Michelangelo. The Finał Period, V, Princeton, 1960, p. 155-156.
23. Pietas Chńsłi,imitateur dc Giovanni Bellini, autrefois dans la Galerie de Dresde. Cest une autre replioue de la Pieta de
Bellini; le peintre s'est ecarte de 1'original dans la conception de visage de la Vierge et il a ajoute en outre le paysage.
Sur ce tableau voir: A. Venturi dans U Arie, 1925, p. 218 et R. van Marle, The Development of the Italian School of
Painling, XVII, The Haguc, 1935, p. 242. Voir aussi la note 12 et 22.
24. A. Yenturi, Storia deWarte italiana, VII, Milano, 1915, 4, p. 498.
44