la decoration architectonique sculptee.23 Vers la fin du XVe siecle la scenę devient particuliere-
ment populaire en Italie Septentrionale, un grand role put etre joue par les plaques de bronze
de Padoue ou Milan qui la reproduisaient souvent.24 D'Italie Septentrionale le reflet dc la repre-
sentation de la gemmę Medici atteignit meme la France26 et les Flandres.26
On ne doit pas joindre toutes les repetitions du fameux carneole Medici. En ce temps on
connaissait aussi d'autres gemmes anticrues de ce sujet comme p.ex. la replique antique, de taille
superieure a la gemmę Medici, de Naples (fig. 6).27 Elles purent aussi servir de modeles aux
artistes de ce temps. II faut toutefois souligner que pour la popularisation du motif on doit
le plus a la gemmę Medici qui pour de nombreuses raisons fut celebrę dans le milieu artisticrue
et humanistę de 1'entourage des Medicis.
II conviendrait de souligner dans la carriere de la gemmę dans la Renaissance du XVe siecle
en Italie deux etapes majeures. La premierę quand la scenę, admiree pour sa beaute, etait en
generał totalement incomprise, bien que deja Dante connaissait le contenu du mythe de Mar-
syas,zs et la seconde quand on savait deja 1'interpreter correctement. Au debut, ąuand le sens
de la representation etait du domaine des suppositions,29 les artistes repetaient fidelement la
scenę entiere. Plus tard, apres la decouverte de son sens exact, apparurent les possibilites d'uti-
lisation symbolique de ses divers elements. Des la fin du XVe siecle en Toscane se manifeste
une tendance a diviser la scenę,30 qui entretemps grace a sa popularite ćtait devenu un des
elements du repertoire courant des schemas de representations, utilises dans les occasions les
plus diverses. A partir de ce moment la figurę &'Apollon, symbole de la musique celestc ou
de la beaute intellectuelle, d'ailleurs facile a separer du contexte, commenęa une carriere inde-
pendante apparaissant dans VEcole d'Athenes de Raphael,81 sur les revers des medailles (fig. 7}32
ou dans la decoration de la plaque de Varsovie.
Quelle fut la cause de cette grandę popularite de la gemmę? A juste titre Bianchi-Bandinelli33,
a remarque que "le desir d'une cbose fait surgir facilement quelque autre chose qui la remplace
et les hommes trouvent un certain plaisir a se mystifier eux-memes".
Le joyau a l'esthetique remarcruable est attribue, peut-etre afin de flatter les puissants pro-
prietaires, sans la moindre raison aux plus celebres artistes de l'Antiquite, essayant ainsi
d'impressioner 1'imagination des contemporains, formće pour une grandę part sur une vision
litteraire de l'antique. Peut-etre il ne s'agissait pas d'une tendance a la flatterie, mais seulement
de l'intention imbue d'un enthousiasme nalf de materialiser justement cette vision de ranimer
les ombres des grandes individualites peuplants les pages de Pline traduit avec ardeur.
Un assez grand role dans la construction artificielle de 1'ensemble adequat de legendes his-
toriques et litteraires fut joue, de bon gre ou sur l'initiative des proprietaires, par Ghiberti.
23. Le portail du palais Stanga de Crćmone, conserve au Musee du Louvre, execute vers 1496. Sur le pilier de gauche est re-
presente Apollon avec Marsyas.
24. Molinier, o.c, p. IX.
25. Le portail de 1'eglise Saint Michel de Dijon des premieres annees du XVIe siecle; les bas-reliefs de 1'escalier du chateau
de Villers — Cotterets. Molinier, o.c, p. 32.
26. Le medaillon apparait dans un tableau reprćsentant le Jugement de Ddvid ou Camhyse, attribue a Gerard David, du
Musee de Bruges.
27. FurtwSngler, o.c, p. 342, pl. XLII, 28; Bianchi Bandinclli, o.c, p. 262, note 1, pl.42a; Chastel, o.c, p. 52.
28. Paradiso, I, 19-21.
29. Ghiberti intcrprćtait la scenę comme une representation symboliąue des trois periodes de la vie; Commentarii, II, ed.
von Schlosser, I, p. 47. Le Musee du Louvre posscde une plaquette de bronze avec une copie dc la scenę et l'inscrip-
tion: PRUDENTIA PURITAS TERTIUM QUOD IGNORO; Molinier, o.c, n° 4; Chastel, o.c, p. 50.
30. Chastel, o.c, p. 52 ss.
31. Chastel, o.c, p. 53, pl. IXe.
32. G.F. Hill, The Gustave Dreyfus Colleclion. Renaissance Medals, Oxford, 1931, p. 76, pl. 140. Modele de Giovanni Boldu
en 1'honneur du musicien Nicolaus Schlifer.
33. Bianchi Bandinclli, o.c, p. 262.
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ment populaire en Italie Septentrionale, un grand role put etre joue par les plaques de bronze
de Padoue ou Milan qui la reproduisaient souvent.24 D'Italie Septentrionale le reflet dc la repre-
sentation de la gemmę Medici atteignit meme la France26 et les Flandres.26
On ne doit pas joindre toutes les repetitions du fameux carneole Medici. En ce temps on
connaissait aussi d'autres gemmes anticrues de ce sujet comme p.ex. la replique antique, de taille
superieure a la gemmę Medici, de Naples (fig. 6).27 Elles purent aussi servir de modeles aux
artistes de ce temps. II faut toutefois souligner que pour la popularisation du motif on doit
le plus a la gemmę Medici qui pour de nombreuses raisons fut celebrę dans le milieu artisticrue
et humanistę de 1'entourage des Medicis.
II conviendrait de souligner dans la carriere de la gemmę dans la Renaissance du XVe siecle
en Italie deux etapes majeures. La premierę quand la scenę, admiree pour sa beaute, etait en
generał totalement incomprise, bien que deja Dante connaissait le contenu du mythe de Mar-
syas,zs et la seconde quand on savait deja 1'interpreter correctement. Au debut, ąuand le sens
de la representation etait du domaine des suppositions,29 les artistes repetaient fidelement la
scenę entiere. Plus tard, apres la decouverte de son sens exact, apparurent les possibilites d'uti-
lisation symbolique de ses divers elements. Des la fin du XVe siecle en Toscane se manifeste
une tendance a diviser la scenę,30 qui entretemps grace a sa popularite ćtait devenu un des
elements du repertoire courant des schemas de representations, utilises dans les occasions les
plus diverses. A partir de ce moment la figurę &'Apollon, symbole de la musique celestc ou
de la beaute intellectuelle, d'ailleurs facile a separer du contexte, commenęa une carriere inde-
pendante apparaissant dans VEcole d'Athenes de Raphael,81 sur les revers des medailles (fig. 7}32
ou dans la decoration de la plaque de Varsovie.
Quelle fut la cause de cette grandę popularite de la gemmę? A juste titre Bianchi-Bandinelli33,
a remarque que "le desir d'une cbose fait surgir facilement quelque autre chose qui la remplace
et les hommes trouvent un certain plaisir a se mystifier eux-memes".
Le joyau a l'esthetique remarcruable est attribue, peut-etre afin de flatter les puissants pro-
prietaires, sans la moindre raison aux plus celebres artistes de l'Antiquite, essayant ainsi
d'impressioner 1'imagination des contemporains, formće pour une grandę part sur une vision
litteraire de l'antique. Peut-etre il ne s'agissait pas d'une tendance a la flatterie, mais seulement
de l'intention imbue d'un enthousiasme nalf de materialiser justement cette vision de ranimer
les ombres des grandes individualites peuplants les pages de Pline traduit avec ardeur.
Un assez grand role dans la construction artificielle de 1'ensemble adequat de legendes his-
toriques et litteraires fut joue, de bon gre ou sur l'initiative des proprietaires, par Ghiberti.
23. Le portail du palais Stanga de Crćmone, conserve au Musee du Louvre, execute vers 1496. Sur le pilier de gauche est re-
presente Apollon avec Marsyas.
24. Molinier, o.c, p. IX.
25. Le portail de 1'eglise Saint Michel de Dijon des premieres annees du XVIe siecle; les bas-reliefs de 1'escalier du chateau
de Villers — Cotterets. Molinier, o.c, p. 32.
26. Le medaillon apparait dans un tableau reprćsentant le Jugement de Ddvid ou Camhyse, attribue a Gerard David, du
Musee de Bruges.
27. FurtwSngler, o.c, p. 342, pl. XLII, 28; Bianchi Bandinclli, o.c, p. 262, note 1, pl.42a; Chastel, o.c, p. 52.
28. Paradiso, I, 19-21.
29. Ghiberti intcrprćtait la scenę comme une representation symboliąue des trois periodes de la vie; Commentarii, II, ed.
von Schlosser, I, p. 47. Le Musee du Louvre posscde une plaquette de bronze avec une copie dc la scenę et l'inscrip-
tion: PRUDENTIA PURITAS TERTIUM QUOD IGNORO; Molinier, o.c, n° 4; Chastel, o.c, p. 50.
30. Chastel, o.c, p. 52 ss.
31. Chastel, o.c, p. 53, pl. IXe.
32. G.F. Hill, The Gustave Dreyfus Colleclion. Renaissance Medals, Oxford, 1931, p. 76, pl. 140. Modele de Giovanni Boldu
en 1'honneur du musicien Nicolaus Schlifer.
33. Bianchi Bandinclli, o.c, p. 262.
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