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etait plus rigide que celle de Thesee qui ne se fixa que vers la fin du VIe et pendant le Ye siccle
avant n.e., avee d'ailleurs une nette et forte influence de 1'iconographie d'Heracles.47

Ainsi il nous est permis de supposer que si le coroplaste de Mćtaponte avait yraiment voulu
representcr Heracles, il aurait pu le caraetćriser mieux grace aux types de representations
bien ćtablis du heros. Le heros nageant porte la cuirasse. Les representations attiques du Vc
siecle imagent aussi Thesee en tant que guerrier, mais leger. De meme sur le piat de Thasos
le heros, est donnę comme un cavalier leger.

Mais plus qu'avec la tradition attique, le personnagc sur Yarula de Naples se lie a la tradition
pćloponnesienne de representations de Thesee. Suivant celle-ci sur les monuments des VII
et VI siecles avant n.e. le heros est montre comme un homme barbu, portant parfois une cuiras-
se.48

Le schema de representation d'un voyage en mer, utilise sur Yarula de Naples, est
Jargement connu dans 1'art grec. Cest ainsi qu'on representait parfois les Nerćides executant
des traversees marines sur des hippocampes. Ce meme schema se retrouve sur des groupes
en terre-cuite et des peintures sur vases representant une femme nageant a cóte d'un belier
ou assise sur son dos, allusion possible au mythe de Helle.49

Une analogie est aussi fournie par un bronze enigmatique de la Bibliotheque Nationale re-
presentant un jeune ephebe nageant a cóte d'une divinite marinę a torse humain triple et avec
une queue de poisson longue et rigide (fig. 10).

Le fait que le heros n'est pas a califourchon sur le dieu mais a cóte soutenu par Triton nous
montre le dieu marin sous une autre lumiere que les scenes ou il apparait dans le róle humiliant
de serviteur ou de monture. En ce cas il est plutót un protecteur chevaleresque. Cette concep-
tion du sujet peut etre lie — mais evidemment n'est pas oblige de 1'etre, vu la frequence du
schema — h un contenu de respect et d'adoration notable pour ce dieu jadis „grand".

La representation de Yarula de Naples fournit-elle un exemple absolument isole d'une tradition
iconographique ancienne du mythe de la descente de Thesee au fond de la mer?

Dans le nombre de cette meme categorie d'objets, largement attestee dans les fouilles des
villes grecques d'Italie meridionale et de Sicile, nous trouvons en ce temps des representations
isoles du dieu marin a corps de poisson et, separement, bien que parfois sur une meme arula,
dTIeracles.50 Or nous ne connaissons aucune scenę analogue representant le meme sujet.

II existe neanmoins un certain groupe de monuments d'Italie qui pourraient remonter, di-
rectement ou indirectement, a un meme schema et une tradition mythologique similaire. II
s'agit de petites appliques en bronze etrusques du devant de casques representant en relief
Triton barbu portant un hoplitę en position horizontale (fig. 9).51 Autant que nous sachions,
ce type de representations ne fut jamais lie avec les images du voyage de Thesee au fond de
la mer. La cause d'un tel schema, qui rendait 1'interpretation difficile, etait que les artisans
etrusques introduisirent de nombreux changements dans la composition qui obscurcirent le

47. M.P. Nilsson, Culls, Myths, Oracles and Polilics in Ancient Grence, Lund, 1951, p. 53.

48. Hans von Steuben, Fruhe Sagendarslcllungen in Korinth und Athen, Berlin, 1968, pp. 35, 115—116; K. Schefold, Friingrie-
chische Sagenbilder, Miinchen, 1964, p. 37—40.

49. P. FriedlSnder, Pauly-Wissowa, s.v. flef/e, col. 162 (1912); C. Comotti, s.v. "Elle," EAA, III, 19 60, pp. 313—314. Autres
representations: De Ridder, op. ci*., p. 81.

50. Yan Buren, op. cii., p. 26; P. Orsi, "Caulonia", MALinc, XXIII, 1915, fig. 138; A. de Franciscis,"Monasteiace Marina
(Caulonia, Seopertc fortaite)", NSc, XI, 1957, p. 187, figs 3—4; F. Gino lo Porto, op. ci(., p. 153, fig. 13,1 (silćne).

5;1. Dieu marin portant un guerrier, liome, Museo di Villa Giulia, inv. n° 51433. Un groupe analogue orne un casque en bronze
conserve au Museo Archeologieo de Florence. Parmi ees representations on peut ranger un eol de grandę amphore en bronze
du Louvre avec des belles anses plastiques en formę de groupes symćtriques de deux Tritons portant des ephebes (fig. 8).
A. de Ridder, Les bronzes antiąues da Louvre, II, Paris, 1915, n° 2638, pl. 96; H. Herter, s.v. „Triton", RE, VII, A, co!s
264, 274; Busehor, Meermdnner, op. cit., p. 34; Lcsky, op. cit., p. 130.

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