DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Ratkowska, Paulina: Un petit autel du groupe des Diptyques de la Passion au Musée National de Varsovie
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18861#0087
Paulina Ratkoicska
UN PETIT AUTEL DU GROUPE DES DIPTYQUES DE LA PASSION
AU MUSEE NATIONAL DE VARSOVIE
Un des exemplaires les plus interessants de la sculpture en ivoire au Musee National de Varsovie
est un diptyąue franęais avec des scenes de la Passion, acquis en 19461. II s'agit d'un petit autel
finement sculpte, a joints modernes (fig 1). Le revers des ailes est lisse. La eomposition de chaąue
aile est en bandes, marquee par une baguette horizontale a mi-hauteur. L'action debute dans
la bandę superieure de 1'aile gauche et, aliant en ligne, se termine dans la bandę inferieure de Faile
droite. Chacun des quatre panneaux est orne en haut de quatre arcades trifoliees, l'exterieur
de l'arc, legerement aigu, est orne de fleurons et de crochets. La surface reduite des panneaux est
presque entierement remplie par les scenes figurales, sur l'aile gauche: lSEntreea Jerusalem,
Le Lavement des Pieds, sur 1'aile droite: L'Arrestation du Christ et le Christ en Croix.
L' Entree a Jerusalem: Le Christ, en compagnie de trois Apótres, franchit sur une mule la porte
de la ville. Un enfant sort en hate de la porte fortifiee et etend son manteau a terre. Un autre,
perche dans un arbre, tient des rameaux tourne vers Jesus benissant.
Le Lavement des Pieds: Au centrę, un groupe est formę par le Christ agenouille et St Pierre
assis, un pied au-dessus de la cuvette. Le Sauveur penche tient le pied de 1'Apótre, pret a l'im-
merger. Ce dernier, confus, detourne la tete. A cóte de Pierre, un second Apótre attend son tour
et appuie son pied droit sur le genou gauche. St Pierre cxecute un gęste de permission superficielle.
U Arrestation du Christ: Sous la seconde arcade de gauche est represente le Baiser de Judas.
Le Christ tient par 1'oreille Malchus chancelant. Mais son bras droit est tenu par un soldat accou-
rant de droite, suivi par un autre, jeune et laid, avec une torche et un bouclier. A gauche, St Pierre
tire son epee du fourreau et on voit la tete d'un autre personnage.
Le Christ en Croix: Au milieu est placee la Croix en formę de T avec le Christ. Le corps pend
sur les bras ecartes obliques, la tete retombe sur la poitrine (et se trouve bien en-dessous de
1'intersection des poutres), les jambes sont fortement pliees aux genoux; les pieds perces d'un
seul clou. A droite, le groupe des Saintes Femmes soutient Marie evanouie; a gauche, St Jean avec
un livre, detourne la tete de la scenę douloureuse et manifeste son emotion par la gęste violent
de la main dressee vers le visage penche. Derriere lui le Centurion avec la banderole montre de
la main droite le Crucifie et se tourne vers un vieillard debout a cóte. Le Christ porte la couronne
d'epines et un perizonium descendant jusqu'aux genoux.
Le relief aux contours flous, d'execution extremement precise, trahit le manierisme caracteris-
1. SZM 1444, dimcnsions 10,2 X 6,5 X 0,3 cm. Dcux ]>laques jaunics avec des truces des goilds originaux visibles sur le revers
avec des restes des clous metalliqnes. Sur l'avers, des portions recLangulaires non travaillees indiqucnt FemplacemeriŁ
originel des fermoirs. Cet objet n7est pas inclu dans le monumental corpus de R. Koeehlin, Les ivoires gothiąues franęais,
Paris, 1924. I] en existe une nionographie deseriptive par F. Heinelt, „Elfenbein-Diptyehon ans der Neisser Gegend 14,
Jahrhundert", Schlesiens Vorzeil in Bild und Sclirift, II, 1870-1875, p. 119 sq. II provient de la collection G.d.H.
Kniiblicb, puis fut conservć au Musće des Antiquit^s de Silesic a Wrocław, 4465.
2. II s'agil surtout de l*accentuation du dehaneliement et dc la gestieulation des petites figures souplcs. Charles Rufus Morey
ćcrivit: „Nowhere is the tastc of France impre impeccably cxhibited than in this style of Higli Gothic decadence. lts pro-
ducts were in deinand and copied all over Europę... In France such works have less religious content than anywhere clsc,
but the elegance of their French treatment made them the norm of tastc in the rest of Fourteenth-Century Europę and
iuduccd a generał adoption of French mannerism from sheer worship of its distinction... Ivories are not only our best
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UN PETIT AUTEL DU GROUPE DES DIPTYQUES DE LA PASSION
AU MUSEE NATIONAL DE VARSOVIE
Un des exemplaires les plus interessants de la sculpture en ivoire au Musee National de Varsovie
est un diptyąue franęais avec des scenes de la Passion, acquis en 19461. II s'agit d'un petit autel
finement sculpte, a joints modernes (fig 1). Le revers des ailes est lisse. La eomposition de chaąue
aile est en bandes, marquee par une baguette horizontale a mi-hauteur. L'action debute dans
la bandę superieure de 1'aile gauche et, aliant en ligne, se termine dans la bandę inferieure de Faile
droite. Chacun des quatre panneaux est orne en haut de quatre arcades trifoliees, l'exterieur
de l'arc, legerement aigu, est orne de fleurons et de crochets. La surface reduite des panneaux est
presque entierement remplie par les scenes figurales, sur l'aile gauche: lSEntreea Jerusalem,
Le Lavement des Pieds, sur 1'aile droite: L'Arrestation du Christ et le Christ en Croix.
L' Entree a Jerusalem: Le Christ, en compagnie de trois Apótres, franchit sur une mule la porte
de la ville. Un enfant sort en hate de la porte fortifiee et etend son manteau a terre. Un autre,
perche dans un arbre, tient des rameaux tourne vers Jesus benissant.
Le Lavement des Pieds: Au centrę, un groupe est formę par le Christ agenouille et St Pierre
assis, un pied au-dessus de la cuvette. Le Sauveur penche tient le pied de 1'Apótre, pret a l'im-
merger. Ce dernier, confus, detourne la tete. A cóte de Pierre, un second Apótre attend son tour
et appuie son pied droit sur le genou gauche. St Pierre cxecute un gęste de permission superficielle.
U Arrestation du Christ: Sous la seconde arcade de gauche est represente le Baiser de Judas.
Le Christ tient par 1'oreille Malchus chancelant. Mais son bras droit est tenu par un soldat accou-
rant de droite, suivi par un autre, jeune et laid, avec une torche et un bouclier. A gauche, St Pierre
tire son epee du fourreau et on voit la tete d'un autre personnage.
Le Christ en Croix: Au milieu est placee la Croix en formę de T avec le Christ. Le corps pend
sur les bras ecartes obliques, la tete retombe sur la poitrine (et se trouve bien en-dessous de
1'intersection des poutres), les jambes sont fortement pliees aux genoux; les pieds perces d'un
seul clou. A droite, le groupe des Saintes Femmes soutient Marie evanouie; a gauche, St Jean avec
un livre, detourne la tete de la scenę douloureuse et manifeste son emotion par la gęste violent
de la main dressee vers le visage penche. Derriere lui le Centurion avec la banderole montre de
la main droite le Crucifie et se tourne vers un vieillard debout a cóte. Le Christ porte la couronne
d'epines et un perizonium descendant jusqu'aux genoux.
Le relief aux contours flous, d'execution extremement precise, trahit le manierisme caracteris-
1. SZM 1444, dimcnsions 10,2 X 6,5 X 0,3 cm. Dcux ]>laques jaunics avec des truces des goilds originaux visibles sur le revers
avec des restes des clous metalliqnes. Sur l'avers, des portions recLangulaires non travaillees indiqucnt FemplacemeriŁ
originel des fermoirs. Cet objet n7est pas inclu dans le monumental corpus de R. Koeehlin, Les ivoires gothiąues franęais,
Paris, 1924. I] en existe une nionographie deseriptive par F. Heinelt, „Elfenbein-Diptyehon ans der Neisser Gegend 14,
Jahrhundert", Schlesiens Vorzeil in Bild und Sclirift, II, 1870-1875, p. 119 sq. II provient de la collection G.d.H.
Kniiblicb, puis fut conservć au Musće des Antiquit^s de Silesic a Wrocław, 4465.
2. II s'agil surtout de l*accentuation du dehaneliement et dc la gestieulation des petites figures souplcs. Charles Rufus Morey
ćcrivit: „Nowhere is the tastc of France impre impeccably cxhibited than in this style of Higli Gothic decadence. lts pro-
ducts were in deinand and copied all over Europę... In France such works have less religious content than anywhere clsc,
but the elegance of their French treatment made them the norm of tastc in the rest of Fourteenth-Century Europę and
iuduccd a generał adoption of French mannerism from sheer worship of its distinction... Ivories are not only our best
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