Bulletin du Musée National de Varsovie (17.1976)

dessin raffine4 (fig. 2, 3, 4), les soldats accourus de FArrestation du Christ5 (fig. 7, 8) (dont un
avec une torche et un bouclier qui, sur les exemples plus developpes au point de vue du contenu
de ce groupe, comporte une tete de Meduse sculptee6), 1'image de 1'Apótre avec un livre et celle
du garęon au manteau dans la scenę de 1'Entrće a Jerusalem, etc.7 (fig. 5, 6).

En analysant ces schemas, par comparaison avec le riche matćriel reuni par R. Koechlin, on
peut affirmer que les sculpteurs du XIVe siecle les repetaient souvent avec une volonte remar-
quable (a partir des prototypes des miniatures du XIVe siecle). En generał, le cycle est plus
complet et ćtendu sur 3 ou meme 4 bandes8. Ces observations permettent d'interpreter les inten-
tions crćatrices de Partiste — il s'agissait surtout de 1'habiletć de 1'emploi de compositions choisies
parmi un riche repertoire, de la realisation d'une histoire de la Passion avec une habiletć d'atelier.
La composition en deux bandes du diptyąue trouve son analogie la plus proche dans le diptyąue
de la Collection Gillot, de la moitić du XIVe siecle9. L'equilibre parfait de la composition et le con-
traste habile du relief precis avec un fond idealement lisse (sur lequel s'appliquent en dentelle la
legere mouluration avec fleurons) font pencher, suivant nous, egalement pour la moitie du XIVe
siecle10. Heureusement, l'artiste s'est limite a une mince baguette entre les bandes et un cadre
ćtroit, sans rebord plus large des ailes. Cest incontestablementune des plus gracieuses oeuvres du
groupe des Diptyques de la Passion.

On suppose que le diptyque atteignit au XIVe siecle la Silesie, offert par Ludwik de Brzeg
a sa filie Katarzyna, nonne au couvent cistercien de Trzebnica. F. Heinelt, auteur d'une monogra-
phie de notre diptyque11, citę le Codex diplomaticus Silesiae: ,,Item tabulas et ymagines de
ebore dare debet filie sue in Trebnicz12".

Traduit par Zsolt Kiss

4. Cf. Koechlin, Les iroires, op. cit., n° 346bis (Cambridge, Fitzwilliam Museum), n° 330 (Londres, Victoria and Albert
Museum)

5. Cf. The International Style, The Arts in Europę around 1400, The Waltcrs ArL Callery, Baltimore, 1962, Introduction by
Philippe Verdicr, diptyque de la fin du XIVc siecle, pl. XCV, H" 113. p. 110-111.

6. La tete de Mćduse sur le bouclier est une allusion au bouclier de Miuerve avec la tete dc Mćdusc, offerte a la dćessc,
par Persee. Celui-ci portait d^bord la tćte de Mćduse dans toutes ses expeditions. EIIc transformait en rocher tous ceux
qui la regardent, cf. L'Abbć A. Osiński, Słownik Mitologiczny, II, Warszawa, 1808, p. 456 s.v.

7. Cf. Koechlin, Les ivoires, op. cit., n° 823 (Paris, Musće du Louvre).

8. P. ex. Berlin, Kaiscr-Friedrich Museum (Koechlin, n° 788), Madrid, Museo Arąueologico (Koechlin, n° 795); Musee du
Louvre (Koechlin, n° 823); Paris, Collection Granjean (Koeclilin, n° 807); Paris, Musee des Beaux-Arts de la Ville (Koechlin,
n" 808).

9. Koechlin, Quelques ateliers, op. cit., fig. p. 57.

10. II est difficile de dater 1' ensemble de monuments si riche. II parait quc le style figuratif plus mannieriste se developpe
environ 1360. La tentative de lier certains monuments avec rAngleterrc n'est pas bienfondee et il semhle plus juste de
voire dans le groupe des Diptyques de la Passion une ocuvre franęaise, produits d'atelier divers (entre autres les oeuvres
des artistes franęais actifs hors du pays). Je prends la libertć d,exprimer ma gratitude amicale a Krystyna Kamińska
de sou aide benevolente.

11. Heinelt, op. cit.,

12. Heinelt, op. cit., p. 124.

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