Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Bulletin du Musée National de Varsovie — 25.1984

DOI Heft:
Nr. 3-4
DOI Artikel:
Michałkowa, Janina: Patience
DOI Artikel:
Chronique 1983
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18900#0101
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
publication d’Adrian Junius. Le Temps dévoile la Vérité, comme chez le Bernin. Le Temps,
défend la Vérité contre l’Envie et la Médisance, comme chez Poussin. Le Temps aide la bonn*
Occasion, comme chez Rubens31. Le Temps ainsi conçu détruit les valeurs illusoires, dévoile et
renforce les valeurs vraies32. C’est justement un Temps ,,bon” qui figure sur notre tableau auprès,
de Patientia. C’est un exemple rare de leur coexistence33. Mais peut-on prétendre qu’il s’agisse
d’un message d’actualité? Revenons à la gravure d’Antoine Wierix d’aprèr la composition de
Backer (fig. 8)34. A droite, derrière la Patience mi-nue, on voit une forteresse en flammes. N’est-ce
pas une allusion à la guerre en cours35?

Je pense que notre tableau n’est pas seulement une représentation religieuse et morale d’une
des Vertus. Dane le contexte historique et politique d’une Anvers delà seconde moitié du XVI*
siècle, il est permis de croire qu’il s’agisse d’une Patientia Civilis: le Temps libère la Patience
et cela permet la survie. Patience donc...

Traduit par Zsolt Kiss

31. Hadrianus Junius, Emblemata, Antverpiae, 1565, Cliew, op. cit., p. 19, fig. 26; dessin de Bernini, Panofsky, op. cit., fig.
59; sur l’ouvrage de Poussin, cf. Saxl, op. cit.; l’esquisse de Rubens, Wittkower, „Chance”, op. cit., fig. 48c.

32. Panofsky, op. cit., p. 93.

35. M. Mauquoy-Hendrickx, Les estampes de Wierix, II, Bruxelles, 1979, n° 1411, reproduit comme l’image de Patientim-
une femme mi-nue en compagnie du Temps, dominant un squelette et l’fênvie avec des serpents. Mais le sujet de la gravu-
re n’est évidemment pas Patientia, mais Veritas filia Temporis.

34. Antoine Wierix, d’après Jacob de Backer, gravure sur cuivre, 28 x 21,5, Musée Plantin Moretus d’Anvers, inv. n° 17.566LL;
aussi Bruxelles, Bibliothèque Royale Albert I; Mauquoy-Hendrickx, op. cit., n° 1251. Cette gravure, injustement inter-
prétée comme une image de Marie Madeleine, fut présentée à l’exposition itinérante Tekeningen en prenten uit Antwerps
gouden eeuw, 1979—1980. Dr Jacques Foucart, du Louvre, a attiré l’attention de Mme Maria Kluk sur cette gravure,
facilitant l’identification de notre tableau. Nous lui en sommes reconnaissants.

35. La présence du feu dans une représentation de Patientia n’a pas forcément un sens d’actualité. P. ex. Patientia de IL C«l-
laert, Hollstein, Dutch, op. cit., IV, 1954, p. 210, n° 33 ; Boon, op. cit., note 32 ; est représentée à côté d’un fourneau allumé.
La légende sous la gravure dit: „Comme l’or dans le feu, l’homme se vérifie dans les soucis”.

CHRONIQUE

1983

EXPOSITIONS:

Expositions organisées au Musée National de Varsovie:
Acquisitions d’art moderne polonais pendant la dernière décennie (21 janvier — 4 avril) Exposition
de 166 tableaux, 40 tissus et 41 sculptures — les plus intéressants ouvrages acquis par
leMusée National depuis 1970. L’exposition fut organisée par le Département d’Art Contem-
porain: le commissaire était le dr Jerzy Zanoziński.

Culture rescapée (18 avril — 29 mai)

Cette exposition était consacrée à la culture des juifs polonais et réunissait 226 objets, en parti-
culier d’art décoratif et d’art du livre, des collections des Musées Nationaux de Varsovie, de
Cracovie, de Poznań, de l’Institut Historique Juif et d’autres institutions. Le commissaire de
l’exposition était Ryszard Bobrow. Un cataloque, sous le même titre, fut préparé. Pendant la
durée de l’exposition furent organisées des conférences sur l’art et la musique juives, ainsi qu’un
concert de musique juive.

Władysław Ślewiński 1854—1918 (14 juin — 21 août)

La grande exposition monographique de cet artiste actif en Pologne et en France (fig. 1) réunissait

93
 
Annotationen