COMMUNICATION INÏER-ORGANIQUE.
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comme cylindres conducteurs. Le médiastin antérieur est fré- culaires, en dehors des grandes cavités splanchniques. Déjà ils
quemment aussi le sièfje de diverses infiltrations, et en particu- commencent à se revêtir d'une gaînc celluleuse, dont l'épaisseur
lier d'abcès dont le pus fuse derrière le sternum, se fait jour en augmente graduellement sur les vaisseaux iliaques externes; et
avant, à travers les attaches xiphoïdiennes du diaphragme, et cette gaine elle-même, revêtue par l'aponévrose d'enveloppe,
vient former collection sous la peau à la partie supérieure de isole les faisceaux vasculaires de la cavité viscérale, en les ratta-
l'abdomen. Enfin, dans les affections chroniques qui ont donné chant à l'appareil locomoteur. Les vaisseaux hypogastriques
lieu à l'ulcération des enveloppes et a la formation de trajets s'environnent bien aussi d'une gaine, mais plus mince; par
fistuleux, une communication artificielle s'établit avec l'une ou leur situation en dedans de l'aponévrose d'enveloppe qu'ils tra-
l'autre surface tégumentaire, ou avec les viscères abdominaux, versent, et sous le péritoine qui les revêt, ils se rapprochent,
au travers du diaphragme. C'est ainsi que, dans les maladies du dans leur disposition anatomique, des vaisseaux propres aux
poumon ou de la plèvre, il arrive fréquemment que les produits viscères de l'abdomen. Ceux qui vont se distribuer à l'appareil
morbides viennent, en qualité de corps étrangers, s'ouvrir une locomoteur, traversent de nouveau l'aponévrose par autant d'o-
issue à la surface des voies aériennes. Dans des cas très rares, de lilices spéciaux, formés par une arcade fibreuse, que forment
pareilles fistules viennent former tumeur sous la peau des parois des fibres aponévrotiques, implantées sur les vaisseaux eux-
thoraciques. Enfin, on connaîtdes exemples de semblables trajets mêmes. Toutefois, en raison de la situation déclive de ces ori-
fistuleux qui se sont établis entre la profondeur des viscères tho- fices, ils cèdent lentement sous la pression des viscères mobiles,
raciques et abdominaux. Le cas le mieux connu est celui où des soit l'intestin, ou, plus fréquemment, 1 epiploon. C'est de cette
abcès du foie se sont ouverts à la surface des voies aériennes par manière que surviennent les hernies fessière et ischiatique, en
une fistule de tissu muqueux accidentel, intermédiaire de la arrière du bassin, et la hernie ovalaire qui accompagne les
profondeur du foie à celle du poumon droit. vaisseaux obturateurs par les canaux sous-pubiens.
Mais les ouvertures normales de la cavité abdominale, qui
CAVITÉ ABDOMINO-PELVIENNE. donnent le plus fréquemment passage aux hernies, sont celles
nommées improprement les trois anneaux, ombilical, inguinal
et crural. On sait que l'anneau ombilical n'est un orifice vascu-
La grande cavité abdominale, en raison de son étendue, de laire qu'à pétat embryonnaire; ce n'est donc qu'à partir de la
sa situation déclive, de la texture molle et de l'extensibilité de naissance, et comme continuation de l'état fœtal, que cet orifice
ses parois, est celle dont les nombreux orifices vasculaires et les peut donner lieu à une hernie. Plus tard il se ferme par une
parois donnent lieu le plus fréquemment à des communications cicatrice fibreuse, beaucoup plus solide que les aponévroses
morbides, par des orifices naturels ou accidentels. environnantes : d'où il suit que la hernie véritablement ombili-
cale, si elle persiste, quel que soitl'âgc du sujet, est véritablement
Communications de la cavité abdominale par des ouvertures nor- congéniale. C'est donc à tort que l'on a appelé de ce nom les
maies. A partir de la région pré-vertébrale, siège des grands hernies qui surviennent dans un âge avancé, par éraillement de
courans sanguins et lymphatiques, et du centre nerveux gan- l'aponévrose au contour de l'anneau, dont la cicatrice est restée
glionnaire, toutes les divisions vasculaires se tracent leurs voies intacte,
dans des directions variées , en avant et latéralement, pour se
distribuer dans les viscères ; en arrière, pour gagner les parois de [j- canal inguinal1, situé entre les attaches des m uscles abdo-
la cavité elle-même; en bas, pour la division des gros troncs qui minaux, dans la gouttière aponévrotique de Poupart, a pour
fournissent aux viscères du bassin et au membre abdominal. destination, en anatomie physiologique, de donner passage au
Les grands troncs d'origine, l'aorte et la veine cave inférieure, cordon des vaisseaux spermatiques dans l'homme, et au ligament
sont environnés d'une masse cellulaire et des grands chapelets de rond dans la femme. Dans la nécessité de perforer la paroi abdo-
ganglions lymphatiques, et cernés, seulement à distance, par les minale, la nature, pour diminuer cet inconvénient, a détruit
feuillets péritonéaux du mésentère. Dans cet espace pré-vertébral, \e parallélisme des plans superposés, en traçant un canal oblique
rempli par un nombre immense de vaisseaux de divers genres, de haut en bas, d'arrière en avant, et de dehors en dedans, logé,
réunis par des adhérences celluleuses très lâches, et recouverts en bas, dans la gouttière ostéo-fibreuse de Poupart, protégé, en
par les viscères membraneux qui n'opposent aucune résistance, avant, par l'aponévrose du grand oblique et le muscle crémaster,
les congestions, si communes, devront donner lieu facilement en arrière par le fascia transversalis, et surmonté par le bord in-
à des infiltrations très étendues et à des tumeurs d'un grand férieur des muscles petit oblique et transverse, formant une
volume. On sait effectivement combien sont fréquens les filtra- arcade de passage et de protection. Intérieurement, le trajet du
tions séreuses ou purulentes, les tumeurs tuberculeuses ou encé- canal est maintenu et fortifié par un cylindre aponévrotique,
phaloides, développées dans les ganglions mésentériques, et les considéré comme prolongement du fascia transversalis, dont les
anévrismes de 1 aorte, qui acquièrent parfois un volume si consi- deux extrémités s'insèrent aux orifices mêmes du canal. Ces deux
dérable dans sa portion sous-diaphragmatique. orifices, dits les anneaux, l'un interne et supérieur ou péritonéal,
Nous ne suivrons pas les divisions vasculaires dans les viscères, l'autre externe et inférieur ou inguinal, réunissent toutes les
où les considérations auxquelles elles donneraient lieu ne sont conditions qui pouvaient en assurer la solidité. Tous deux sont
point du ressort de la chirurgie. En arrière, de même qu'à la formés par lecartement de deux bandelettes aponévrotiques très
poitrine, la cage aponévrotique abdominale est perforée, sous denses, les piliers, externe et interne, fixés inférieurement au
les apophyses transverses des vertèbres, par une série d'arcades pubis, et réunis au-dessus de l'ouverture par des libres transver-
pour le passage des vaisseaux et nerfs lombaires, qui vont se sales très résistantes. Les piliers de l'anneau externe sont fournis
distribuer aux parois. A la naissance du bassin, les vaisseaux par l'aponévrose du grand oblique; ceux de l'anneau interne par
iliaques primitifs, qui succèdent à l'aorte et à la veine cave infé-
rieure, préludent à l'organisation commune aux faisceaux vas- i Planche -.
T. VI.
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comme cylindres conducteurs. Le médiastin antérieur est fré- culaires, en dehors des grandes cavités splanchniques. Déjà ils
quemment aussi le sièfje de diverses infiltrations, et en particu- commencent à se revêtir d'une gaînc celluleuse, dont l'épaisseur
lier d'abcès dont le pus fuse derrière le sternum, se fait jour en augmente graduellement sur les vaisseaux iliaques externes; et
avant, à travers les attaches xiphoïdiennes du diaphragme, et cette gaine elle-même, revêtue par l'aponévrose d'enveloppe,
vient former collection sous la peau à la partie supérieure de isole les faisceaux vasculaires de la cavité viscérale, en les ratta-
l'abdomen. Enfin, dans les affections chroniques qui ont donné chant à l'appareil locomoteur. Les vaisseaux hypogastriques
lieu à l'ulcération des enveloppes et a la formation de trajets s'environnent bien aussi d'une gaine, mais plus mince; par
fistuleux, une communication artificielle s'établit avec l'une ou leur situation en dedans de l'aponévrose d'enveloppe qu'ils tra-
l'autre surface tégumentaire, ou avec les viscères abdominaux, versent, et sous le péritoine qui les revêt, ils se rapprochent,
au travers du diaphragme. C'est ainsi que, dans les maladies du dans leur disposition anatomique, des vaisseaux propres aux
poumon ou de la plèvre, il arrive fréquemment que les produits viscères de l'abdomen. Ceux qui vont se distribuer à l'appareil
morbides viennent, en qualité de corps étrangers, s'ouvrir une locomoteur, traversent de nouveau l'aponévrose par autant d'o-
issue à la surface des voies aériennes. Dans des cas très rares, de lilices spéciaux, formés par une arcade fibreuse, que forment
pareilles fistules viennent former tumeur sous la peau des parois des fibres aponévrotiques, implantées sur les vaisseaux eux-
thoraciques. Enfin, on connaîtdes exemples de semblables trajets mêmes. Toutefois, en raison de la situation déclive de ces ori-
fistuleux qui se sont établis entre la profondeur des viscères tho- fices, ils cèdent lentement sous la pression des viscères mobiles,
raciques et abdominaux. Le cas le mieux connu est celui où des soit l'intestin, ou, plus fréquemment, 1 epiploon. C'est de cette
abcès du foie se sont ouverts à la surface des voies aériennes par manière que surviennent les hernies fessière et ischiatique, en
une fistule de tissu muqueux accidentel, intermédiaire de la arrière du bassin, et la hernie ovalaire qui accompagne les
profondeur du foie à celle du poumon droit. vaisseaux obturateurs par les canaux sous-pubiens.
Mais les ouvertures normales de la cavité abdominale, qui
CAVITÉ ABDOMINO-PELVIENNE. donnent le plus fréquemment passage aux hernies, sont celles
nommées improprement les trois anneaux, ombilical, inguinal
et crural. On sait que l'anneau ombilical n'est un orifice vascu-
La grande cavité abdominale, en raison de son étendue, de laire qu'à pétat embryonnaire; ce n'est donc qu'à partir de la
sa situation déclive, de la texture molle et de l'extensibilité de naissance, et comme continuation de l'état fœtal, que cet orifice
ses parois, est celle dont les nombreux orifices vasculaires et les peut donner lieu à une hernie. Plus tard il se ferme par une
parois donnent lieu le plus fréquemment à des communications cicatrice fibreuse, beaucoup plus solide que les aponévroses
morbides, par des orifices naturels ou accidentels. environnantes : d'où il suit que la hernie véritablement ombili-
cale, si elle persiste, quel que soitl'âgc du sujet, est véritablement
Communications de la cavité abdominale par des ouvertures nor- congéniale. C'est donc à tort que l'on a appelé de ce nom les
maies. A partir de la région pré-vertébrale, siège des grands hernies qui surviennent dans un âge avancé, par éraillement de
courans sanguins et lymphatiques, et du centre nerveux gan- l'aponévrose au contour de l'anneau, dont la cicatrice est restée
glionnaire, toutes les divisions vasculaires se tracent leurs voies intacte,
dans des directions variées , en avant et latéralement, pour se
distribuer dans les viscères ; en arrière, pour gagner les parois de [j- canal inguinal1, situé entre les attaches des m uscles abdo-
la cavité elle-même; en bas, pour la division des gros troncs qui minaux, dans la gouttière aponévrotique de Poupart, a pour
fournissent aux viscères du bassin et au membre abdominal. destination, en anatomie physiologique, de donner passage au
Les grands troncs d'origine, l'aorte et la veine cave inférieure, cordon des vaisseaux spermatiques dans l'homme, et au ligament
sont environnés d'une masse cellulaire et des grands chapelets de rond dans la femme. Dans la nécessité de perforer la paroi abdo-
ganglions lymphatiques, et cernés, seulement à distance, par les minale, la nature, pour diminuer cet inconvénient, a détruit
feuillets péritonéaux du mésentère. Dans cet espace pré-vertébral, \e parallélisme des plans superposés, en traçant un canal oblique
rempli par un nombre immense de vaisseaux de divers genres, de haut en bas, d'arrière en avant, et de dehors en dedans, logé,
réunis par des adhérences celluleuses très lâches, et recouverts en bas, dans la gouttière ostéo-fibreuse de Poupart, protégé, en
par les viscères membraneux qui n'opposent aucune résistance, avant, par l'aponévrose du grand oblique et le muscle crémaster,
les congestions, si communes, devront donner lieu facilement en arrière par le fascia transversalis, et surmonté par le bord in-
à des infiltrations très étendues et à des tumeurs d'un grand férieur des muscles petit oblique et transverse, formant une
volume. On sait effectivement combien sont fréquens les filtra- arcade de passage et de protection. Intérieurement, le trajet du
tions séreuses ou purulentes, les tumeurs tuberculeuses ou encé- canal est maintenu et fortifié par un cylindre aponévrotique,
phaloides, développées dans les ganglions mésentériques, et les considéré comme prolongement du fascia transversalis, dont les
anévrismes de 1 aorte, qui acquièrent parfois un volume si consi- deux extrémités s'insèrent aux orifices mêmes du canal. Ces deux
dérable dans sa portion sous-diaphragmatique. orifices, dits les anneaux, l'un interne et supérieur ou péritonéal,
Nous ne suivrons pas les divisions vasculaires dans les viscères, l'autre externe et inférieur ou inguinal, réunissent toutes les
où les considérations auxquelles elles donneraient lieu ne sont conditions qui pouvaient en assurer la solidité. Tous deux sont
point du ressort de la chirurgie. En arrière, de même qu'à la formés par lecartement de deux bandelettes aponévrotiques très
poitrine, la cage aponévrotique abdominale est perforée, sous denses, les piliers, externe et interne, fixés inférieurement au
les apophyses transverses des vertèbres, par une série d'arcades pubis, et réunis au-dessus de l'ouverture par des libres transver-
pour le passage des vaisseaux et nerfs lombaires, qui vont se sales très résistantes. Les piliers de l'anneau externe sont fournis
distribuer aux parois. A la naissance du bassin, les vaisseaux par l'aponévrose du grand oblique; ceux de l'anneau interne par
iliaques primitifs, qui succèdent à l'aorte et à la veine cave infé-
rieure, préludent à l'organisation commune aux faisceaux vas- i Planche -.
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