ANATOMIE CHIRURGICALE.
constitution, ne sont pas moins sensibles chez un même indi-
vidu, entre les deux sangs artériel et veineux.
Mais si, déjà, l'infiltration des liquides épais ne peut s'opérer
que par une destruction cellulaire, on conçoit que le transport
des corps solides ne puisse avoir lieu que par suite de l'altération
des cloisons fibreuses d'isolement, fixées au pourtour des gaines
vasculaires, qui, dans l'état normal, contiennent les parties et
s'opposent à tout déplacement. Ce cas est effectivement celui des
hernies et des corps étrangers. Les viscères, pour donner lieu à
une hernie, supposent un effort préalable qui a déterminé la
déchirure, l'alongement ou Féraillement des cloisons fibreuses;
le déplacement alors n'a d'autres limites que l'extensibilité des
organes eux-mêmes. Quant aux corps étrangers, le mécanisme
est différent : par suite de l'irritation mécanique que provoque
leur présence, ils déterminent au-devant d'eux un petit abcès
qui leur permet de cheminer; leur marche même n'est que
suspendue par la rencontre d'une cloison fibreuse, peu résistante,
qu'ils franchissent bientôt, après en avoir causé l'ulcération.
C'est ainsi qu'ils parcourent souvent de longs trajets dans les
espaces celluleux inter-organiques.
Vaisseaux à [intérieur. Considérés comme aqueducs des fluides
en mouvement, les vaisseaux sont, en physiologie, les agens
généraux de la nutrition, des sécrétions et de toutes les fonctions
spéciales. Les nerfs sont les conducteurs des sensations et des
volitions. Sous ce double rapport, les cylindres vasculaires,
moyens communs de liaison des élémens de l'organisme, sont
beaucoup plus que des agens de communication. En pathologie,
les vaisseaux, charriant les divers liquides sains ou altérés dans
leur composition, sont les moyens généraux de transmission des
maladies qu'ils répandent dans tout l'organisme, lorsque les
liquides sont eux-mêmes primitivement affectés, ou lorsqu'ils
se trouvent mélangés avec les produits absorbés d'une maladie
locale. Dans ces affections, dont les vaisseaux sanguins sont aussi
les conducteurs, il convient de leur assimiler les nerfs, dont
l'influence matérielle est encore ignorée dans l'état actuel de la
science, mais qui, dans les phénomènes auxquels ils donnent
lieu, semblent se conduire comme s'ils contenaient un fluide,
soit que ce dernier soit mis en mouvement par une sorte de cir-
culation , soit qu'il transmette un ébranlement, ou qu'il serve de
conducteur à un agent impondérable.
DISTRIBUTION GÉNÉRALE DES VAISSEAUX ET DES NERFS.
Après avoir tracé, dans l'anatomie d'isolement, le tableau des
cavités et des loges organiques, il convient, pour compléter le
sujet en anatomie, de montrer les divisions générales des appa-
reils vasculaire et nerveux, qui relient les parties avec l'ensemble,
et d'indiquer le mode de distribution et d indication des extré-
mités vasculaires, pour entrer successivement dans la composition
des fractions, puis des groupes, et enfin des loges spéciales
organiques.
Dans l'introduction générale de notre ouvrage, nous avons vu
que l'organisme se résume dans les deux appareils nerveux et
vasculaire, dont le premier a pour objet de le former, et le second
de l'entretenir. Chacun de ces appareils nous a offert l'image de
deux cercles représentant l'apport du centre à la circonférence,
et le retour de la circonférence au centre, avec un organe central,
situé au point d'entrecroisement: pour le système nerveux le
cerveau, et pour le système vasculaire le cœur. Logiquement, on
aurait donc un double point de départ : la cavité encéphalo-ra-
chidienne pour les nerfs, et la cavité thoracique pour les artères
et les veines. Toutefois, comme un tel ordre, par le mélange per-
pétuel des deux origines, n'offrirait qu'une image confuse, etque
l'extrémité centrale des nerfs n'offre qu'un faible intérêt au point
devue spécial d'anatomie de communication , nous considérerons
ces organes comme satellites des vaisseaux sanguins dans leur tra-
jet et leur distribution, les acceptant au passage à mesure qu'ils for-
ment avec ces derniers des faisceaux vasculaires communs. D'un
autre côté, la circulation de retour des veines étant suffisamment
représentée, quant au trajet, par celui des artères, il nous suffira,
pour donner une image de l'ensemble, de parvenir, avec ces
dernières, du centre vers la circonférence, sans qu'il soit né-
cessaire de parcourir une seconde fois le même trajet de la cir-
conférence vers le centre.
CAVITÉ THORACIQUE.
A partir de la cavité thoracique et des orifices du cœur, l'aorte
représente l'extrémité céphalique par les artères carotides et les
veines jugulaires, le membre thoracique par les artères et veines
sous-clavières, et toute la portion sous-diaphragmatique du corps
par l'aorte descendante et la veine-cave inférieure. D'abord ren-
fermés dans la cavité du thorax, les grands troncs vasculaires,
pour en sortir, traversent les cloisons membraneuses qui ferment
les deux circonférences -de cette cavité: en haut, l'aponévrose
cervico-thoracique ; en bas, le diaphragme. Les orifices vasculaires
de l'extrémité brachio-cephalique sont fermés par une adhérence
fibreuse intime de l'aponévrose avec la membrane externe des
vaisseaux. La situation de cette cloison fibreuse, au-dessus de la
poitrine, fait qu'elle ne peut être que distendue par le mouve-
ment d'élévation des poumons, mais sans éraillement de ses
adhérences vasculaires, de sorte que c'est improprement que l'on
a nommé hernie pulmonaire la saillie sus-claviculairedu sommet
des poumons, la membrane fibreuse continuant à les recouvrir.
Pour l'aorte descendante et la veine-cave, la situation déclive
amène des résultats inverses. Ces canaux eux-mêmes servent de
conducteurs aux liquides dans les abcès des médiastins et les
divers épanchemens des cavités séreuses par suite de lésion ou
d'ulcération de leurs parois. La largeur des orifices diaphragma-
tiques des gros vaisseaux et la pression des viscères, soit par le
fait de la gravitation ou des contractions musculaires des deux
cavités, déterminent parfois la dilatation des canaux de passage,
principalement celui de l'aorte ; mais comme les viscères thora-
ciques, assez denses, bien fixés et dans une mobilité perpétuelle,
sont peu susceptibles de déplacement, c'est de bas en haut que
s'exerce le refoulement, à partir de l'abdomen, dont une portion
des viscères creux, s'insinuant dans le canal, donne lieu à une
hernie diaphragmatique. D'autres hernies de même nom sont
produites par une rupture ou un éraillement de la voussure
gauche du diaphragme; dans ce cas, c'est surtout l'estomac qui
s'insinue à travers les fibres musculaires clans la cavité de la
poitrine, mais revêtu des deux membranes séreuses intactes.
En arrière, de chaque côté du rachis, la surface ostéo-fibreuse
de la cavité thoracique est ouverte par autant d'orifices costo-
vertébraux pour le passage des vaisseaux et des nerfs intercos-
taux qui vont se distribuer dans les intervalles des côtes et au plan
profond de la paroi musculaire, dont les vaisseaux superficiels
sont fournis par les troncs des deux membres.
Eu égard aux sacs pleurétiques, l'intervalle celluleux des mé-
diastins peut être considéré comme une voie de communication
verticale. Le médiastin postérieur loge en arrière les gros vais-
seaux sanguins et lymphatiques, les nerfs et les deux grands
canaux aérien et alimentaire, que nous avons déjà indiqués
constitution, ne sont pas moins sensibles chez un même indi-
vidu, entre les deux sangs artériel et veineux.
Mais si, déjà, l'infiltration des liquides épais ne peut s'opérer
que par une destruction cellulaire, on conçoit que le transport
des corps solides ne puisse avoir lieu que par suite de l'altération
des cloisons fibreuses d'isolement, fixées au pourtour des gaines
vasculaires, qui, dans l'état normal, contiennent les parties et
s'opposent à tout déplacement. Ce cas est effectivement celui des
hernies et des corps étrangers. Les viscères, pour donner lieu à
une hernie, supposent un effort préalable qui a déterminé la
déchirure, l'alongement ou Féraillement des cloisons fibreuses;
le déplacement alors n'a d'autres limites que l'extensibilité des
organes eux-mêmes. Quant aux corps étrangers, le mécanisme
est différent : par suite de l'irritation mécanique que provoque
leur présence, ils déterminent au-devant d'eux un petit abcès
qui leur permet de cheminer; leur marche même n'est que
suspendue par la rencontre d'une cloison fibreuse, peu résistante,
qu'ils franchissent bientôt, après en avoir causé l'ulcération.
C'est ainsi qu'ils parcourent souvent de longs trajets dans les
espaces celluleux inter-organiques.
Vaisseaux à [intérieur. Considérés comme aqueducs des fluides
en mouvement, les vaisseaux sont, en physiologie, les agens
généraux de la nutrition, des sécrétions et de toutes les fonctions
spéciales. Les nerfs sont les conducteurs des sensations et des
volitions. Sous ce double rapport, les cylindres vasculaires,
moyens communs de liaison des élémens de l'organisme, sont
beaucoup plus que des agens de communication. En pathologie,
les vaisseaux, charriant les divers liquides sains ou altérés dans
leur composition, sont les moyens généraux de transmission des
maladies qu'ils répandent dans tout l'organisme, lorsque les
liquides sont eux-mêmes primitivement affectés, ou lorsqu'ils
se trouvent mélangés avec les produits absorbés d'une maladie
locale. Dans ces affections, dont les vaisseaux sanguins sont aussi
les conducteurs, il convient de leur assimiler les nerfs, dont
l'influence matérielle est encore ignorée dans l'état actuel de la
science, mais qui, dans les phénomènes auxquels ils donnent
lieu, semblent se conduire comme s'ils contenaient un fluide,
soit que ce dernier soit mis en mouvement par une sorte de cir-
culation , soit qu'il transmette un ébranlement, ou qu'il serve de
conducteur à un agent impondérable.
DISTRIBUTION GÉNÉRALE DES VAISSEAUX ET DES NERFS.
Après avoir tracé, dans l'anatomie d'isolement, le tableau des
cavités et des loges organiques, il convient, pour compléter le
sujet en anatomie, de montrer les divisions générales des appa-
reils vasculaire et nerveux, qui relient les parties avec l'ensemble,
et d'indiquer le mode de distribution et d indication des extré-
mités vasculaires, pour entrer successivement dans la composition
des fractions, puis des groupes, et enfin des loges spéciales
organiques.
Dans l'introduction générale de notre ouvrage, nous avons vu
que l'organisme se résume dans les deux appareils nerveux et
vasculaire, dont le premier a pour objet de le former, et le second
de l'entretenir. Chacun de ces appareils nous a offert l'image de
deux cercles représentant l'apport du centre à la circonférence,
et le retour de la circonférence au centre, avec un organe central,
situé au point d'entrecroisement: pour le système nerveux le
cerveau, et pour le système vasculaire le cœur. Logiquement, on
aurait donc un double point de départ : la cavité encéphalo-ra-
chidienne pour les nerfs, et la cavité thoracique pour les artères
et les veines. Toutefois, comme un tel ordre, par le mélange per-
pétuel des deux origines, n'offrirait qu'une image confuse, etque
l'extrémité centrale des nerfs n'offre qu'un faible intérêt au point
devue spécial d'anatomie de communication , nous considérerons
ces organes comme satellites des vaisseaux sanguins dans leur tra-
jet et leur distribution, les acceptant au passage à mesure qu'ils for-
ment avec ces derniers des faisceaux vasculaires communs. D'un
autre côté, la circulation de retour des veines étant suffisamment
représentée, quant au trajet, par celui des artères, il nous suffira,
pour donner une image de l'ensemble, de parvenir, avec ces
dernières, du centre vers la circonférence, sans qu'il soit né-
cessaire de parcourir une seconde fois le même trajet de la cir-
conférence vers le centre.
CAVITÉ THORACIQUE.
A partir de la cavité thoracique et des orifices du cœur, l'aorte
représente l'extrémité céphalique par les artères carotides et les
veines jugulaires, le membre thoracique par les artères et veines
sous-clavières, et toute la portion sous-diaphragmatique du corps
par l'aorte descendante et la veine-cave inférieure. D'abord ren-
fermés dans la cavité du thorax, les grands troncs vasculaires,
pour en sortir, traversent les cloisons membraneuses qui ferment
les deux circonférences -de cette cavité: en haut, l'aponévrose
cervico-thoracique ; en bas, le diaphragme. Les orifices vasculaires
de l'extrémité brachio-cephalique sont fermés par une adhérence
fibreuse intime de l'aponévrose avec la membrane externe des
vaisseaux. La situation de cette cloison fibreuse, au-dessus de la
poitrine, fait qu'elle ne peut être que distendue par le mouve-
ment d'élévation des poumons, mais sans éraillement de ses
adhérences vasculaires, de sorte que c'est improprement que l'on
a nommé hernie pulmonaire la saillie sus-claviculairedu sommet
des poumons, la membrane fibreuse continuant à les recouvrir.
Pour l'aorte descendante et la veine-cave, la situation déclive
amène des résultats inverses. Ces canaux eux-mêmes servent de
conducteurs aux liquides dans les abcès des médiastins et les
divers épanchemens des cavités séreuses par suite de lésion ou
d'ulcération de leurs parois. La largeur des orifices diaphragma-
tiques des gros vaisseaux et la pression des viscères, soit par le
fait de la gravitation ou des contractions musculaires des deux
cavités, déterminent parfois la dilatation des canaux de passage,
principalement celui de l'aorte ; mais comme les viscères thora-
ciques, assez denses, bien fixés et dans une mobilité perpétuelle,
sont peu susceptibles de déplacement, c'est de bas en haut que
s'exerce le refoulement, à partir de l'abdomen, dont une portion
des viscères creux, s'insinuant dans le canal, donne lieu à une
hernie diaphragmatique. D'autres hernies de même nom sont
produites par une rupture ou un éraillement de la voussure
gauche du diaphragme; dans ce cas, c'est surtout l'estomac qui
s'insinue à travers les fibres musculaires clans la cavité de la
poitrine, mais revêtu des deux membranes séreuses intactes.
En arrière, de chaque côté du rachis, la surface ostéo-fibreuse
de la cavité thoracique est ouverte par autant d'orifices costo-
vertébraux pour le passage des vaisseaux et des nerfs intercos-
taux qui vont se distribuer dans les intervalles des côtes et au plan
profond de la paroi musculaire, dont les vaisseaux superficiels
sont fournis par les troncs des deux membres.
Eu égard aux sacs pleurétiques, l'intervalle celluleux des mé-
diastins peut être considéré comme une voie de communication
verticale. Le médiastin postérieur loge en arrière les gros vais-
seaux sanguins et lymphatiques, les nerfs et les deux grands
canaux aérien et alimentaire, que nous avons déjà indiqués