MOELLE
que l'antérieur. L'opinion contraire, soutenue anciennement par
Blaes et Pourfour-Dn-Petit a été sanctionnée par tous les ana-
tomistes modernes. Mais ils ne s'accordent pins sur la question
de savoir si le sillon postérienr atteint la commissure grise. Meckel
et M. Ollivier (d'Angers) ne le croient pas. Cette opinion, au con-
traire, professée par Bellingeri, MM. Calmeil, Cruveilhier et
Longet, est aujourd'hui généralement adoptée. Nous avons nous-
même essayé de résoudre ce point de doctrine anatomique; mais il
présente de grandes difficultés. L'entrée de la scissure postérieure
est beaucoup moins visible que celle de l'antérieure, et c'est tout
au pins si l'on voit à la surface de la moelle une ligne médiane qui
serve à l'indiquer. Si on cherche à écarter les lèvres du sillon,
pour si légère que soit la pression, la pulpe qui s'épanche rend
le résultat fort douteux. L'emploi du filet d'eau ne nous paraît
pas mériter beaucoup plus de confiance. Le moyen qui nous a
le mieux réussi consiste à étendre et laisser sécher sur une lame
de verre un disque très mince de la moelle coupée en travers. Par
la dessiccation, les deux moitiés venant à s'écarter, dessinent toute
la longueur du sillon postérieur et accusent même au-delà un
ventricule de la moelle, comme nous le dirons plus loin.
De la présence des deux sillons médians, antérieur et posté-
rieur, qui tous deux reçoivent un prolongement de la pie-mère,
résulte une espèce de division de la moelle en deux parties laté-
rales symétriques qui, au lieu d'être simplement juxtaposées, sont
unies l'une à l'autre parles deux commissures blanche et grise.
Sillons latéraux. Nous venons de voir que la détermination
du sillon médian postérieur avait soulevé de nombreuses discus
sions parmi les anatomistes; leurs opinions sont peut être encore
moins arrêtées relativement aux sillons latéraux. Ainsi, Chaussier
prétend qu'il existe de véritables sillons latéraux antérieurs et la-
téraux postérieurs indépendans des préparations qu'on fait subir à
la moelle; M. Cruveilhier nie l'existence réelle de ces sillons et
ne les admet que comme des solutions de continuité produites
par l'arrachement des nerfs et le filet d'eau. Il établit même
qu'on ne peut jamais produire artificiellement les sillons laté-
raux antérieurs, et que la ligne peu apparente déterminée par
l'arrachement des paires antérieures n'est pas, plus que les autres
points de la moelle, susceptible de céder sous le jet d'eau. Telle
était aussi l'opinion de Sœmmerring et de Rolando.
Indépendamment de ces deux sillons de chaque côté, il en
existe un troisième, le sillon intermédiaire postérieur (sulcus inter-
mediusposterior Arnold), placé entre le sillon médian postérieur
et le sillon collatéral du même nom.
Joignons-y, pour être complets, le sillon intermédiaire aux
sillons latéraux antérieur et postérieur, admis par Bartholin,
Sœmmerring et Meckel, et le sillon intermédiaire antérieur (sulcus
intermedius anterior) admis par Arnold et Valcntin.
Ces scissures, ou sillons latéraux de la moelle indiqués, décri-
vons-les chacun en particulier.
i ° Sillon latéral postérieur. Immédiatement en dehors des
racines postérieures existe une ligne ou sillon grisâtre, s'étendant
sur toute la longueur de la moelle et vers laquelle se dirigent
les filets radicaux des nerfs. D'après M. Cruveilhier, cette ligne
est formée tout entière par la substance grise arrivant jusqu'à
la surface de la moelle. Là, pour lui, elle n'est recouverte par
aucune lamelle de substance médullaire blanche, et la sépara-
tion des vaisseaux de la moelle dans ce point est le résultat de
la destruction de la substance grise par le jet d'eau. M. Foville,
T. Kl.
ËPIMÊRE. 91
au contraire, et toutes nos observations concordent avec les
siennes, M. Foville prétend que la substance grise n'arrive
jamais au contact immédiat de la pie-mère, mais qu'elle est
toujours recouverte par une couche mince de mntière blanche,
si peu épaisse, il est vrai, qu'on a hesoin d'avoir recours aux
instrumens grossissans pour la constater. Cette lamelle blanche
est, selon lui, criblée de trous pour le passage des filets radi-
caux. C'est l'arrachement de ces filets et l'ablation d'une partie
de la substance qui rendent sensible ce sillon. Telle n'était pour-
tant pas l'opinion de Chaussier, qui admettait un sillon réel.
o." Sillon latéral antérieur. Beaucoup moins perceptible que
le précédent, puisqu'il est nié par quelques auteurs, on pourrait
dire que ce sillon ou plutôt la ligne peu tranchée qui le représente,
est due tout entière à l'arrachement des filets radicaux des racines
antérieures. C'est plutôt une série linéaire de trous creusés dans
la substance blanche, et livrant passage aux filets nerveux qui se
rendent à la corne grise antérieure qu'une véritable rainure, et
jamais dans ce point le filet d'eau n'a assez de prise pour séparer
la moelle en faisceaux distincts.
3° Sillon intermédiaire postérieur. Admis par tous les anato-
mistes modernes aux parties supérieure et moyenne de la moelle,
ce sillon n'a pu être suivi par quelques-uns d'entre eux jusqu'à
son extrémité terminale; M. Longet dit ne l'avoir vu , d'une
manière nette et distincte, que dans la région cervicale et dans
les deux tiers supérieurs de la région dorsale. MM. Cruveilhier et
Foville soutiennent, et avec raison selon nous, l'avoir suivi jus-
qu'à la pointe de la moelle. Pour le découvrir, il suffit d'avoir
une moelle fraîche et de la placer convenablement préparée
sous un jet d'eau limpide: on aperçoit alors, même à la partie la
plus inférieure de cet organe, à i millimètre et demi en dehors
de la scissure médiane postérieure, une autre petite scissure qui,
bien que plus rapprochée dans ce point qu'à la partie supérieure,
n'en est pas moins la continuation de la scissure intermédiaire
postérieure.
Considéré généralement comme superficiel, et c'est l'opinion
de M. Cruveilhier, ce sillon a été regardé par Bellingeri et
M. Foville, comme pénétrant à une certaine profondeur, et
atteignant même la substance grise. Le fait est qu'en cherchant
à écarter doucement l'un de l'autre les deux bords de ce sillon,
on aperçoit au fond des trous ou fentes verticales, assez rappro-
chés les uns des autres, qui se prolongent jusqu'à la substance
grise, et livrent passage à une série linéaire de pinceaux vascu-
lairesqui arrivent jusqu'à cette substance, et sont assez voisins
l'un de l'autre pour déterminer une espèce de scissure profonde.
Ces fentes ou fissures sont pourtant séparées par de petits points
de substance blanche, qu'on ne peut s'empêcher de détruire en
écartant les parois du sillon, et hâtons-nous de le dire, ce sillon
intermédiaire postérieur n'est pas comparable aux sillons mé-
dians, et ne pénètre pas franchement comme le sillon médian
postérieur jusqu'à la substance grise.
Nous ne ferons que mentionner ici le sillon intermédiaire an-
térieur, dont l'existence nous parait très douteuse, quant au
sillon intermédiaire latéral (sulcus intermedius lateralis), qui
correspond, suivant les auteurs qui l'admettent, à l'insertion du
ligament dentelé, il est nié par M. Longet. Toutefois, nous avons
vu nettement dans le point indiqué en regard de la partie infé-
rieure de la région cervicale et supérieure de la région dorsale,
plusieurs lignes dont la succession n'était pas très régulière ;
que l'antérieur. L'opinion contraire, soutenue anciennement par
Blaes et Pourfour-Dn-Petit a été sanctionnée par tous les ana-
tomistes modernes. Mais ils ne s'accordent pins sur la question
de savoir si le sillon postérienr atteint la commissure grise. Meckel
et M. Ollivier (d'Angers) ne le croient pas. Cette opinion, au con-
traire, professée par Bellingeri, MM. Calmeil, Cruveilhier et
Longet, est aujourd'hui généralement adoptée. Nous avons nous-
même essayé de résoudre ce point de doctrine anatomique; mais il
présente de grandes difficultés. L'entrée de la scissure postérieure
est beaucoup moins visible que celle de l'antérieure, et c'est tout
au pins si l'on voit à la surface de la moelle une ligne médiane qui
serve à l'indiquer. Si on cherche à écarter les lèvres du sillon,
pour si légère que soit la pression, la pulpe qui s'épanche rend
le résultat fort douteux. L'emploi du filet d'eau ne nous paraît
pas mériter beaucoup plus de confiance. Le moyen qui nous a
le mieux réussi consiste à étendre et laisser sécher sur une lame
de verre un disque très mince de la moelle coupée en travers. Par
la dessiccation, les deux moitiés venant à s'écarter, dessinent toute
la longueur du sillon postérieur et accusent même au-delà un
ventricule de la moelle, comme nous le dirons plus loin.
De la présence des deux sillons médians, antérieur et posté-
rieur, qui tous deux reçoivent un prolongement de la pie-mère,
résulte une espèce de division de la moelle en deux parties laté-
rales symétriques qui, au lieu d'être simplement juxtaposées, sont
unies l'une à l'autre parles deux commissures blanche et grise.
Sillons latéraux. Nous venons de voir que la détermination
du sillon médian postérieur avait soulevé de nombreuses discus
sions parmi les anatomistes; leurs opinions sont peut être encore
moins arrêtées relativement aux sillons latéraux. Ainsi, Chaussier
prétend qu'il existe de véritables sillons latéraux antérieurs et la-
téraux postérieurs indépendans des préparations qu'on fait subir à
la moelle; M. Cruveilhier nie l'existence réelle de ces sillons et
ne les admet que comme des solutions de continuité produites
par l'arrachement des nerfs et le filet d'eau. Il établit même
qu'on ne peut jamais produire artificiellement les sillons laté-
raux antérieurs, et que la ligne peu apparente déterminée par
l'arrachement des paires antérieures n'est pas, plus que les autres
points de la moelle, susceptible de céder sous le jet d'eau. Telle
était aussi l'opinion de Sœmmerring et de Rolando.
Indépendamment de ces deux sillons de chaque côté, il en
existe un troisième, le sillon intermédiaire postérieur (sulcus inter-
mediusposterior Arnold), placé entre le sillon médian postérieur
et le sillon collatéral du même nom.
Joignons-y, pour être complets, le sillon intermédiaire aux
sillons latéraux antérieur et postérieur, admis par Bartholin,
Sœmmerring et Meckel, et le sillon intermédiaire antérieur (sulcus
intermedius anterior) admis par Arnold et Valcntin.
Ces scissures, ou sillons latéraux de la moelle indiqués, décri-
vons-les chacun en particulier.
i ° Sillon latéral postérieur. Immédiatement en dehors des
racines postérieures existe une ligne ou sillon grisâtre, s'étendant
sur toute la longueur de la moelle et vers laquelle se dirigent
les filets radicaux des nerfs. D'après M. Cruveilhier, cette ligne
est formée tout entière par la substance grise arrivant jusqu'à
la surface de la moelle. Là, pour lui, elle n'est recouverte par
aucune lamelle de substance médullaire blanche, et la sépara-
tion des vaisseaux de la moelle dans ce point est le résultat de
la destruction de la substance grise par le jet d'eau. M. Foville,
T. Kl.
ËPIMÊRE. 91
au contraire, et toutes nos observations concordent avec les
siennes, M. Foville prétend que la substance grise n'arrive
jamais au contact immédiat de la pie-mère, mais qu'elle est
toujours recouverte par une couche mince de mntière blanche,
si peu épaisse, il est vrai, qu'on a hesoin d'avoir recours aux
instrumens grossissans pour la constater. Cette lamelle blanche
est, selon lui, criblée de trous pour le passage des filets radi-
caux. C'est l'arrachement de ces filets et l'ablation d'une partie
de la substance qui rendent sensible ce sillon. Telle n'était pour-
tant pas l'opinion de Chaussier, qui admettait un sillon réel.
o." Sillon latéral antérieur. Beaucoup moins perceptible que
le précédent, puisqu'il est nié par quelques auteurs, on pourrait
dire que ce sillon ou plutôt la ligne peu tranchée qui le représente,
est due tout entière à l'arrachement des filets radicaux des racines
antérieures. C'est plutôt une série linéaire de trous creusés dans
la substance blanche, et livrant passage aux filets nerveux qui se
rendent à la corne grise antérieure qu'une véritable rainure, et
jamais dans ce point le filet d'eau n'a assez de prise pour séparer
la moelle en faisceaux distincts.
3° Sillon intermédiaire postérieur. Admis par tous les anato-
mistes modernes aux parties supérieure et moyenne de la moelle,
ce sillon n'a pu être suivi par quelques-uns d'entre eux jusqu'à
son extrémité terminale; M. Longet dit ne l'avoir vu , d'une
manière nette et distincte, que dans la région cervicale et dans
les deux tiers supérieurs de la région dorsale. MM. Cruveilhier et
Foville soutiennent, et avec raison selon nous, l'avoir suivi jus-
qu'à la pointe de la moelle. Pour le découvrir, il suffit d'avoir
une moelle fraîche et de la placer convenablement préparée
sous un jet d'eau limpide: on aperçoit alors, même à la partie la
plus inférieure de cet organe, à i millimètre et demi en dehors
de la scissure médiane postérieure, une autre petite scissure qui,
bien que plus rapprochée dans ce point qu'à la partie supérieure,
n'en est pas moins la continuation de la scissure intermédiaire
postérieure.
Considéré généralement comme superficiel, et c'est l'opinion
de M. Cruveilhier, ce sillon a été regardé par Bellingeri et
M. Foville, comme pénétrant à une certaine profondeur, et
atteignant même la substance grise. Le fait est qu'en cherchant
à écarter doucement l'un de l'autre les deux bords de ce sillon,
on aperçoit au fond des trous ou fentes verticales, assez rappro-
chés les uns des autres, qui se prolongent jusqu'à la substance
grise, et livrent passage à une série linéaire de pinceaux vascu-
lairesqui arrivent jusqu'à cette substance, et sont assez voisins
l'un de l'autre pour déterminer une espèce de scissure profonde.
Ces fentes ou fissures sont pourtant séparées par de petits points
de substance blanche, qu'on ne peut s'empêcher de détruire en
écartant les parois du sillon, et hâtons-nous de le dire, ce sillon
intermédiaire postérieur n'est pas comparable aux sillons mé-
dians, et ne pénètre pas franchement comme le sillon médian
postérieur jusqu'à la substance grise.
Nous ne ferons que mentionner ici le sillon intermédiaire an-
térieur, dont l'existence nous parait très douteuse, quant au
sillon intermédiaire latéral (sulcus intermedius lateralis), qui
correspond, suivant les auteurs qui l'admettent, à l'insertion du
ligament dentelé, il est nié par M. Longet. Toutefois, nous avons
vu nettement dans le point indiqué en regard de la partie infé-
rieure de la région cervicale et supérieure de la région dorsale,
plusieurs lignes dont la succession n'était pas très régulière ;