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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 2.1876

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Juillet
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Guiffrey, Jules: Notes sur la vie privée et les mœurs des artistes au XVIIe et au XVIIIe siècle, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.26386#0040
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— 36 —

I.

Libéral Bruand j,
architecte des bâtiments du Roi.

L’an 1679, le mardi 24e jour d’octobre, environ heure de midi, nous
Nicolas Labbé, etc., ayant été requis par Libéral Bruand, architecte des bâti-
ments du roi, demeurant rue Neuve Saint-Louis, Marais du Temple, sommes
à l’instant transporté en ladite maison, où étant,'ledit sieur Bruand nous a
fait plainte et dit que, depuis le dernier septembre dernier jusqu’à samedi
21° du présent mois, Louise-Françoise Rogier est entrée au service delà dame,
sa femme, en qualité de fille de chambre, et que, pendant ledit tems qu’elle
y étoit, elle lui a pris et volé dans sa maison un manchon de martre de
valeur de six pistoles, quarante-quatre jetons d’argent marqués de façon
différente et un chapelet de bois de calembourg dont les gros grains sont de
filigrane d’or avec un petit reliquaire d’or étant aud. chapelet représentant
une tête de mort. Duquel vol en partie, savoir dud. manchon ou desd. jetons,
s’étant aperçue lad. dame Bruand, elleauroit été obligée de la mettre dehors
ledit jour samedi dernier et que depuis lad. dame Bruand s’est aussi aperçue
du vol dud. chapelet, lequel même en notre présence lad. Rogier est demeurée
d’accord de l’avoir pris et mis dans un panier au linge sale pour le cacher,
duquel elle a détaché led. reliquaire d’or qui est dans la maison où elle
demeure sur le Pont Marie, à la Gerbe d’or, chez la nommée Julien. Pourquoi
led. sieur plaignant nous a requis de nous transporter en sadite maison pour
y recevoir sa plainte contre lad. Rogier qu’il a fait venir pour cet effet chez
lui. Et après avoir en notre présence fait regarder dans un coffre s’est seule-
ment trouvé les petits grains du chapelet. Pourquoi il nous a requis pour
raison de tout ce que dessus de faire emprisonner la Rogier, déclarant qu’il
se rend partie formelle à l’encontre d’elle.

Signé : Bruand.

Sur quoi nous, commissaire susdit, après qu’il a été fait rapport de tout ce
que dessus à M. le Lieutenant criminel, il a ordonné que du contenu au
présent procès-verbal il en seroit par nous plus amplement informé et ce
pendant ladite Rogier relaxée, mise en notre garde, à la charge de la repré-
senter toutes et quantes fois.

Et ledit jour, 24 octobre 1679, sur les six heures du soir, est comparu en
l’hôtel de nous commissaire susdit, ledit sieur Libéral Bruand, lequel nous a 1

1. Sur Libéral Bruand, il suffira de renvoyer le lecteur au Dictionnaire de
J al. Nous rappellerons seulement les phases principales de la carrière de cet
architecte distingué. Né vers 1637 (on ignore la date exacte), il commença
l’hôtel des Invalides (l’église et la coupole sont de J. Hardouin Mansart), la
Salpêtrière et continua l’église des Petits-Pères, aujourd’hui Notre-Dame-des-
Victoires. Ad. Lance, dans son Dictionnaire des Architectes, donne la nomen-
clature à peu près complète de ses ouvrages. Sa femme, citée dans l’acte que
nous publions, s’appelait Catherine Noblet et était fille de Michel Noblet,
maître des œuvres de la ville et garde des fontaines publiques de la ville.
On ne connaît pas l’époque précise de son mariage que Jal fixe approximati-
vement à l’année 1661. Elle eut neuf enfants, dont sept fils. Libéral Bruand
mourut le 22 novembre 1697, rue Saint-Louis, âgé de soixante ans, ou
environ.
 
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