L ÀRTPOUR • TOUS
FAICYCLOPEdIe deL'art INDUSTRIEL et'DECORATIF
•jo&ratss ant to'us tes wois
EMILE REIBER
jDire cte ur-Fon. da le ur
rairie des Imprimeries ré tîntes
ATVcte.nn.c-/laison T^orel
>* _m sM^M-ivi -«n ^ESaî&^E», <T> PARIS r>> Mm
26< Année ^^W^g.^^V^ ^.^ ]8g7
BULLETIN DE JUILLET 1887
Da Birise de Dainus
au Louvre
Les travaux de consolidation que Ton avait été
obligé de faire, au Louvre, avant de livrer à
M. Dieulafoy la grande salle de la colonnade où
doivent être exposés les objets rapportés par la
mission de Susiane, sont terminés, et le direc-
teur de la mission travaille activement, depuis
Plusieurs semaines, à l'opération difficile et déli-
cate de l'installation.
Nous avons pu visiter récemment celte belle
sallc et surprendre M. Dieulafoy au milieu de
ses travaux.
La grande frise en faïence émaillée, ornée de
onze gardes royaux du corps des immortels et
Provenant du palais de Darius, sera remontée
contre la paroi nord de la salle. Un des frag-
ments de cette frise, comprenant cinq archers,
était déjà reconstitué et monté, du côté de la
cour du Louvre.
En pendant, sur la même paroi, du côté de la
colonnade, sera plaqué l'autre fragment de la
même frise, ornée de quatre archers seulement;
l'emplacement du garde du milieu sera rempli
Par une inscription cunéiforme.
En face de cette frise, sur la paroi sud, M. Dieu-
lafoy compte mettre les deux fragments d'une
autre frise, en faïence émaillée également, ornée
c'e lions en bas-relief et provenant des pylônes
c'u palais d'Artaxerxès Mnémon.
Dans une autre partie de la salle prendront
Place les nombreux objets rapportés par la mis-
sion.
L'effet produit par le premier fragment, que
nous avons pu voir reconstitué, est merveil-
leux.
« Les soldats sont représentés de profil et en
Hardie. Sur leurs épaules reposent un arc et un
'mmense carquois; ils tiennent en main une jave-
line, qu'ils portent comme nos soldats le fusil
(lans le mouvement : Présente^ armes. Le bois
de la javeline est terminé par une grenade d'ar-
gent. Les uniformes, faits d'étoffes différentes,
s°nt pourtant taillés sur le même patron. Ils se
composent d'une jupe fendue sur le côté, d'une
blouse ou chemise courte à larges manches, ser-
rée à la taille par une ceinture, et d'une veste
''onde fermée sur la poitrine. Les manches de ce
dernier vêtement, fendues du poignet au coude,
laissent passer à travers l'ouverture les plis nom-
breux de la chemise. Un riche galon borde
toutes les pièces de l'uniforme. Ces archers sont
couronnés d'une torsade et chaussés de bottines
a lacet. Autour de leurs poignets s'enroulent des
bracelets d'or, à leurs oreilles sont accrochés
des pendants du même métal. L'ajustement est
celui des tribus arabes de la Susiane et présente
( quelques analogies avec le costume médique
décrit par les auteurs anciens et représenté sur
les bas-reliefs de Persépolis. »
M. Dieulafoy signale trois détails qu'il consi-
dère comme caractéristiques de l'uniforme et de
l'armement des soldats susiens : la couronne
posée sur les cheveux, les bijoux d'or et la gre-
nade d'argent qui termine la javeline. Ces insi-
gnes, au dire d'Hérodote, seraient distinctifs des
mille cavaliers et des dix mille immortels for-
mant l'escorte particulière des maîtres de l'Asie.
« Les étoffes des uniformes sont des plus va-
riées. Il en est de jaune d'or brodées de margue-
rites bleues et vertes; d'autres, à fond blanc,
portent sur un écusson noir l'image de la cita-
delle susienne... Parfois les robes blanches sont
couvertes de fleurs ou d'étoiles s'enlevant sur un
cercle noir. La chemise, faite d'un lainage léger,
est pourpre foncé ou jaune, les chaussures
jaunes ou bleu de ciel. La corde, formant coif-
fure, est toujours verte. Les traits des person-
nages sont caractéristiques des races blan-
ches... Le nez, légèrement busqué, surmonte
des lèvres minces lisérées de carmin. La barbe
est bouclée et relativement courte; les cheveux,
contrairement à l'usage perse, ne sont frisés
qu'à leur extrémité. »
Nous n'avons pu résister au plaisir de citer
presque entièrement celte description, écrite
sur le lieu même de la découverte, d'une exac-
titude minutieuse, et que nous empruntons au
Rapport du savant directeur de la mission (1).
Lorsque le travail de déblaiement amena sur
le sol les premiers matériaux, M. Dieulafoy avait
été frappé par la beauté de l'émail et la consis-
tance de la pâle. C'étaient des dalles carrées,
faites d'un béton ayant toute la blancheur du
plâtre et la dureté de la pierre. Le sujet peint
sur la tranche fut d'abord, on s'en doute bien,
difficile à recomposer. Un jour, on apportait une
main; le jour suivant, un pied chaussé d'un bro-
dequin. En s'aidant de la continuité du sujet cl
de la découpe des matériaux, on parvint à
monter les pieds, les chevilles, les jambes, la
jupe, puis le corps, le bras, l'épaule et la tête
d'un archer. Ce premier fragment appartenait
à une procession de guerriers !
On comprend, par la satisfaction qu'éprouve
le visiteur à la vue de celte frise si habilement
restaurée, l'émotion inoubliable que durent res-
sentir M. Dieulafoy et ses collaborateurs, quand
ils virent sortir des tranchées, au fond des-
quelles elle dormait depuis vingt-quatre siècles,
pour réapparaître, grâce à eux, clans son ma-
jestueux ensemble, celte magnifique procession
des archers royaux.
A.
(1) v. Fouilles de Suse, campagne de 1885-1880. Rap-
port de l'ingénieur en chef des ponts et chaussées, direc-
teur de la mission. Encyclopédie d'architecture, Ï887, p. 41
et suiv.
CONCOURS
Concours d'Orfèvrerie
PROGRAMME
Un concours est ouvert, au Ministère de l'Agricul-
ture, pour la fourniture des objets d'art, à décerner
aux lauréats des Concours généraux agricoles de
Paris.
Les maquettes devront être déposées au Palais de
l'Industrie, cl le jugement du jury sera rendu pendant
la tenue du Concours général de 1889.
L'époque pour effectuer la production des modèles
sera fixée au 15 janvier 1889.
Les exposants devront faire connaître, avant le
1er janvier 1889, le nombre de maquettes qu'ils dési-
rent présenter, ainsi que la nature des prix qu'ils
entendent disputer.
Les orfèvres, dont les maquettes auront été choi-
sies, auront la fourniture exclusive des objets d'art
choisis pendant une période de sept années, à partir
de l'année 1890.
Un jury, composé de cinq membres, dont trois
nommés par le Ministre et deux par les exposants,
sera chargé de désigner les modèles au choix du
Ministre.
Les modèles à soumettre à l'appréciation du jury
seront les suivants :
Prix d'honneur des bœufs (Argent). Valeur 2,500 fr.
Prix d'honneur (bandes de bœufs)
(Argent)............... — 2,000
Prix d'honneur des vaches (Argent). — 1,500
Prix d'honneur des taureaux (Bronze
argenté)............... — 500
Prix d'honneur (bandes de vaches
laitières) (Bronze argenté) .... — 500
Prix d'honneur des moulons (Argent) — 1,500
Prix d'honneur (lots de brebis) (Ar-
gent)................. — 1,500
Prix d'honneur (bandes de moutons)
(Argent)............... — 1,500
Prix d'honneur des porcs (Argent). . — 1,000
Prix d'honneur (bandes de porcs)
(Argent)............... — 800
Prix d'honneur des produits (Bronze
argenté)............... — 400
Prix d'honneur des volailles vivantes
(Bronze argenté).......... — 150
Prix d'honneur des volailles mortes
(Bronze argenté).......... — 150
Les modèles présentés ne devront porter aucun
nom d'auteur, ni aucun nom d'exposant, permettant
d'en reconnaître la provenance.
L'exposant remettra un bordereau des pièces pré-
sentées, dont il lui sera donné reçu.
Les modèles qui seront choisis seront la propriété
de l'Étal, et les orfèvres ne pourront en l'aire aucune
reproduction sans l'autorisation du Ministre de
l'Agriculture.
Décoration de la mairie du VIe arrondissement
à Paris
PROGRAMME
La Ville de Paris ouvre un concours, entre tous les
artistes français, pour la décoration de la mairie du
VIe arrondissement, où l'on a construit récemment
une nouvelle salle des Fêles.
Les emplacements à décorer sont trois eomparli-
BULLETINS DE L'ART POUR TOUS. — N»19.
FAICYCLOPEdIe deL'art INDUSTRIEL et'DECORATIF
•jo&ratss ant to'us tes wois
EMILE REIBER
jDire cte ur-Fon. da le ur
rairie des Imprimeries ré tîntes
ATVcte.nn.c-/laison T^orel
>* _m sM^M-ivi -«n ^ESaî&^E», <T> PARIS r>> Mm
26< Année ^^W^g.^^V^ ^.^ ]8g7
BULLETIN DE JUILLET 1887
Da Birise de Dainus
au Louvre
Les travaux de consolidation que Ton avait été
obligé de faire, au Louvre, avant de livrer à
M. Dieulafoy la grande salle de la colonnade où
doivent être exposés les objets rapportés par la
mission de Susiane, sont terminés, et le direc-
teur de la mission travaille activement, depuis
Plusieurs semaines, à l'opération difficile et déli-
cate de l'installation.
Nous avons pu visiter récemment celte belle
sallc et surprendre M. Dieulafoy au milieu de
ses travaux.
La grande frise en faïence émaillée, ornée de
onze gardes royaux du corps des immortels et
Provenant du palais de Darius, sera remontée
contre la paroi nord de la salle. Un des frag-
ments de cette frise, comprenant cinq archers,
était déjà reconstitué et monté, du côté de la
cour du Louvre.
En pendant, sur la même paroi, du côté de la
colonnade, sera plaqué l'autre fragment de la
même frise, ornée de quatre archers seulement;
l'emplacement du garde du milieu sera rempli
Par une inscription cunéiforme.
En face de cette frise, sur la paroi sud, M. Dieu-
lafoy compte mettre les deux fragments d'une
autre frise, en faïence émaillée également, ornée
c'e lions en bas-relief et provenant des pylônes
c'u palais d'Artaxerxès Mnémon.
Dans une autre partie de la salle prendront
Place les nombreux objets rapportés par la mis-
sion.
L'effet produit par le premier fragment, que
nous avons pu voir reconstitué, est merveil-
leux.
« Les soldats sont représentés de profil et en
Hardie. Sur leurs épaules reposent un arc et un
'mmense carquois; ils tiennent en main une jave-
line, qu'ils portent comme nos soldats le fusil
(lans le mouvement : Présente^ armes. Le bois
de la javeline est terminé par une grenade d'ar-
gent. Les uniformes, faits d'étoffes différentes,
s°nt pourtant taillés sur le même patron. Ils se
composent d'une jupe fendue sur le côté, d'une
blouse ou chemise courte à larges manches, ser-
rée à la taille par une ceinture, et d'une veste
''onde fermée sur la poitrine. Les manches de ce
dernier vêtement, fendues du poignet au coude,
laissent passer à travers l'ouverture les plis nom-
breux de la chemise. Un riche galon borde
toutes les pièces de l'uniforme. Ces archers sont
couronnés d'une torsade et chaussés de bottines
a lacet. Autour de leurs poignets s'enroulent des
bracelets d'or, à leurs oreilles sont accrochés
des pendants du même métal. L'ajustement est
celui des tribus arabes de la Susiane et présente
( quelques analogies avec le costume médique
décrit par les auteurs anciens et représenté sur
les bas-reliefs de Persépolis. »
M. Dieulafoy signale trois détails qu'il consi-
dère comme caractéristiques de l'uniforme et de
l'armement des soldats susiens : la couronne
posée sur les cheveux, les bijoux d'or et la gre-
nade d'argent qui termine la javeline. Ces insi-
gnes, au dire d'Hérodote, seraient distinctifs des
mille cavaliers et des dix mille immortels for-
mant l'escorte particulière des maîtres de l'Asie.
« Les étoffes des uniformes sont des plus va-
riées. Il en est de jaune d'or brodées de margue-
rites bleues et vertes; d'autres, à fond blanc,
portent sur un écusson noir l'image de la cita-
delle susienne... Parfois les robes blanches sont
couvertes de fleurs ou d'étoiles s'enlevant sur un
cercle noir. La chemise, faite d'un lainage léger,
est pourpre foncé ou jaune, les chaussures
jaunes ou bleu de ciel. La corde, formant coif-
fure, est toujours verte. Les traits des person-
nages sont caractéristiques des races blan-
ches... Le nez, légèrement busqué, surmonte
des lèvres minces lisérées de carmin. La barbe
est bouclée et relativement courte; les cheveux,
contrairement à l'usage perse, ne sont frisés
qu'à leur extrémité. »
Nous n'avons pu résister au plaisir de citer
presque entièrement celte description, écrite
sur le lieu même de la découverte, d'une exac-
titude minutieuse, et que nous empruntons au
Rapport du savant directeur de la mission (1).
Lorsque le travail de déblaiement amena sur
le sol les premiers matériaux, M. Dieulafoy avait
été frappé par la beauté de l'émail et la consis-
tance de la pâle. C'étaient des dalles carrées,
faites d'un béton ayant toute la blancheur du
plâtre et la dureté de la pierre. Le sujet peint
sur la tranche fut d'abord, on s'en doute bien,
difficile à recomposer. Un jour, on apportait une
main; le jour suivant, un pied chaussé d'un bro-
dequin. En s'aidant de la continuité du sujet cl
de la découpe des matériaux, on parvint à
monter les pieds, les chevilles, les jambes, la
jupe, puis le corps, le bras, l'épaule et la tête
d'un archer. Ce premier fragment appartenait
à une procession de guerriers !
On comprend, par la satisfaction qu'éprouve
le visiteur à la vue de celte frise si habilement
restaurée, l'émotion inoubliable que durent res-
sentir M. Dieulafoy et ses collaborateurs, quand
ils virent sortir des tranchées, au fond des-
quelles elle dormait depuis vingt-quatre siècles,
pour réapparaître, grâce à eux, clans son ma-
jestueux ensemble, celte magnifique procession
des archers royaux.
A.
(1) v. Fouilles de Suse, campagne de 1885-1880. Rap-
port de l'ingénieur en chef des ponts et chaussées, direc-
teur de la mission. Encyclopédie d'architecture, Ï887, p. 41
et suiv.
CONCOURS
Concours d'Orfèvrerie
PROGRAMME
Un concours est ouvert, au Ministère de l'Agricul-
ture, pour la fourniture des objets d'art, à décerner
aux lauréats des Concours généraux agricoles de
Paris.
Les maquettes devront être déposées au Palais de
l'Industrie, cl le jugement du jury sera rendu pendant
la tenue du Concours général de 1889.
L'époque pour effectuer la production des modèles
sera fixée au 15 janvier 1889.
Les exposants devront faire connaître, avant le
1er janvier 1889, le nombre de maquettes qu'ils dési-
rent présenter, ainsi que la nature des prix qu'ils
entendent disputer.
Les orfèvres, dont les maquettes auront été choi-
sies, auront la fourniture exclusive des objets d'art
choisis pendant une période de sept années, à partir
de l'année 1890.
Un jury, composé de cinq membres, dont trois
nommés par le Ministre et deux par les exposants,
sera chargé de désigner les modèles au choix du
Ministre.
Les modèles à soumettre à l'appréciation du jury
seront les suivants :
Prix d'honneur des bœufs (Argent). Valeur 2,500 fr.
Prix d'honneur (bandes de bœufs)
(Argent)............... — 2,000
Prix d'honneur des vaches (Argent). — 1,500
Prix d'honneur des taureaux (Bronze
argenté)............... — 500
Prix d'honneur (bandes de vaches
laitières) (Bronze argenté) .... — 500
Prix d'honneur des moulons (Argent) — 1,500
Prix d'honneur (lots de brebis) (Ar-
gent)................. — 1,500
Prix d'honneur (bandes de moutons)
(Argent)............... — 1,500
Prix d'honneur des porcs (Argent). . — 1,000
Prix d'honneur (bandes de porcs)
(Argent)............... — 800
Prix d'honneur des produits (Bronze
argenté)............... — 400
Prix d'honneur des volailles vivantes
(Bronze argenté).......... — 150
Prix d'honneur des volailles mortes
(Bronze argenté).......... — 150
Les modèles présentés ne devront porter aucun
nom d'auteur, ni aucun nom d'exposant, permettant
d'en reconnaître la provenance.
L'exposant remettra un bordereau des pièces pré-
sentées, dont il lui sera donné reçu.
Les modèles qui seront choisis seront la propriété
de l'Étal, et les orfèvres ne pourront en l'aire aucune
reproduction sans l'autorisation du Ministre de
l'Agriculture.
Décoration de la mairie du VIe arrondissement
à Paris
PROGRAMME
La Ville de Paris ouvre un concours, entre tous les
artistes français, pour la décoration de la mairie du
VIe arrondissement, où l'on a construit récemment
une nouvelle salle des Fêles.
Les emplacements à décorer sont trois eomparli-
BULLETINS DE L'ART POUR TOUS. — N»19.