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Bulletin de l' art pour tous — 1887

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No 20 (Août 1887)
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https://doi.org/10.11588/diglit.22346#0016
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BULLETIN DE L'ART POUR TOUS

N° 20

du xii« au XIIIe siècle, les plaques de cristal de roche I
qui représentent des gazelles et d'autres animaux j
semblent d'époque antérieure et sont probablement
de fabrication orientale. Cet objet a été figuré et dé-
crit par M. l'abbé Barbier de Montault dans le Bulletin
monumental (l. XLV). — A. D. (Chronique des Arts.)

Hes jStatues

Nous avons eu, pendant le mois de juillet, une vé-
ritable éclosion de statues et monuments commémo-
râtes. Nous les relevons par ordre de date :

La Statue du P. Captier, tué le 26 mai 1871, à la
Butte-aux-Cailles, a été inaugurée solennellement,
le 3 juillet, à l'École Albert-lc-Grand, à Arcueil.

Cette statue est l'œuvre de M. Bonassicux, membre
de l'Institut, compatriote et ami de la victime.

Le père Captier est représenté, dans sa robe blanche
de dominicain, tombé sur le côté gauche; il lève le j
bras droit dans un geste qui bénit. La statue en
marbre repose sur un socle de granit, au milieu d'une
pelouse, dans le lieu dit parc du Tombeau.

La Statue colossale du pape Urbain II est

l'œuvre de M. Le Goff, sculpteur. Elle a été inaugu-
rée le 21 juillet, en présence de Mgr Rotelli, nonce
apostolique, du cardinal de Reims et d'un grand
nombre d'évêques.

La statue d'Urbain II mesure huit mètres trente cen-
timètres de hauteur; le monument entier, avec le pié-
destal, a près de vingt-quatre mètres. Il s'élève sur la
plate-forme de l'ancien château de Châtillon, à l'en-
droit même où fut la demeure des ancêtres et des
neveux d'Urbain II.

Le pontife, en vêlements sacerdotaux et coiffé de la
tiare, est représenté debout : sa main gauche tient un
crucifix, sa main droite montre le ciel.

Le piédestal, cylindrique, avec base quadrangu-
laire, n'a d'autre ornement que la croix des croisés;
il porte l'inscription suivante :

AU BIENHEUREUX URBAIN II, PAPE
né EN 1042, A CHATILLON-SUR-MARNE
MORT LE 29 JUILLET 1009

Le Monument commémoratif de Provins,

élevé par souscription aux enfants de la cité, morts
pendant la guerre de 1870-1871, a été inauguré le
24 juillet.

Ce monument, placé dans un encadrement de feuil-
lage, sur la promenade publique située au bas des
remparts, se compose d'un socle de granit surmonté
d'un groupe en bronze, grandeur naturelle. Ce bronze,
très artistique, représente un génie soutenant un
soldat frappé à mort, et montrant une tablette avec
cette inscription : Pro Patria. Au-dessous sont gravés
les vers de Victor Hugo : « Gloire à ceux qui sont
morts pour elle, elc. »

Sculpteur : M. Longepied, qui a reçu, le jour de
l'inauguration, la croix de la Légion d'honneur.

La Statue d'Armand Carrel a été inaugurée à
Rouen le 24 juillet.

Le monument mesure six mètres de hauteur, dont
trois pour la statue et trois pour le piédestal.

Le piédestal, dessiné par M. Touzet, architecte de
la ville, est en pierre striée de Belgique, imitant le
granit; il se divise en trois parties distinctes : le sou-
bassement, le dé central, cube monumental pesant
environ 6,000 kilog., enfin l'entablement que décore
une grecque légère, qui en rompt un peu l'unifor-
mité.

La statue est l'œuvre de M. Albert Lefeuvre, élève
de M. Falguière; elle a été coulée en bronze vert.
L'artiste a représenté Carrel dans une attitude mâle
et énergique, caractérisant le tempérament nerveux
du bouillant polémiste.

L'inscription suivante est gravée en lettres d'or sur
le socle :

A

ARMAND CARREL
PUBLICISTE

1800-1836

PAR SOUSCRIPTION NATIONALE

Le monument est érigé sur le carrefour situé en
haut de la rue Jeanne-d'Arc; un massif d'arbres
l'entoure.

La Statue de Paul Broca est l'œuvre du sculpteur
Paul Choppin. Elle a figuré au Salon de 1887. Broca '

est debout, dans une attitude méditative; il tient dans
la main une tête de mort.

La statue s'élève à l'angle de la rue de l'École-de-
Méclecinc et du boulevard Saint-Germain.

Sur le socle se trouve l'inscription :

« Paul Broca, fondateur de la Société d'anthropo-
logie, professeur à la Faculté de médecine de Paris,
sénateur. 1826-1880. »

Et de l'autre côté : « Cette statue a été érigée par
souscription universelle, sous les auspices de la So-
ciété d'anthropologie de Paris. »

L'inauguration a eu lieu le 30 juillet.

La Statue de Henri Martin, élevée à Saint-
Quentin, est l'œuvre du sculpteur Marquet de Vas-
selot.

Henri Martin est représenté debout, prenant son
point d'appui sur la jambe droite, la jambe gauche
en avant, la main gauche reposant sur le bord de la
tribune, le bras droit étendu, dans l'attitude qui lui
était habituelle quand il parlait. A ses pieds, un livre
ouvert, V Histoire de France, avec une palme en
travers.

Le visage est d'une ressemblance saisissante. Cette
belle œuvre mesure deux mètres trente centimètres
de hauteur. Placée sur un piédestal de deux mètres
cinquante centimètres, elle occupe le milieu de la
place Henri-Martin, à Saint-Quentin, faisant face au
collège qui porte aussi le nom du grand historien.

L'inauguration du monument a eu lieu le 31 juillet.

Un Monument à Brizeux vient d'être terminé par
le statuaire Pierre Ogé, de Saint-Brieuc. Un comité
s'est formé pour recueillir les souscriptions néces-
saires et assurer l'inauguration de la statue à Lorient,
ville natale du poète breton.

Ce Comité est composé surtout des plus illustres
compatriotes du chantre de Marie, sous la présidence
de M. Ernest Renan, de l'Académie française, et du
maire de Lorient.

La souscription sera ouverte dès le commencement
de l'automne; l'inauguration du monument aurait
lieu vers le mois d'août de l'année prochaine.

Enfin, pour la Statue de François Arago,

M. l'amiral Mouchez, agissant au nom du Comité de
souscription, a entendu l'offre du sculpteur Oliva,
auteur de la statue d'Arago, qui se trouve à Estagel.
M. Oliva avait proposé de faire la statue de son
illustre compatriote pour la somme de douze
mille francs, en lui donnant 13 mètres de haut. Celle
proposition a été acceptée et M. Oliva esl chargé de
l'exécution de la statue.

Beaux-Arts

A propos des concours du prix de Rome, un

groupe d'anciens logisles, avant de se séparer, a
signé une pétition qui sera adressée au Ministre de
l'Instruction publique pour le prier de vouloir bien
changer le mode actuel de jugement. — lin vertu de
l'article 12 du règlement général, les jugements prépa-
ratoires des concours définitifs sont rendus par les sec-
tions (peinture, sculpture, architecture et gravure), qui
s'adjoignent, à cet effet, parmi les artistes étrangers
à l'Académie, un nombre d'assesseurs égal à la moitié
du nombre des membres de chaque section. « Le juge-
ment, définitif, dit l'article 17, sera prononcé en assem-
blée générale par toutes les sections de l'Académie
réunies. Les jurés-adjoints assistent au jugement défi-
nitif avec voix consultative. » — Les pétitionnaires
demandent que le jugement définif de chaque branche
de concours soit, rendu par les artistes de la section,
assistés des jurés-adjoints avec voix délibérative.

-©-

Décoration de l'Hôtel de Ville. — La commis-
sion chargée de préparer un programme d'ensemble
de cette décoration a constitué son bureau de la ma-
nière suivante :

Président: M. ITovelacque, président du Conseil
municipal ;

Vice-présidents: MM. Bailly, président de la Société
des Artistes français ; Alphonse Humbert, conseiller
municipal.

M. Armand Renaud, inspecteur en chef des beaux-
arts et travaux historiques, a été désigné pour faire
fonction de secrétaire administratif, avec M. Brown,
chef du bureau des beaux-arts, comme secrétaire
adjoint.

Celte commission a tenu récemment sa dernière
séance avant les vacances, sous la présidence de
M. Bailly.

Lecture a été donnée d'un rapport d'une sous-
conimission qui avait été chargée d'examiner s'il se
trouvait dans les magasins de la Ville îles tapisseries
pouvant décorer le salon d'angle du quai et de la
place de l'Hôtel-de-Ville. Ces tapisseries n'attein-
draient que jusqu'au niveau des portes. Au-dessus,
serait réservée une frise pour la peinture.

Les tapisseries des Gobelins qui pourraient conve-
nir à ce salon seraient: le Serpent d'airain, le passage
du Granique, l'Entrée d'Alexandre dans Babylone, la
Princesse de Perse, les Filets du mariage, etc. La sous-
commission concluait à un essai. La commission a
admis cet essai.

On verra l'effet de ces tapisseries à la rentrée.

La commission aura ensuite à se prononcer sur la
question des commandes ou sur la question du con-
cours, lequel de ces deux modes serait adopté pour
la décoration de l'Hôtel de Ville et clans quelles con-
clu ons on les établirait.

Le Mobilier national. — Une commission a été
instituée à l'effet de dresser un catalogue raisonné des
tapisseries du garde-meuble et d'en proposer la ré-
partition à titre de dépôt entre les musées, les palais
nationaux, les manufactures nationales des Gobelins,
de Beauvais et les grands édifices publics. Cette com-
mission se compose de MM. :

Jules Comte, directeur des bâtiments civils et des
palais nationaux, président;

Darcel, directeur du musée des Thermes et de l'hô-
tel cle Cluny;

Badin, administrateur de la manufacture nationale
cle Beauvais;

Gerspach, administrateur de la manufacture natio-
nale des Gobelins;

De Gourbel, inspecteur général du garde-meuble et
des palais nationaux;

Guiffrey, archiviste aux archives nationales ;

H. Havard, critique d'art, membre du conseil supé-
rieur des beaux-arts;

Kœmpfen, directeur des beaux-arts;

Lafcneslre, professeur à l'Ecole du Louvre;

Mantz, directeur général honoraire des beaux-arts;

Mûntz, conservateur de la bibliothèque, des archives
et du musée à l'École nationale des beaux-arts;

Roux, inspecteur des finances;

Williamson, conservateur du garde-meuble;

J.oly, chef du bureau du garde-meuble, régent des
palais nationaux, secrétaire.

Valentino, sous-chef du même bureau, secrétaire
adjoint.

_q_

M. Alfred Danicourt, ancien maire de Péronne
vient de faire don à celte ville, par 'testament, d'un
colleclion d'antiquités gauloises et gallo-romaines,
qu'on estime à plus de 100,000 francs, et de sa biblio-
thèque, très intéressante au point de vue local. M. Da-
nicourt lègue, en outre, à sa ville nalale, 125,000 fr.
pour la création d'un musée-bibliothèque, el 25,000 fr.
au bureau cle bienfaisance.

'^f^^f^^^^f^lf^lf^lfï?^ ^ 'S1^ £^ ?

TRIBUNAUX

La Reproduction et la Propriété artistique

Depuis quelque temps on peut voir en montre, chez
presque tous les marchands de gravures et de photo-
graphies, des petits tableaux, réducti'on de la plupart
des œuvres ayant obtenu quelque succès aux divers
Salons. Ces reproductions, qui sont simplement des
photographies collées sur des panneaux et enluminées,
sont souvent faites sans la moindre autorisation des
artistes auteurs des tableaux. Elles ont donné lieu à
des plaintes nombreuses.

A la requête de M. d'Entraigues, artiste peintre,
M. Duchanoy, commissaire de police au contrôle,
vient de faire une descente dans un grand maga-
sin de la rue de Rivoli, et y a saisi plusieurs repro-
ductions du tableau La Fin de la journée, exposé au
dernier Salon.

Nombre de personnes croient qu'en achetant un
tableau elles acquièrent le droit de le faire reproduire
par tous les procédés; aussi croyons-nous utile cle les
détromper : sauf mention spéciale, le sujet d'un ta-
bleau reste toujours la propriété de l'artiste; la simple
reproduction d'un tableau par la photographie expose
son auteur à des poursuites correctionnelles si une
seule épreuve est mise en vente.
 
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