DOI Heft:
No 49 (Janvier 1890)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16828#0002
BULLETIN DE L'ART POUR TOUS
N° 49
sur ses pieds. La barbe et les cheveux sont
émaillés en jaune — on dirait d'un vitrail opaque.
Est-ce une plaque tombale? Est-ce une plaque
coup sûr, des chefs-d'œuvre de maîtrise faits par
les chaudronniers ou les fondeurs en cuivre du
temps. Voici un coquemar terminé par une tête
C'est toujours
l'orfèvrerie rcli-
eommémoralive? Les avis sont partagés. Ce de femme coiffée d'un bonnet à la mode du
qu'il y a de certain, c'est qu'elle était jadis alta- temps de Louis XL II vient de la collection Caran.
chée au mailrc pilier de Saint-Julien du Mans. Voilà des lions servant d'aquamaniles, le lai d'A-
D'autre pari, quelques érudits pensent qu'il s'a- rislote, les mortiers de M. Mohl, couverts d'ins-
git d'un émail rhénan, d'autres le croient li- criptions, et toute une série de chandeliers à
mousin. Mme Gny, grands, petits et moyens, très curieux
En passant sous pour l'histoire du luminaire,
l'étonnante porte ro- La vitrine de M. Aimé Desmottes relient devant
mane de Moissac, elle bien des visiteurs. Elle ne contient cepen-
nous franchissons danl que des bois sculptés, mais quels bois! ils
une longue période sont de premier ordre, avec une belle patine qui
et nous sommes, leur donne les tons chauds du bronze florentin,
soudain, au milieu Evêques mitrés, saints en prière, vierges en ex-
rîes souvenirs du tase, appuyées sur la hanche dans cette posture
xive et du xv°siècle, j familière au xv° siècle, groupe représentant le
mariage de la Vierge et de saint Joseph.
Cependant, l'ivoire est supérieur au bois. Il
gieuse qui domine, j permet à l'outil des finesses impossibles avec le
La mode et la guerre chêne et le noyer. Il est facile de s'en con-
ont détruit presque vaincre en regardant, à deux pas de la collection
tout le mobilier ci- Desmoltes, le triptyque du xive siècle de Saint-
vil de cette époque Sulpice du Tarn, qui représente des scènes du
reculée. Nouveau Testament— un poème en ivoire! et
Ici, lesémauxsont surtout la Vierge de Villeneuve-lez-Avignon,
surtouttranslucides, tenant dans ses bras l'enfant divin pudiquement
c'est-à-dire de basse recouvert d'une longue robe,
taille, et l'on peut (A suivrc_) pau] Eudel.
voir, dans une vi-
trine, une plaque en-
voyée parle Musée
de Saint-Lô, et pré-
Vierge en bois peint ei doré parée dans le temps
(xv° siècle). . .,,
Collection de M. Dksmottes. POUl' reCCVOir I O-
mail, dont la trans-
parence devait recouvrir les creux du métal.
Ces émaux, translucides sur relief, conservent
toujours leur finesse incomparable. Le calice de le savant collectionneur qui a si largement contribué
. , , „ . . i au succès de l'Exposition rétrospective du Troeadéro,
M. Spitzer, qui est de la fin du xive siècle, est K „.
a cle nomme officiel" de la Légion d honneur.
4''='=-ê"ê-èf f"i"i#"f-f f f f § #-
Beaux-Arts
Légion d'honneur
Par décret du Président de la République, M. Spit zer,
remarquable par la naïveté et le sentiment des
scènes religieuses gravées sur le pied et sur la
coupe. Il provient,
dit-on, de la cathé-
drale de Séville et
mites de Lara. Mais
il est loin de valoir
le ciboire que le
baron Pichon, dans
un jour de bonheur,
put acheter neuf
-O-
La Société des Artistes français
Le comité des quatre-vingt-dix a tenu mercredi J Salon de 188lJ.
15 janvier, au Palais de l'Industrie, la séance dans
|(, j(is (|(> )v m;][._ j laquelle, aux termes du règlement, il devait procéder
au renouvellement de son bureau et de son sous-
comilé ou conseil d'administration.
Voici d'abord les résultats du scrutin en ce qui
concerne le renouvellement du bureau :
Ont été élus :
Président, M. Bitilly.
Vice-présidents: M. Guillaume et M. Bouguereau.
comité ou conseil d'administration.
Ont élé nommés :
^ ' | - I > * ' Garnier, Jules Jacquet,
que au pou s ( c s Secrétaire rapporteur, M. Tony Robert-Eleury.
l'or, à un pauvre Trésorier : M. Daumet.
prêtre espagnol , ■ „>. La formalité du renouvellement du bureau rem-
chargé par des reh- ^^T/*-^-^ plie, il restait à nommer encore dix-huit artistes, qui
gieuses de leur pro- / "'•^ggfc •■tvj» ■ doivent représenter chacune des sections don) la
curer quelque ar- Zè'%*??.~Z£«- société csl formée. Ces dix-huil membres formeront,
,.,.„! \., avec les membres déjà nommés du bureau, le sous-
ce profonde el son
flair exquis, le pré-
sidcnl des Uiblio- uî#ïl&W4ffii< Peinture - Bernier Bonnai Busson, Humberl
I -Wr^vW;wMU Gérome, Guillemet, Jules Lefebvrc, Hector Leroux,
philos lraurai s I =, 1t i|| Albert Maignan, Yon.
trouva,peudetemps Sculpture. — Boisseau, Cavelier, Guilbert, Etienne
après, que ce calice
était l'un des pré-
sents faits, en 1604,
T Niches et statues en bois
par Jacques [*<, roi (xv„ siècle)
d'Angleterre, à Jean Collection de m. desmottes.
Valesco, connéta-
ble de Castille, et qu'il provenait du trésor
fonmé par la reine Elisabeth et par le roi
Henri VIII. Il découvrit également que ce calice
avait élé donné plus lard au couvent de Medina
del Pomar par la famille de Frias. J ve||e socjctc
Quillons le quai d'Anjou el rentrons à la gale-
rie do Passy, où la dinanderie nous attire avec
Leroux.
Architecture. — Vaudremer, Bœswillwald.
Gravure. — A. Blanchard, Laguillermie.
Les quatre sections du comité ont aussitôt déli-
béré séparément sur la question du roulement du
Jury, question qui a été tranchée dans la séance sui-
vante.
-O-
EMc a pour but d'encourager, par des expositions an-
nuelles, les manifestations artistiques, sous quelque l'orme
qu'elles se présentent : peinture, sculpture, gravure, archi-
tecture.
La société se compose :
1° De membres fondateurs;
2° De membres sociétaires ;
3° De membres associés.
Sont membres fondateurs les artistes qui ont signé les
présents statuts.
Sont membres sociétaires, les artistes français ou étran-
gers qui adhèrent aux présents statuts, sur l'invitation des
membres fondateurs.
Sont membres associés les artistes français ou étran-
gers dont les œuvres auront été admises aux expositions
de la société et qui auront été jugés dignes de ce titre en
assemblée générale des sociétaires.
Le nombre des sociétaires et associés n'est pas limité.
Le titre de membre d'honneur ou de membre adhèrent
peut être conféré par des sociétaires aux personnes qui
auront rendu (les services à l'art ou à la société. Ce titre
ne donne pas le droit d'assister aux délibérations des as-
semblées générales.
Les ressources de la société, dont les fonds sont con-
stitués, serviront à l'organisation des expositions annuelles
et aux acquisitions et dépenses qui en résultent.
Les bénéfices réalisés seront employés notamment à
des achats d'objets d'art qui pourront être offerts aux
musées de l'État, et aux autres dépenses d'encouragement,
et à la constitution d'un fonds de réserve.
La société est administrée par une délégation de
membres fondateurs, ou sociétaires, ou sociétaires hono-
raires.
Ces statuts ayant été adoptés, il reste seulement
à présenter aux artistes le règlement des expositions
de la société basé sur ces trois points principaux :
pas d'exemption, pas de médailles, roulement du
jury.
La nouvelle Société fera connaître ultérieurement
la date d'ouverture de son Salon et le local choisi
pour son Exposition.
-O-
Le Musée du Luxembourg, rentré en possession
des toiles qui avaient été prêtées pour l'Exposition
décennale de l'Art français, vient de rouvrir ses
portes. Le public y retrouvera notamment les Foins,
de Bastien Lepage; Solférino, de M. Meissonier; le
bronze de M. Falguière, Un vainqueur au combat de
coqs ; le Chanteur florentin, de M. Dubois; la Jeanne
d'Arc, de M. Chapu, etc. En outre, quelques dessins
enlevés du musée pour la même cause y seront re-
placés : la Baratteuse, de Millet; VInauguration de
l'Opéra, de M. Détaille; le Massacre des Mameluks et
le Réfectoire des moines grecs, de M. Rida.
Les ouvrages qui figurent au musée pour la pre-
mière fois proviennent, soit du Salon de 1888, soit du
La Société Nationale des Artistes
Parmi les ouvrages provenant du Salon de 1888 se
trouvent, le Rêve de M. Détaille, et le Saint Sébastien
de M. Henner; le groupe en bronze de M. Peinte,
Orpliée endormant Cerbère; et le groupe en marbre
de M. Turcan, VAveugle et le Paralytique.
Les peintures et les sculptures provenant du Salon
de 1889 sont nombreuses. Citons, parmi les tableaux:
la Crue sur le Loir, de M. Busson; la Tête de jeune
fille, de M. Chaplin; la Toussaint, de M. Friant; la
Visite à l'hôpital, de M. Geoffroy; le Belvédère du
petit Trianon, de M. Lansyer; la Maison abandonnée,
de M. Boulet de Monvel; le Galilée, de M. Robert-
Fleury, etc.; parmi les sculptures : le Phaéton, de
M. Houssin, groupe en bronze; Agar et Ismaél, de
M. Aizelin, groupe en marbre; Psyché sous l'empire
du mystère, statue en marbre, de M"10 Léon Bertaux;
la Muse d'André Chénier, statue en marbre, de
M. Puech.
Quelques-uns proviennent d'origines diverses, par
exemple, les Faucheurs, de Julien Dupré, legs de feu
M"10 Boucicaut.
Nous avons autrefois signalé l'excellente idée qu'a-
vait eue M. E. Arago, l'infatigable conservateur du
musée, de demander à chaque nouvel artiste arrivant
au Luxembourg le don d'une esquisse, d'une ma-
quette ou d'un dessin quelconque. L'ingénieuse ini-
tiative de M. Arago a porté ses fruits.
Sans qu'il en coûtât au Ministère des Beaux-Arts
la moindre parcelle de son budget, en deux ans une
collection nombreuse a pu être ainsi recueillie, et
chaque jour elle s'augmente de morceaux d'un haut
intérêt d'art signés des premiers maîtres contempo-
rains. Cette collection, destinée à prendre une exten-
sion considérable, constituera à elle seule une sorte
d'histoire du musée du Luxembourg.
La nouvelle Association prend le nom de Société natio-
ses formes étranges et fantastiques. Ce sont, à j nale des Beaux-Arts.
De leur côté, les artistes dissidents, réunis chez Aussi ne doute-t-on pas que les artistes nouvelle-
M. Meissonier, ont élaboré les statuts de leur nou- J ment admis au musée, et dont on vient de placer les
ouvrages, tiendront à honneur de (igurer dans cette
collection, qui gardera pour l'avenir le souvenir de
leur passage dans les galeries du Luxembourg.
Voici les plus intéressants articles de ces staluls:
N° 49
sur ses pieds. La barbe et les cheveux sont
émaillés en jaune — on dirait d'un vitrail opaque.
Est-ce une plaque tombale? Est-ce une plaque
coup sûr, des chefs-d'œuvre de maîtrise faits par
les chaudronniers ou les fondeurs en cuivre du
temps. Voici un coquemar terminé par une tête
C'est toujours
l'orfèvrerie rcli-
eommémoralive? Les avis sont partagés. Ce de femme coiffée d'un bonnet à la mode du
qu'il y a de certain, c'est qu'elle était jadis alta- temps de Louis XL II vient de la collection Caran.
chée au mailrc pilier de Saint-Julien du Mans. Voilà des lions servant d'aquamaniles, le lai d'A-
D'autre pari, quelques érudits pensent qu'il s'a- rislote, les mortiers de M. Mohl, couverts d'ins-
git d'un émail rhénan, d'autres le croient li- criptions, et toute une série de chandeliers à
mousin. Mme Gny, grands, petits et moyens, très curieux
En passant sous pour l'histoire du luminaire,
l'étonnante porte ro- La vitrine de M. Aimé Desmottes relient devant
mane de Moissac, elle bien des visiteurs. Elle ne contient cepen-
nous franchissons danl que des bois sculptés, mais quels bois! ils
une longue période sont de premier ordre, avec une belle patine qui
et nous sommes, leur donne les tons chauds du bronze florentin,
soudain, au milieu Evêques mitrés, saints en prière, vierges en ex-
rîes souvenirs du tase, appuyées sur la hanche dans cette posture
xive et du xv°siècle, j familière au xv° siècle, groupe représentant le
mariage de la Vierge et de saint Joseph.
Cependant, l'ivoire est supérieur au bois. Il
gieuse qui domine, j permet à l'outil des finesses impossibles avec le
La mode et la guerre chêne et le noyer. Il est facile de s'en con-
ont détruit presque vaincre en regardant, à deux pas de la collection
tout le mobilier ci- Desmoltes, le triptyque du xive siècle de Saint-
vil de cette époque Sulpice du Tarn, qui représente des scènes du
reculée. Nouveau Testament— un poème en ivoire! et
Ici, lesémauxsont surtout la Vierge de Villeneuve-lez-Avignon,
surtouttranslucides, tenant dans ses bras l'enfant divin pudiquement
c'est-à-dire de basse recouvert d'une longue robe,
taille, et l'on peut (A suivrc_) pau] Eudel.
voir, dans une vi-
trine, une plaque en-
voyée parle Musée
de Saint-Lô, et pré-
Vierge en bois peint ei doré parée dans le temps
(xv° siècle). . .,,
Collection de M. Dksmottes. POUl' reCCVOir I O-
mail, dont la trans-
parence devait recouvrir les creux du métal.
Ces émaux, translucides sur relief, conservent
toujours leur finesse incomparable. Le calice de le savant collectionneur qui a si largement contribué
. , , „ . . i au succès de l'Exposition rétrospective du Troeadéro,
M. Spitzer, qui est de la fin du xive siècle, est K „.
a cle nomme officiel" de la Légion d honneur.
4''='=-ê"ê-èf f"i"i#"f-f f f f § #-
Beaux-Arts
Légion d'honneur
Par décret du Président de la République, M. Spit zer,
remarquable par la naïveté et le sentiment des
scènes religieuses gravées sur le pied et sur la
coupe. Il provient,
dit-on, de la cathé-
drale de Séville et
mites de Lara. Mais
il est loin de valoir
le ciboire que le
baron Pichon, dans
un jour de bonheur,
put acheter neuf
-O-
La Société des Artistes français
Le comité des quatre-vingt-dix a tenu mercredi J Salon de 188lJ.
15 janvier, au Palais de l'Industrie, la séance dans
|(, j(is (|(> )v m;][._ j laquelle, aux termes du règlement, il devait procéder
au renouvellement de son bureau et de son sous-
comilé ou conseil d'administration.
Voici d'abord les résultats du scrutin en ce qui
concerne le renouvellement du bureau :
Ont été élus :
Président, M. Bitilly.
Vice-présidents: M. Guillaume et M. Bouguereau.
comité ou conseil d'administration.
Ont élé nommés :
^ ' | - I > * ' Garnier, Jules Jacquet,
que au pou s ( c s Secrétaire rapporteur, M. Tony Robert-Eleury.
l'or, à un pauvre Trésorier : M. Daumet.
prêtre espagnol , ■ „>. La formalité du renouvellement du bureau rem-
chargé par des reh- ^^T/*-^-^ plie, il restait à nommer encore dix-huit artistes, qui
gieuses de leur pro- / "'•^ggfc •■tvj» ■ doivent représenter chacune des sections don) la
curer quelque ar- Zè'%*??.~Z£«- société csl formée. Ces dix-huil membres formeront,
,.,.„! \., avec les membres déjà nommés du bureau, le sous-
ce profonde el son
flair exquis, le pré-
sidcnl des Uiblio- uî#ïl&W4ffii< Peinture - Bernier Bonnai Busson, Humberl
I -Wr^vW;wMU Gérome, Guillemet, Jules Lefebvrc, Hector Leroux,
philos lraurai s I =, 1t i|| Albert Maignan, Yon.
trouva,peudetemps Sculpture. — Boisseau, Cavelier, Guilbert, Etienne
après, que ce calice
était l'un des pré-
sents faits, en 1604,
T Niches et statues en bois
par Jacques [*<, roi (xv„ siècle)
d'Angleterre, à Jean Collection de m. desmottes.
Valesco, connéta-
ble de Castille, et qu'il provenait du trésor
fonmé par la reine Elisabeth et par le roi
Henri VIII. Il découvrit également que ce calice
avait élé donné plus lard au couvent de Medina
del Pomar par la famille de Frias. J ve||e socjctc
Quillons le quai d'Anjou el rentrons à la gale-
rie do Passy, où la dinanderie nous attire avec
Leroux.
Architecture. — Vaudremer, Bœswillwald.
Gravure. — A. Blanchard, Laguillermie.
Les quatre sections du comité ont aussitôt déli-
béré séparément sur la question du roulement du
Jury, question qui a été tranchée dans la séance sui-
vante.
-O-
EMc a pour but d'encourager, par des expositions an-
nuelles, les manifestations artistiques, sous quelque l'orme
qu'elles se présentent : peinture, sculpture, gravure, archi-
tecture.
La société se compose :
1° De membres fondateurs;
2° De membres sociétaires ;
3° De membres associés.
Sont membres fondateurs les artistes qui ont signé les
présents statuts.
Sont membres sociétaires, les artistes français ou étran-
gers qui adhèrent aux présents statuts, sur l'invitation des
membres fondateurs.
Sont membres associés les artistes français ou étran-
gers dont les œuvres auront été admises aux expositions
de la société et qui auront été jugés dignes de ce titre en
assemblée générale des sociétaires.
Le nombre des sociétaires et associés n'est pas limité.
Le titre de membre d'honneur ou de membre adhèrent
peut être conféré par des sociétaires aux personnes qui
auront rendu (les services à l'art ou à la société. Ce titre
ne donne pas le droit d'assister aux délibérations des as-
semblées générales.
Les ressources de la société, dont les fonds sont con-
stitués, serviront à l'organisation des expositions annuelles
et aux acquisitions et dépenses qui en résultent.
Les bénéfices réalisés seront employés notamment à
des achats d'objets d'art qui pourront être offerts aux
musées de l'État, et aux autres dépenses d'encouragement,
et à la constitution d'un fonds de réserve.
La société est administrée par une délégation de
membres fondateurs, ou sociétaires, ou sociétaires hono-
raires.
Ces statuts ayant été adoptés, il reste seulement
à présenter aux artistes le règlement des expositions
de la société basé sur ces trois points principaux :
pas d'exemption, pas de médailles, roulement du
jury.
La nouvelle Société fera connaître ultérieurement
la date d'ouverture de son Salon et le local choisi
pour son Exposition.
-O-
Le Musée du Luxembourg, rentré en possession
des toiles qui avaient été prêtées pour l'Exposition
décennale de l'Art français, vient de rouvrir ses
portes. Le public y retrouvera notamment les Foins,
de Bastien Lepage; Solférino, de M. Meissonier; le
bronze de M. Falguière, Un vainqueur au combat de
coqs ; le Chanteur florentin, de M. Dubois; la Jeanne
d'Arc, de M. Chapu, etc. En outre, quelques dessins
enlevés du musée pour la même cause y seront re-
placés : la Baratteuse, de Millet; VInauguration de
l'Opéra, de M. Détaille; le Massacre des Mameluks et
le Réfectoire des moines grecs, de M. Rida.
Les ouvrages qui figurent au musée pour la pre-
mière fois proviennent, soit du Salon de 1888, soit du
La Société Nationale des Artistes
Parmi les ouvrages provenant du Salon de 1888 se
trouvent, le Rêve de M. Détaille, et le Saint Sébastien
de M. Henner; le groupe en bronze de M. Peinte,
Orpliée endormant Cerbère; et le groupe en marbre
de M. Turcan, VAveugle et le Paralytique.
Les peintures et les sculptures provenant du Salon
de 1889 sont nombreuses. Citons, parmi les tableaux:
la Crue sur le Loir, de M. Busson; la Tête de jeune
fille, de M. Chaplin; la Toussaint, de M. Friant; la
Visite à l'hôpital, de M. Geoffroy; le Belvédère du
petit Trianon, de M. Lansyer; la Maison abandonnée,
de M. Boulet de Monvel; le Galilée, de M. Robert-
Fleury, etc.; parmi les sculptures : le Phaéton, de
M. Houssin, groupe en bronze; Agar et Ismaél, de
M. Aizelin, groupe en marbre; Psyché sous l'empire
du mystère, statue en marbre, de M"10 Léon Bertaux;
la Muse d'André Chénier, statue en marbre, de
M. Puech.
Quelques-uns proviennent d'origines diverses, par
exemple, les Faucheurs, de Julien Dupré, legs de feu
M"10 Boucicaut.
Nous avons autrefois signalé l'excellente idée qu'a-
vait eue M. E. Arago, l'infatigable conservateur du
musée, de demander à chaque nouvel artiste arrivant
au Luxembourg le don d'une esquisse, d'une ma-
quette ou d'un dessin quelconque. L'ingénieuse ini-
tiative de M. Arago a porté ses fruits.
Sans qu'il en coûtât au Ministère des Beaux-Arts
la moindre parcelle de son budget, en deux ans une
collection nombreuse a pu être ainsi recueillie, et
chaque jour elle s'augmente de morceaux d'un haut
intérêt d'art signés des premiers maîtres contempo-
rains. Cette collection, destinée à prendre une exten-
sion considérable, constituera à elle seule une sorte
d'histoire du musée du Luxembourg.
La nouvelle Association prend le nom de Société natio-
ses formes étranges et fantastiques. Ce sont, à j nale des Beaux-Arts.
De leur côté, les artistes dissidents, réunis chez Aussi ne doute-t-on pas que les artistes nouvelle-
M. Meissonier, ont élaboré les statuts de leur nou- J ment admis au musée, et dont on vient de placer les
ouvrages, tiendront à honneur de (igurer dans cette
collection, qui gardera pour l'avenir le souvenir de
leur passage dans les galeries du Luxembourg.
Voici les plus intéressants articles de ces staluls: