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BULLETLN DE L'ART POUR TOUS

N° 50

et qui sont la gloire de la cathédrale de Reims, j
Ils valent bien une station de quelques minutes,
car ce sont des modèles parfaits de ciselure,
d'émaillerie et de composition.

Le premier, de la fin du xv° siècle, fut donné
par Henri II et Diane de Poitiers, celte duchesse
de Valentinois, la véritable reine de l'époque.
Il porte leur monogramme et représente le Christ
soulevant la pierre de son sépulcre au milieu des
gardes étonnés ou endormis. L'architecture et
le modèle des personnages sont admirables.

Le second est probablement un ex-voto de
Henri III. Il date de 1374 et il est connu sous le
nom de nef de sainte Ursule La fille du roi de
Cornouailles, que les Huns doivent massacrer,
se fient sur le pont du navire qui la mène en
Bretagne rejoindre son fiancé. La net'légère est

Nef de sainte Ursule, trésor de Reims.

déjà battue par la tempête. Ursule prie, entourée
de ses onze compagnes, et sans doute elle a
près d'elle sa meilleure amie, Undecimilla, dont
le nom, mal lu dans les manuscrits du temps, est
devenu Undecim milla, d'où est sortie la légende
des Onze mille vierges immortalisée à Bruges
par Ilans Memling, et perpétuée par l'inscrip-
tion du reliquaire de Reims en caractères ro-
mains.

Passons devant le grand dressoir de M. Cha-
brière-Arlès, aux enroulements de sphinx au
long cou, et devant la table de Compiègne sup-
portée par des Chimères aux seins hérissés. Re-
gardons le lit d'Antoine de Lorraine et de Renée
de Bourbon, très incomplet, mais fort intéres-
sant par ses peintures et ses devises amoureuses,
et quittons la salle hypnotisante du xvte siècle.

Paul Eudel.

Beaux-Arts

Par arrêté du minisire de l'Instruction publique
cl des Beaux-Arts, rendu sur la proposition du di-
recteur des Beaux-Arts, M. Macé de Lépinay,
professeur de mathématiques spéciales au Lycée
Henri IV, a été nommé examinateur pour les
mathématiques à l'École nationale et spéciale des
Beaux-Arts, en remplacement de M. Salicis, dé-
cédé.

-O-

Legs Bareiller. — Le Conseil d'État a auto-
risé les musées du Louvre, de Cluny, de Sèvres,
des Gobeiins et des Arts décoratifs, à recevoir les
legs faits en leur faveur par feu M. Bareiller.

Les musées que nous citons plus haut avaient
été invités, par le testament de M. Bareiller, à
choisir dans sa demeure les objets qui leur con-
viendraient. M. Champfleury, avant de mourir,
a recueilli quelques porcelaines pour le musée
de Sèvres. M. Alfred Darcel a trouvé, pour le
musée de Cluny, quelques miroirs montés en
cuivre, des pistolets ciselés et une montre carrée,
le tout datant du dix-septième siècle.

Les Cobelins ont hérité de quelques fauteuils
et de quelques tapisseries peu remarquables. Au
Louvre sont échus deux portraits et quelques
bronzes du dix-septième siècle; ce musée hérite,
en outre, d'une somme de deux cent mille francs,
qui porte à quatre cent mille francs le fonds de
la caisse où il puise pour ses acquisitions. Enfin,
le musée des Arts décoratifs a recueilli un lot
assez important de meubles du dix-huitième
siècle.

La direction des Beaux-Arts vient de mettre les
différents musées légataires en rapport avec le
notaire de Melun chargé de la succession Bareil-
ler, afin qu'ils entrent en possession des objets
qui leur ont été attribués.

-O-

Legs Fayet. — Par une clause de son testa-
ment, M. Fayet, le collectionneur bien connu,
décédé en septembre dernier, a offert au musée
du Louvre, qui les a acceptés, 130 dessins à la
sépia de Domenico Tiepolo, achetés par lui à
Venise en 1833, et une esquisse attribuée à
Michel-Ange, étude première d'un fragment du
Jugement dernier de ce mailre, achetée à Flo-
rence à peu près vers la même époque.

M. Fayet lègue également au musée de Cluny
un grand plat de faïence italienne portant un por-
trait de Raphaël et deux grands pots cylindriques
à figures de l'école de Giovanni Bellini.

Ces deux dernières pièces, qui font l'admira-
tion de fous les connaisseurs, sont d'une impor-
tance capitale et uniques dans nos musées
français.

—G—

L' « Olympia » de Manet. — On sait
qu'un comité s'était formé sous l'initiative de
M. Claude Manet pour recueillir par souscription
la somme nécessaire à l'acquisition du tableau
de Manet, Olympia, en vue d'en faire don au
Gouvernement. Cette souscription vient d'être
close, la somme de vingt mille francs a été réunie
et l'on a racheté à la famille Manet le tableau, qui
a été offert au Ministre des Beaux-Arts.

Il reste à savoir si la commission des musées
acceptera pour le Luxembourg cette toile qui a
été l'objet de violentes critiques.

Olympia figurait parmi les tableaux de la vente
Manet faite à l'hôtel Drouot, les 4 et 5 février 1884;
ce tableau élait le n" 1 du catalogue ; il fut adjugé
10,000 francs à M. Leenhof, le beau-frère de
Manet.

Olympia avait figuré au Salon de 1865.
Écho des Ventes

Œuvres de Jules Dupré. — A la galerie
de la rue de Sèze, la vente des œuvres laissées
dans son atelier par Jules Dupré, décédé le
6 octobre dernier, a été très animée. Cette ad-
judication a produit 208,700 fr.

Outre les nombreuses études du maître, il y
avait dans l'adjudication une collection intéres-
sante d'oeuvres de différents artistes, ses amis.

C'est le duc d'Aumale qui s'est rendu acqué-
reur des deux œuvres importantes de cette ad-
judication. 11 a payé 20,000 fr. la dernière œuvre
du peintre, la Rentrée à la ferme, soleil couchant,
pour laquelle on ne demandait que 15,000 fr.

Le duc d'Aumale a payé le prix de la demande,
40,000 fr., une œuvre importante de Corot, le
Concert. Ce tableau, qui avait été prêté par Jules
Dupré à l'Exposition centennale de l'art français,
avait été payé 7,000 fr. par le maître en 1869.

Signalons les autres enchères obtenues par les
œuvres de Jules Dupré: les Trois arbres; envi-
rons de Chdteauroux, demande 12,(XX) fr., vendu
8,000fr.; un Moulin au Crotoy, demande4,000fr.,
adjugé 5,250 fr.; Bords de rivière le soir, de-
mande 10,000 fr., payé 10,400 fr.; Route à Haute-
but (Somme), 3,300 fr.; Sous bois; Forêt de l'Isle-
Adam, vendu 10,100 fr., sur une appréciation de
5,000 fr.; la Mare aux canards à Cayeux-sur-
Mer, 2,150 fr.; Pleine mer, demande 5,000 fr.,
vendu 5,500 fr.; Une allée; le Marais, près de
Cayeux-sur-Mer, 2,600 fr.; Plaine de l'Église,
2,500 fr.; Route de Brutelles (Somme), demande
2,005fr., adjugé 3,700 fr.; Cabanes au marais près
Cayeux-sur-Mer, demande 2,500 fr., vendu
4,300 fr.; Cour de ferme au Marais, 2,100 fr.; Cour
de ferme à Brutelles, demande 2,000 fr., vendu
3,625 fr.; Sortie de bois, forêt de Compiègne,
3,100 fr.; Pâturage dans le Limousin, demande
6,000 fr., vendu 2,400 fr.; le Chêne, 2,000 fr.;
Vaches à l'abreuvoir, 4,200 fr.; Cabanes à Hurt
près Cayeux-sur-Mer, 3,200fr.; Marine, 2,390 fr.;
le Repos des moissonneurs, tableau mesurant
1 m. 80 en longueur sur 1 m. 40, qui avait été
commandé par le duc d'Orléans en 1842 quelques
mois avant sa mort, n'a obtenu que 4,100 fr.
sur une demande de 10,000 francs.

Parmi les dessins: le Bûcheron à Coussac-Bon-
neval, 1,005 fr., sur une demande de 500 fr.; le
Passage du gué, 1,520 fr., sur une demande de
800fr.; Animaux au bord d'une mare et Paysanne
assise, dessin à double face, 720 fr.

Parmi les tableaux, aquarelles et dessins com-
posant sa collection particulière, un petit tableau
de Corot, Crépuscule, mesurant 24 centimètres
en hauteur sur 36 centimètres en largeur, a été
poussé à 8,100 fr., sur une demande de 6,000fr.;
trois œuvres de Daumier: la Salle des Pas-Per-
dus au Palais de Justice, 1,800 fr.; Avocat plai-
dante,^ fr.; Y Antiquaire, 1,210 h.;Étude d'ate-
lier, par Géricault, 3,500 fr.; Portrait de Jamar,
par Géricault, 6,000 fr.; la Plaine, étude, par Th.
Rousseau, 1,400 francs.

_q_

Collection du duc de Durcal. — A l'hôtel
Drouot, la vente de la colleclion de tableaux an-
ciens du prince de Bourbon, duc de Durcal, dont
on avait un peu trop exagéré l'importance, a
produit un peu plus de 100,000 francs.

Cette colleclion, avant d'être offerte en vente
à Paris, avait été mise aux enchères à New-York,
l'année dernière, et presque tous les tableaux
durent être retirés de la vente, faute d'enchère.

Dans l'adjudication d'hier, le principal tableau,
la Vierge du Mont-Carmel, par Murillo, a été re-
tiré de la vente, personne ne couvrant une mise
à prix de 60,000 fr.

Signalons parmi les autres enchères :

Portrait de Charles II, roi d'Espagne, par Ca-
reno de Miranda, demand-e 20,000 fr., vendu
15,200 fr.; Descente de croix, par Dosso Dossi,
demande 6,000 fr., vendu 4,300 fr.; Y Adoration
des Rois mages, par Jean Van Eyck, demande
20,000 fr., vendu 17,000 fr.; Saint Bernard, par
Le Greco, vendu 4,000 fr.; Portrait de Jeanne la
Folle, par Holbein, demande 6,000 fr., vendu
7,300 fr.; le Sauveur du monde, par Quenlin Met-
zys, demande 25,000 fr., vendu 17,000 fr.; Fête
de village, par Teniers, demande 6,000 fr., ad-
jugé 5,000 fr.; Sainte en prière, par Tiepolo, de-
mande 5,000 fr., payé 3,300 fr.

-O-

États-Unis. — Nous avons raconté que
M. Vanderbilt avait acheté un tableau de Turner
500,000 francs. Turner l'avait peint en 1860 pour
M. Cambart, qui l'avait payé 63,000 francs et re-
vendu ensuite à M. Mendel. A la vente de la ga-
lerie Mendel, lord Dudley acheta le tableau
200,000 francs.

Il parait que M. Vanderbilt a fait offrir 100,000 li-
vres (2,500,000 fr.) à la reine Victoria pour la
Rixe, de Mcissonier. L'offre a été repoussée.

-O-

I
 
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