DOI issue:
No 53 (Mai 1890)
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.16828#0010
BULLETIN DE L'ART POUR TOUS
N° 53
Ce Paris, dont l'auteur vient de nous donner, j a voulu faire quelque chose de nouveau. Sans
La Tour Saint-Jacques-la-Bouchei ie cn qUe[fmes lignes, une vue si pittoresque à vol dépasser les proportions du petit in-8°, portatif
« Plus rien n'existe à présent du quartier d'oiseau, a tenté déjà la plume de bien deslitté- j et commode, il s'est efforcé de photographier,
des Arcis du "rand Ghàtelet, de la boucherie râleurs, le crayon de bien des artistes. M. Dumas j pour ainsi dire, la physionomie du Paris de 1889.
de l'Apport-Paris, clc l'église Saint-Jacques
elle-même; mais la Tour est debout, et, dans
son isolement fier, l'ail resplendir son beau go-
thique flamboyant. La Ville de Paris l'achetait,
le 27 avril 1836, au prix de 250,000 francs, à la
famille Dubois, qui la détenait depuis 1794.
MM. Ballu et Roguet, architectes, en commen-
çaient la restauration en 1853, et la voici, désor-
M
La Tour Sainl-Jacques-la-Roucherie.
mais, glorieuscmenl refleurie de ses sculptures,
abritant sous sa voûte ogivale inférieure l'image
de Biaise Pascal, donl elle vit, dit-on, les inou-
bliables expériences sur l'impossibilité du vide
et la pesanteur de l'air. La statue du grand écri-
vain, immortel auteur des Provinciales, est de
Le Louvre. — Pavillon de Richelieu.
Cavelier, qui a décoré de ses œuvres un grand
nombre de monuments publics » (I).
L'Are de Triomphe de l'Étoile el l'avenue des Champs-Elysées. — Vue prise de la plaec de la Concorde.
Grâce aux artistes de talent qu'ila su s'adjoindre, à l'aide duquel, — comme le dit M. de Fourcaud
il a relevé, dans une suite de perspectives d'en- dans une spirituelle préface — il se reconnaîtra
semble, les principaux points de vue de la et se conduira clans ce labyrinthe immense aux
Capitale et, dans une série de croquis très leste- cent mille détours, plein de mystérieuses ri-
ment enlevés, tous les monuments : palais, , chesses. Il permettra d'étudier Paris cn son
musées, théâtres, mairies, églises, lycées, biblio- intimité, el, parla encore, il rendra service
thèques, Bourse, Palais de Justice, arcs de ) même aux Parisiens. » Car si le Parisien aime sa
triomphe, colonnes, statues, édifices commé-
moratifs, fontaines, gares, hôpitaux, marchés,
jardins publics, squares, clc, etc., lels qu'on a
pu les voir au moment du grand centenaire. Un
texte concis, mais bourré de renseignements
exacts et précieux, accompagne chaque motif el
en raconte brièvement l'histoire.
Les croquis que nous publions ci-contre el les
deux notices que nous empruntons au volume
ne pourront donner qu'une idée bien imparfaite
de la manière dont ont été comprises les des-
(i) Paris, p. 161. ( taie pour la première fois, « ce sera le fil d'Ariane
L'Arc de Triomphe de l'Etoile. — Groupe du Départ (Rude).
ville avec passion, s'il la met dans son estime
au-dessus de toutes les autres villes, s'il ne perd
aucune occasion d'en célébrer la gloire et la
royauté artistique, on peut dire que c'est un
amour de tradition et de confiance. Nul, moins
que lui, en effet, ne connaît les musées, les
palais, les vestiges curieux du passé et les
trésors d'art qu'elle possède.
L'Arc de Triomphe de l'Étoile. — Groupe de la Paix (Etex).
criptions sommaires et l'illustration pittoresque;
ils suffiront, cependant, pour montrer que l'ou-
vrage, par son cachet artistique et son texte
soigné, sort absolument de la banalité ordinaire
du guide classique.
En résumé, avec ses deux cents croquis, cette
vue photographique et inslanlanée du Paris
de 1889 a sa place indiquée dans la bibliothèque
du littérateur comme document historique. Au
touriste qui aura visité Paris, elle rappellera
ce qu'il a vu et ravivra peut-être d'agréables Le Louvre.
.... 7 _ . PumIIoii de More. — Groupe de Flore (Carpeaux).
souvenirs; pour celui qui arrivera dans la Capi-
N° 53
Ce Paris, dont l'auteur vient de nous donner, j a voulu faire quelque chose de nouveau. Sans
La Tour Saint-Jacques-la-Bouchei ie cn qUe[fmes lignes, une vue si pittoresque à vol dépasser les proportions du petit in-8°, portatif
« Plus rien n'existe à présent du quartier d'oiseau, a tenté déjà la plume de bien deslitté- j et commode, il s'est efforcé de photographier,
des Arcis du "rand Ghàtelet, de la boucherie râleurs, le crayon de bien des artistes. M. Dumas j pour ainsi dire, la physionomie du Paris de 1889.
de l'Apport-Paris, clc l'église Saint-Jacques
elle-même; mais la Tour est debout, et, dans
son isolement fier, l'ail resplendir son beau go-
thique flamboyant. La Ville de Paris l'achetait,
le 27 avril 1836, au prix de 250,000 francs, à la
famille Dubois, qui la détenait depuis 1794.
MM. Ballu et Roguet, architectes, en commen-
çaient la restauration en 1853, et la voici, désor-
M
La Tour Sainl-Jacques-la-Roucherie.
mais, glorieuscmenl refleurie de ses sculptures,
abritant sous sa voûte ogivale inférieure l'image
de Biaise Pascal, donl elle vit, dit-on, les inou-
bliables expériences sur l'impossibilité du vide
et la pesanteur de l'air. La statue du grand écri-
vain, immortel auteur des Provinciales, est de
Le Louvre. — Pavillon de Richelieu.
Cavelier, qui a décoré de ses œuvres un grand
nombre de monuments publics » (I).
L'Are de Triomphe de l'Étoile el l'avenue des Champs-Elysées. — Vue prise de la plaec de la Concorde.
Grâce aux artistes de talent qu'ila su s'adjoindre, à l'aide duquel, — comme le dit M. de Fourcaud
il a relevé, dans une suite de perspectives d'en- dans une spirituelle préface — il se reconnaîtra
semble, les principaux points de vue de la et se conduira clans ce labyrinthe immense aux
Capitale et, dans une série de croquis très leste- cent mille détours, plein de mystérieuses ri-
ment enlevés, tous les monuments : palais, , chesses. Il permettra d'étudier Paris cn son
musées, théâtres, mairies, églises, lycées, biblio- intimité, el, parla encore, il rendra service
thèques, Bourse, Palais de Justice, arcs de ) même aux Parisiens. » Car si le Parisien aime sa
triomphe, colonnes, statues, édifices commé-
moratifs, fontaines, gares, hôpitaux, marchés,
jardins publics, squares, clc, etc., lels qu'on a
pu les voir au moment du grand centenaire. Un
texte concis, mais bourré de renseignements
exacts et précieux, accompagne chaque motif el
en raconte brièvement l'histoire.
Les croquis que nous publions ci-contre el les
deux notices que nous empruntons au volume
ne pourront donner qu'une idée bien imparfaite
de la manière dont ont été comprises les des-
(i) Paris, p. 161. ( taie pour la première fois, « ce sera le fil d'Ariane
L'Arc de Triomphe de l'Etoile. — Groupe du Départ (Rude).
ville avec passion, s'il la met dans son estime
au-dessus de toutes les autres villes, s'il ne perd
aucune occasion d'en célébrer la gloire et la
royauté artistique, on peut dire que c'est un
amour de tradition et de confiance. Nul, moins
que lui, en effet, ne connaît les musées, les
palais, les vestiges curieux du passé et les
trésors d'art qu'elle possède.
L'Arc de Triomphe de l'Étoile. — Groupe de la Paix (Etex).
criptions sommaires et l'illustration pittoresque;
ils suffiront, cependant, pour montrer que l'ou-
vrage, par son cachet artistique et son texte
soigné, sort absolument de la banalité ordinaire
du guide classique.
En résumé, avec ses deux cents croquis, cette
vue photographique et inslanlanée du Paris
de 1889 a sa place indiquée dans la bibliothèque
du littérateur comme document historique. Au
touriste qui aura visité Paris, elle rappellera
ce qu'il a vu et ravivra peut-être d'agréables Le Louvre.
.... 7 _ . PumIIoii de More. — Groupe de Flore (Carpeaux).
souvenirs; pour celui qui arrivera dans la Capi-