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Bulletin de l' art pour tous — 1900

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No 176 (Août 1900)
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https://doi.org/10.11588/diglit.16824#0029
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39e Année ^ Août I900

BULLETIN D'AOUT 1900

Échos

Vieux hôtels disparus ou appelés
à disparaître.

Vhôtel de Luynes. ■— Encore un hôtel
historique qui va tomber sous la pioche des
démolisseurs. C'est Vhôtel de Luynes ou de
Chevreuse, situé boulevard Saint-Germain
(ancienne rue Saint-Dominique), en face de la
place Saint-Thomas-d'Aquin. Pierre Lemuet en
fut l'architecte et Marie de Rohan-Montbazon,
duchesse de Chevreuse, la première propriétaire.
L'architecture en est très simple, d'un noble
caractère. En 1748, les murs et les plafonds de
cet hôtel furent décorés de peintures par Brunette
et J. F. de Troy; ces peintures représentent des
portiques et des groupes de personnages. Cette
belle demeure, mieux que toute autre, rappelle
ces anciens hôtels où les grands seigneurs
d'autrefois, protecteurs nés des arts, se plai-
saient à réunir des livres, des tableaux et des
curiosités de toute espèce.

Sur les derrières de l'hôtel s'étendait un
grand jardin, véritable parc, qui fut mutilé lors
de l'ouverture du boulevard Raspail, mais
subsista, en partie, pendant quelque temps, sous
forme de square, à l'amorce de ce dernier
boulevard, à l'encoignure du boulevard Saint-
Germain et de la rue du Bac.

Le parc et le square ont disparu et l'hôtel va
disparaître à son tour.

-©-

La maison n° 1 du quai d'Orsay, qu'on est en
train de démolir pour l'agrandissement de la
nouvelle gare d'Orléans, n'a pas un passé
historique comme Vhôtel de Luynes dont nous
venons de parler, mais elle était bien connue
des letlrés et des Parisiens pour avoir servi de
demeure à Edouard Pailleron qui s'y réfugia
lorsqu'il fut chassé, par l'expropriation, de son
appartement de l'ancien hôtel de Chimay.

« C'était autrefois une maison double, dont la
première entrée était incorporée dans la devan-
ture du café d'Orsay, à qui le voisinage du
ministère de la guerre assura, pendant longtemps,
une clientèle de grosses épaulettes.

« La partie la plus voisine de la rue du Bac
était occupée, en 1788, par M. d'Argental,
envoyé extraordinaire du duc de Parme, homme
de goût et de littérature, le « cher ange » de
Voltaire.

« Edouard Pailleron ne fut pas le premier
académicien qui, du grand balcon de celte belle

; demeure, ait contemplé l'admirable panorama
; delà Seine et du jardin des Tuileries ; il y fut
précédé par le maréchal de camp marquis de
Chastellux, auteur Sun Éloge d'Helvétiuseï d'un
Traité sur la félicité publique, mort le 24 octobre
1788. On doit à l'un de ses descendants,
M. le comte de Chastellux, un recueil de notes
prises aux archives de l'état civil de Paris,
publié en 1875, et qui nous a conservé la sub-
stance, avec le Dictionnaire critique de Jal,
d'un très grand nombre d'actes précieux brûlés
par la commune de Paris le 24 mai 1871 (1). »
L'ancienne demeure des Argental et des
! Chastellux touchait à l'ancien hôtel de Belle-
; Isle et de Choiseul-Praslin, bâti par Bruant,
incendié par la commune et reconstruit pour
recevoir la Caisse des dépôts et consignations.

j -O-

L'hôtel de Rohan se trouve au nombre des

j hôtels historiques appelés à disparaître.

On sait qu'en cet immeuble se trouve installée
l'Imprimerie nationale ; cette administration
doit se transporter à Grenelle, dans des locaux
tout neufs, mais que l'on ne pourra édifier que
grâce aux fonds provenant de la vente des ter-
rains de l'hôtel de Rohan.

On avait songé, un moment, à sauver ce
monument, en en faisant une annexe des
Archives nationales ; ce projet n'a pas abouti.

« L'hôtel de Rohan ou palais Cardinal fut
construit en 1712 pour le cardinal de Rohan,
mort en 1749. Une cour d'honneur précède l'hôtel

) où l'on accède par deux perrons élevés à droite
et à gauche; mais la principale façade donne sur

| le jardin. Elle est décorée de quatre colonnes
toscanes formant un avant-corps sur lequel
reposent trois balcons surmontés de quatre
colonnes ioniques et d'un fronton. Par un
arceau ouvert dans l'angle de la cour d'honneur,

j en face à droite, on suit une longue cour qui
dessert latéralement toutes les parties de
l'édifice. Le premier étage du principal corpss

j de logis renferme, entre autres salles dignes

j d'intérêt, la chambre à coucher du Cardinal,
devenue la bibliothèque, et appelée la salle des
Singes, parce qu'elle est décorée des cènes de la
vie simiesque, attribuées à Boucher » (1).
Il a été décidé que l'on sauverait de la pioche

J le groupe des Chevaux d'Apollon, de Lelorrain,
qui couronne la porte d'entrée ; les dessus de

j porte de J.-B. Marie Pierre, une pendule de
Le Bon, et les panneaux qui ornent le salon des
Singes.

Ces dernier vestiges de l'ancienne splendeur
de l'hôtel de Rohan seront réinstallés dans
d'autres immeubles de l'Etat.

-O-

La chapelle de la rue Jean-Goujon. —

La liste des monuments commémoralifs qui

(1) Paris, par Vitu, p. 234 et 407.

seront placés dans la chapelle de la rue Jean-
Goujon vient d'être arrêtée ; ces monuments
seront au nombre de quatorze ; ils ont été com-
mandés par MM.leducd'Alençon, les comtes de
Moustiers, d'IIunolstein,d'IIinnisdal, de Ghevilly,
de Luppé, le baron de Mackau, le baron de
Carayon-Latour, le vicomte de Bonneval,
MM. de Valence, de Sessevalle, Dutreil, Lour-
maud et Roland-Gosselin.

Ces monuments seront dessinés et sculptés
par divers artistes :

-0-

Les fontaines du faubourg Saint-Martin

viennent d'occuper les membres de la commis-
sion du Vieux Paris ; à la suite d'une requête
des habilants du faubourg, demandant l'enlève-
ment de ces fontaines, le Conseil municipal
avait chargé la commission du Vieux Paris
d'étudier la question ; le rapport de la direction
du service des eaux signalait seize fontaines;
malgré toutes leurs recherches, les membres du
Vieux Paris n'en ont pu trouver que quinze !
Qu'est devenue la seizième ? Elle a disparu.

Et ceci a amené les chercheurs et les curieux
à établir l'histoire des fontaines du faubourg ;
M. Lucien Lambeau s'est chargé de ce travail.

Ces fontaines, dans le principe, furent au
nombre de trente; quinze d'entre elles ont donc
déjà disparu. Comment? Pourquoi? On l'ignore.

Quoi qu'il en soit, M. Lambeau a retrouvé le
nom du sculpteur de ces fontaines, un M. Martin,
qui les exécuta sur la commande des habitants
du faubourg.

On ne laissera subsister que quatre fontaines
qui seront restaurées. Les autres seront
vendues.

Expositions

Expositions périodiques d'estampes
au Musée du Luxembourg

quatrième exposition

L'ŒUVRE DE ALPHONSE LEGROS (1)
Suite (2)

C'est-à-dire que, fortement ému par les
réalités extérieures, mais doué en même temps
d'une vie intérieure très intense, il chercha dans
les sujets d'église, dans l'expression de la foi
naïve et forte d'êtres humbles et ingénus, un

(1) Catalogue des œuvres exposées de Alphonse Legros, par
Léonce BénëdiLe, conservateur du Musée national du Luxembourg
Un volume in-8 de 94 pages illustrées, avec une lithographie ori-
ginale inédite du mailre. Prix, broché : 2 fr. Libr.-Impr. réunies
éditeurs, 5, rue Saint- Benoît, Paris.

(2) Voir Bulletin de l'Art pour tous, mai, juin et juillet 1900.

BULLETIN DE L'ART POUR TOUS — N» 176
 
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