N° 195
BULLETIN DE L'ART POUR TOUS
ment seront élevés dans un délai prochain.
Nous enverrons, à titre de spécimen, une
feuille de l'ouvrage sur demande affranchie
U ' Saint Seine el je prendrai ma route « sans un hasard extraordinaire auquel il dut d'être , nous mettons aujourd'hui en vente une réédition
M Mérimée la sienne ; cela me eoùte plus que je ne arrêté dans sa chute, et qui donna à son guide le aux conditions suivantes :
puis le dire, car je m'étais fait bien vite à cette temps nécessaire pour aller chercher et ramener du Le Djcti0nnaire de l'Architecture paraîtra par
manière de vivre en léte-à-tête avec l'homme le plus renfort. C'est à propos de cet accident qu'il écrivait fascicules, composés chacun d'environ 80 pages
aimable que l'on puisse rencontrer ; nous nous le lendemain : « Tombeau pour tombeau, celui-là en illustrées; il se composera de 60 fascicules au
entendions, je crois, parfaitement. » vaut un autre, je ne songeais pas à m'en plaindre. En moins ; si le nombre en est plus grand, ce qui
Cette parfaite, entente s'accuse encore davantage sortant de là, ou plutôt, quand on m'a sorti de la egt protjable, les souscripteurs recevront gra-
dans une lettre qui porte la date du 28 août 1844 : comme on tire une carpe au bout d'une ligne, j'ai tuilement les fascicules complémentaires.
« Mérimée est Je modèle du bon voyageur, toujours marché près de deux heures pour aller trouver le Le prix dg souscriptj0n à forfait est de
en train, toujours d'égale humeur : on acquiert sans premier chalet, et je me suis ainsi parfaitement re- 280 francS) payables 5 francs en souscrivant et
essse auprès de lui en passant son temps le plus chauffé (1). » 5 francs par mois pour les premiers sous-
agréablement du monde ; nous menons la vie la plus De juillet 1870 à février 1871, la correspondance de cripteurs.
active et la plus remplie qu'il soit possible de mener; Viollet-le-Duc a trait presque exclusivement aux J Ce prix de souscription et le mode de paye-
tous d'eux d'une santé robuste, nous dormons peu, opérations du siège de Paris. Nommé commandant,
nous travaillons beaucoup, et nous sommes conve- puis lieutenant-colonel du génie auxiliaire, ses cor-
nus tacitement de ne jamais nous plaindre. Peu sou- respondants habituels sont le général Tripier qui
cieux du lendemain, nous ne nous préoccupons commandait le génie et avec lequel il s'est étroitement
jamais que de l'affaire présente. » lié, le colonel du génie Guillcmaut et les capitaines
Plus tard, quand l'architecte écrivit ses diction- de ses compagnies qui, pour la plupart, étaient des
naires et ses Entretiens, il sollicita plus d'une fois architectes. Cette correspondance n'a Irait, bien en-
les conseils de son ami Mérimée dont l'affection tendu, qu'à des questions de service, et elle n'a
avait quelque thèse de paternel, qui se révèle dans d'intérêt que par les témoignages qu'elle renferme de
cette lettre écrite en 1659 à propos du premier l'activité alors déployée pour mettre Paris en état de
volume du Dictionnaire du mobilier dont Mérimée défense sur tous les points stratégiques de la péri-
devait faire un compte rendu dans le Moniteur : phéric.
« Mon cher ami, c'est pour vous dire que je travaille j (A suivre.) Viollet-le-Duc fils,
depuis hier après vous... Ma grande critique c'est
que vous avez pris l'ordre alphabétique. Vous y
avez remédié par la tournée chez les artisans et la
description des moeurs ce la noblesse et de la bour-
geoisie, mais je crois que je vous tancerai... » Et,
ailleurs, toujours en sa qualité de censeur aus?i
vigilant qu'affectueux:- « J'ai lu tout le premier
Entretien et j'approuve beaucoup les additions que
vous y avez laites. J'ai mis encore ç_à et là quelques
observations de détail. Vous dites page 25 des choses
très justes et très \raies sur les premières idoles et
les poupées que se font les enfants. Je voudrais un [ m UN |[|jUlUl U 11 U11UU1UU ce qu'est l'ouvrage et"'le but qu'on'se pro-
peu plus de développement pour que vous fussiez
bien compris de tous... J'ai écrit deux ou trois
notes insignifiantes sur le troisième Entretien qui est
tout technique, très clair et très juste, ce me
semble. Jusqu'à un certain point, vous me réconci-
liez avec l'architecture romaine. Cependant, à
Athènes, j'ai éprouvé un violent désir de démolir le
temple de Jupiter Olympien et la porte d'Adrien...»
Cette amitié du grand écrivain et de l'artiste ne
s'est jamais ralentie durant les vingt-sept ans qu'elle
a duré ; c'est peu de temps avant sa mort, en
j uin 1870, que Mérimée adressait à Viollet-le-Duc
cette lettre qui fut, je crois, la dernière qu'il écrivit
à son ami : « Mon cher ami, je suis arrivé hier
matin (1er juin 1870, Mérimée revenait de Cannes)
en assez mauvais état de conservation. Je ne puis
sortir et suis toujours très souffrant. Lorsque vous
Dictionnaire raisonné
de
L'ARCHITECTURE et la DECORATION
aux Palais
de Versailles * desTrianons
sous la direction de M. Paul FAVIER
Architecte, déléyue au Sénat,
ancien inspecteur aux Palais (1882-1892)
ment et le point de départ d'une révolution dans
l'étude de l'architecture en France.
Les monuments du moyen âge, délaissés ou
méprisés, n'avaient été l'objet d'aucun travail
passerez dans mon quartier vous ferez œuvre de j sérieux, et l'art français du xie au xvie siècle,
charité en venant me voir. J'ai reçu ce matin votre 9ui devait, par la suite, ouvrir un si vaste champ
lettre et votre article(l). Je trouve, comme vous, d'études, était méconnu
i'flrGfvltBCjturB frapisB Le wre *,ui seui ,ndiq,e ne"emeni
pose d'atteindre. LesdocumentsLouisXIV,
DU XI' AU XVI' SIÈCLE | Louis XV et Louis XVI sont rares, et les
artistes qui les désirent savent combien il
est difficile de s'en procurer, le xvne el le
xvme siècle n'ayant produit que des mo-
numents d'importance secondaire, par
suite du manque de vie en dehors de la
Cour qui attirait et retenait ^out ce qui
pouvait lui donner faste, luxe ou plaisir.
Les palais de Versailles et des Trianons
Cet ouvrage, à son apparition, fut un événe- J forment certainement en France le seul
groupe de monuments où, pendant ces trois
règnes de près de deux siècles, des ar-
tistes de talent ont conçu et exécuté les
décorations des résidences royales, en j
apportant la majesté, la grâce et la délica-
VIOLLET-LE-DUC
tesse dont chacun des souverains aimait à
s'entourer.
Viollet-le-Duc, par induction et par deduc-
,• e . i • • ■ ., , • , donne dans cet ouvrage, ou est
tion, fut le premier qui reve a a science et c , 5 ' H C&L
génie de ces constructeurs inconnus qui avaient
bâti nos cathédrales, nos abbayes et nos forte-
resses. II releva leurs œuvres avec amour et,
voulant évitera ses jeunes confrères l'embarras
en quelque sorte une monographie, des
ensembles et des détails dans lesquels les
architectes, les sculpteurs, les décorateurs
et tous les artistes, ayant à appliquer ou a
clans lequel il s'élait trouvé lui-même à ses interpréter les styles Louis XIV, Louis XV
débuts, il résolut, en publiant le résultat de ses et Louis XVI, trouveront les documents
études, de leur montrer la voie à suivre. qu'ils ont vainement cherchés jusqu'à pré-
Telle fut l'origine du Dictionnaire de FArchi- sent.
que les choses vont à la diable. Les hommes
manquent el les idées aussi. Adieu, mon cher ami,
vous êtes bien heureux de pouvoir vous absorber en
travaillant. Mille amitiés. — Prosper Mérimée. »
Peu s'en fallut que Mérimée n'assistât pas aux der-
niers jours de l'Empire qui durent être pour lui bien
cruels. En effet, le 24 juin, Viollet-le-Duc écrivait à
sa femme : « Mérimée est bien mal depuis son retour.
Il y a quelques jours nous avons cru qu'il ne passe-
rait pas la journée. Il va un peu mieux en ce moment,
mais cela ne peut aller, loin. » Puis, dans une autre | tecture française du xi« au xvie siècle. [ Les planches sont enhéliotvnie
Dessinateur incomparable, ayant lui-même conséquent exécutées par le procédé le
étudie et relevé sur place nos monuments ^i , • , , P'^^uc le
V,ol,et-le-Duc en analysa les principes toujours T ' **} ^ ^ ^ ^
vrais et logiques de construction; puis, avec ce d"^e_ 1 or.g.nal en ne laissant place à au
style clair et précis qui était une des caracléris- CU"e interPrétalion.
tiques de son génie, il en écrivit l'histoire, en De nombreuses planches contiennent
l'accompagnant de ces dessins merveilleux qui plusieurs motifs et, dans ce cas, les motifs
naissaient, pour ainsi dire sans effort, sous son
crayon.
Le Dictionnaire d'Architecture forme neuf
volumes in-8°, illustrés de 3,745 dessins sur bois,
et un volume de tables.
Désireux de rendre hommage à V,ouET-LE- p ^ 8uPPle™ent = PfTIE Rétrospective
Duc, en facilitant en même temps, pour tous comprend 24 planches, môme format
l'acquisition de cette exceptionnelle œuvre d'art,' ( UUX annonc^-)
lettre postérieure de quelques jours à la précédente :
« Je laisse mon ami Mérimée sensiblement mieux
depuis avant-hier soir (19r juillet 1870). C'est un répit
et j'espère encore le revoir à mon retour, à moins
d'accidents. Cela jetait un sombre sur mon voyage
de penser que je ne le retrouverais pas en rentrant.
La vie n'étant qu'une question de plus ou moins,
'affaire est de croire qu'on reverra encore au moins
une fois ses amis en les quittant. »
II s'en fallut aussi de bien peu que Viollet-le-Duc
précédât son ami dans la tombe, car c'est le 11 juillet
de cette même année, pendant l'une de ses nora-
bïeuses ascensions dans les Alpes, qu'il tomba dans
une crevasse de glace, où il fut resté certainement
(I) Viollet-le-Duc publiait alors des article» dans le Centre
Gauche.
sont de même style, ce qui permet un
classement rationnel.
L'ouvrage est composé de 120 pl. quart
grand colombier.
(1) Viollet-le-Duc a fait un récit détaillé de cette aventure dans
ie de ses Causeries du dimanche, dans le Bien public, avriH878.
BULLETIN DE L'ART POUR TOUS
ment seront élevés dans un délai prochain.
Nous enverrons, à titre de spécimen, une
feuille de l'ouvrage sur demande affranchie
U ' Saint Seine el je prendrai ma route « sans un hasard extraordinaire auquel il dut d'être , nous mettons aujourd'hui en vente une réédition
M Mérimée la sienne ; cela me eoùte plus que je ne arrêté dans sa chute, et qui donna à son guide le aux conditions suivantes :
puis le dire, car je m'étais fait bien vite à cette temps nécessaire pour aller chercher et ramener du Le Djcti0nnaire de l'Architecture paraîtra par
manière de vivre en léte-à-tête avec l'homme le plus renfort. C'est à propos de cet accident qu'il écrivait fascicules, composés chacun d'environ 80 pages
aimable que l'on puisse rencontrer ; nous nous le lendemain : « Tombeau pour tombeau, celui-là en illustrées; il se composera de 60 fascicules au
entendions, je crois, parfaitement. » vaut un autre, je ne songeais pas à m'en plaindre. En moins ; si le nombre en est plus grand, ce qui
Cette parfaite, entente s'accuse encore davantage sortant de là, ou plutôt, quand on m'a sorti de la egt protjable, les souscripteurs recevront gra-
dans une lettre qui porte la date du 28 août 1844 : comme on tire une carpe au bout d'une ligne, j'ai tuilement les fascicules complémentaires.
« Mérimée est Je modèle du bon voyageur, toujours marché près de deux heures pour aller trouver le Le prix dg souscriptj0n à forfait est de
en train, toujours d'égale humeur : on acquiert sans premier chalet, et je me suis ainsi parfaitement re- 280 francS) payables 5 francs en souscrivant et
essse auprès de lui en passant son temps le plus chauffé (1). » 5 francs par mois pour les premiers sous-
agréablement du monde ; nous menons la vie la plus De juillet 1870 à février 1871, la correspondance de cripteurs.
active et la plus remplie qu'il soit possible de mener; Viollet-le-Duc a trait presque exclusivement aux J Ce prix de souscription et le mode de paye-
tous d'eux d'une santé robuste, nous dormons peu, opérations du siège de Paris. Nommé commandant,
nous travaillons beaucoup, et nous sommes conve- puis lieutenant-colonel du génie auxiliaire, ses cor-
nus tacitement de ne jamais nous plaindre. Peu sou- respondants habituels sont le général Tripier qui
cieux du lendemain, nous ne nous préoccupons commandait le génie et avec lequel il s'est étroitement
jamais que de l'affaire présente. » lié, le colonel du génie Guillcmaut et les capitaines
Plus tard, quand l'architecte écrivit ses diction- de ses compagnies qui, pour la plupart, étaient des
naires et ses Entretiens, il sollicita plus d'une fois architectes. Cette correspondance n'a Irait, bien en-
les conseils de son ami Mérimée dont l'affection tendu, qu'à des questions de service, et elle n'a
avait quelque thèse de paternel, qui se révèle dans d'intérêt que par les témoignages qu'elle renferme de
cette lettre écrite en 1659 à propos du premier l'activité alors déployée pour mettre Paris en état de
volume du Dictionnaire du mobilier dont Mérimée défense sur tous les points stratégiques de la péri-
devait faire un compte rendu dans le Moniteur : phéric.
« Mon cher ami, c'est pour vous dire que je travaille j (A suivre.) Viollet-le-Duc fils,
depuis hier après vous... Ma grande critique c'est
que vous avez pris l'ordre alphabétique. Vous y
avez remédié par la tournée chez les artisans et la
description des moeurs ce la noblesse et de la bour-
geoisie, mais je crois que je vous tancerai... » Et,
ailleurs, toujours en sa qualité de censeur aus?i
vigilant qu'affectueux:- « J'ai lu tout le premier
Entretien et j'approuve beaucoup les additions que
vous y avez laites. J'ai mis encore ç_à et là quelques
observations de détail. Vous dites page 25 des choses
très justes et très \raies sur les premières idoles et
les poupées que se font les enfants. Je voudrais un [ m UN |[|jUlUl U 11 U11UU1UU ce qu'est l'ouvrage et"'le but qu'on'se pro-
peu plus de développement pour que vous fussiez
bien compris de tous... J'ai écrit deux ou trois
notes insignifiantes sur le troisième Entretien qui est
tout technique, très clair et très juste, ce me
semble. Jusqu'à un certain point, vous me réconci-
liez avec l'architecture romaine. Cependant, à
Athènes, j'ai éprouvé un violent désir de démolir le
temple de Jupiter Olympien et la porte d'Adrien...»
Cette amitié du grand écrivain et de l'artiste ne
s'est jamais ralentie durant les vingt-sept ans qu'elle
a duré ; c'est peu de temps avant sa mort, en
j uin 1870, que Mérimée adressait à Viollet-le-Duc
cette lettre qui fut, je crois, la dernière qu'il écrivit
à son ami : « Mon cher ami, je suis arrivé hier
matin (1er juin 1870, Mérimée revenait de Cannes)
en assez mauvais état de conservation. Je ne puis
sortir et suis toujours très souffrant. Lorsque vous
Dictionnaire raisonné
de
L'ARCHITECTURE et la DECORATION
aux Palais
de Versailles * desTrianons
sous la direction de M. Paul FAVIER
Architecte, déléyue au Sénat,
ancien inspecteur aux Palais (1882-1892)
ment et le point de départ d'une révolution dans
l'étude de l'architecture en France.
Les monuments du moyen âge, délaissés ou
méprisés, n'avaient été l'objet d'aucun travail
passerez dans mon quartier vous ferez œuvre de j sérieux, et l'art français du xie au xvie siècle,
charité en venant me voir. J'ai reçu ce matin votre 9ui devait, par la suite, ouvrir un si vaste champ
lettre et votre article(l). Je trouve, comme vous, d'études, était méconnu
i'flrGfvltBCjturB frapisB Le wre *,ui seui ,ndiq,e ne"emeni
pose d'atteindre. LesdocumentsLouisXIV,
DU XI' AU XVI' SIÈCLE | Louis XV et Louis XVI sont rares, et les
artistes qui les désirent savent combien il
est difficile de s'en procurer, le xvne el le
xvme siècle n'ayant produit que des mo-
numents d'importance secondaire, par
suite du manque de vie en dehors de la
Cour qui attirait et retenait ^out ce qui
pouvait lui donner faste, luxe ou plaisir.
Les palais de Versailles et des Trianons
Cet ouvrage, à son apparition, fut un événe- J forment certainement en France le seul
groupe de monuments où, pendant ces trois
règnes de près de deux siècles, des ar-
tistes de talent ont conçu et exécuté les
décorations des résidences royales, en j
apportant la majesté, la grâce et la délica-
VIOLLET-LE-DUC
tesse dont chacun des souverains aimait à
s'entourer.
Viollet-le-Duc, par induction et par deduc-
,• e . i • • ■ ., , • , donne dans cet ouvrage, ou est
tion, fut le premier qui reve a a science et c , 5 ' H C&L
génie de ces constructeurs inconnus qui avaient
bâti nos cathédrales, nos abbayes et nos forte-
resses. II releva leurs œuvres avec amour et,
voulant évitera ses jeunes confrères l'embarras
en quelque sorte une monographie, des
ensembles et des détails dans lesquels les
architectes, les sculpteurs, les décorateurs
et tous les artistes, ayant à appliquer ou a
clans lequel il s'élait trouvé lui-même à ses interpréter les styles Louis XIV, Louis XV
débuts, il résolut, en publiant le résultat de ses et Louis XVI, trouveront les documents
études, de leur montrer la voie à suivre. qu'ils ont vainement cherchés jusqu'à pré-
Telle fut l'origine du Dictionnaire de FArchi- sent.
que les choses vont à la diable. Les hommes
manquent el les idées aussi. Adieu, mon cher ami,
vous êtes bien heureux de pouvoir vous absorber en
travaillant. Mille amitiés. — Prosper Mérimée. »
Peu s'en fallut que Mérimée n'assistât pas aux der-
niers jours de l'Empire qui durent être pour lui bien
cruels. En effet, le 24 juin, Viollet-le-Duc écrivait à
sa femme : « Mérimée est bien mal depuis son retour.
Il y a quelques jours nous avons cru qu'il ne passe-
rait pas la journée. Il va un peu mieux en ce moment,
mais cela ne peut aller, loin. » Puis, dans une autre | tecture française du xi« au xvie siècle. [ Les planches sont enhéliotvnie
Dessinateur incomparable, ayant lui-même conséquent exécutées par le procédé le
étudie et relevé sur place nos monuments ^i , • , , P'^^uc le
V,ol,et-le-Duc en analysa les principes toujours T ' **} ^ ^ ^ ^
vrais et logiques de construction; puis, avec ce d"^e_ 1 or.g.nal en ne laissant place à au
style clair et précis qui était une des caracléris- CU"e interPrétalion.
tiques de son génie, il en écrivit l'histoire, en De nombreuses planches contiennent
l'accompagnant de ces dessins merveilleux qui plusieurs motifs et, dans ce cas, les motifs
naissaient, pour ainsi dire sans effort, sous son
crayon.
Le Dictionnaire d'Architecture forme neuf
volumes in-8°, illustrés de 3,745 dessins sur bois,
et un volume de tables.
Désireux de rendre hommage à V,ouET-LE- p ^ 8uPPle™ent = PfTIE Rétrospective
Duc, en facilitant en même temps, pour tous comprend 24 planches, môme format
l'acquisition de cette exceptionnelle œuvre d'art,' ( UUX annonc^-)
lettre postérieure de quelques jours à la précédente :
« Je laisse mon ami Mérimée sensiblement mieux
depuis avant-hier soir (19r juillet 1870). C'est un répit
et j'espère encore le revoir à mon retour, à moins
d'accidents. Cela jetait un sombre sur mon voyage
de penser que je ne le retrouverais pas en rentrant.
La vie n'étant qu'une question de plus ou moins,
'affaire est de croire qu'on reverra encore au moins
une fois ses amis en les quittant. »
II s'en fallut aussi de bien peu que Viollet-le-Duc
précédât son ami dans la tombe, car c'est le 11 juillet
de cette même année, pendant l'une de ses nora-
bïeuses ascensions dans les Alpes, qu'il tomba dans
une crevasse de glace, où il fut resté certainement
(I) Viollet-le-Duc publiait alors des article» dans le Centre
Gauche.
sont de même style, ce qui permet un
classement rationnel.
L'ouvrage est composé de 120 pl. quart
grand colombier.
(1) Viollet-le-Duc a fait un récit détaillé de cette aventure dans
ie de ses Causeries du dimanche, dans le Bien public, avriH878.