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Bulletin de l' art pour tous — 1902

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No 201 (Septembre 1902)
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https://doi.org/10.11588/diglit.16826#0034
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N° 201

BULLETIN DE L'ART POUR TOUS

Samedi, 13 septembre, sonl arrivées à la gare
des Balignolles les premières voitures de démé-
nagement montées sur des trucks. Celles-ci, qui
sont hermétiquement closes et scellées, ont été
descendues et mises en route dans la direction
du Petit Palais, sous la conduite d'employés de
la Ville.

Au Petit Palais, attendait M. Veyrat, chef du
bureau municipal des beaux-arts, qui a surveillé
l'ouverture des voitures et la sortie des caisses.
Chacune a été montée dans une grande salle du
premier étage.

Dimanche, 14 septembre, d'autres voitures
sont arrivées, pour lesquelles on a procédé de
la même manière.

M. Cain compte avoir terminé le déménage-
ment de l'hôtel de Rouen clans une huitaine de
jours. Quant à l'installation dans les galeries du
Petit Palais, elle n'aura pas lieu avant quelque
lemps d'ici.

« M. Brown, — qu'a pu interroger notre con-
frère deYEcho de Paris, — veut, assez logique-
ment, que le Petit Palais soit préalablement
aménagé. Des équipes d'ouvriers travaillent, en
ce moment, à faire les plafonds et à consolider
les murs qui en avaient besoin. On va, de même
s'occuper de poser les tuyaux pour les fameux
appareils de chauffage qui devaient être prêts
depuis un an, et que, sans cette circonstance,
on eût peut-être attendu encore longtemps.

« Puis, enfin, on posera les vitrines, les ten-
tures des salles et les portes établies en glaces
et en fer forgé. »

Avec tous ces travaux, on peut se demander
si le musée sera prêt le 15 novembre; on sait
que, passé ce délai, les collections reviendraient
à la ville de Rome. M. Brown parait très tran-
quille à ce sujet, mais il est certain qu'en tout
cas on n'a que tout juste le temps nécessaire.

En attendant le déballage, les caisses conte-
nant les collections sont veillées jour et nuit par
des gardiens de la paix. L. R.

Le dernier wagon contenant les caisses de la
collection Dutuit est arrivé de Rouen, le 23 cou-
rant.

Le Petit Palais nettoyé, remis à neuf et chauffé,
sera remis à M. Georges Cain, le dernier jour
de ce mois.

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Dans les Musées

Le Conseil supérieur des Musées na-
tionaux. — Le Journal officiel vient de publier
le rapport annuel de M. Léon Bonnat, président
du Conseil des Musées nationaux, sur les « opé-
rations de l'établissement de la réunion des
Musées nationaux » pendant l'année 1901.

La conclusion de ce rapport ne manque pas
d'intérêt :

« Dans mon rapport de l'année dernière, dit
M. Bonnat, j'exprimais, au nom du Conseil, le
désir de voir rendre le plus tôt possible à l'étude
des artistes et à l'admiration du public une par-
tie des dessins de maîtres qu'on avait dû retirer
momentanément des galeries pour faire place
au mobilier français des dix-septième et dix-
huitième siècles. Notre vœu a été réalisé dès
cette année : le 24 février, huit salles très claires
et sobrement décorées ont été inaugurées, dans
lesquelles les plus merveilleux dessins italiens,
flamands, hollandais, allemands et français de
notre collection sont exposés dans un ordre
méthodique.

« Le même jour, a été ouverte au public la
salle consacrée à la magnifique collection d'or-

fèvrerie religieuse que le Louvre doit à la géné-
rosité de feu le baron Adolphe de Rothschild.

« Enfin, le Conseil est heureux de constater
que les efforts tentés en vue de rendre au Mu-
sée du Louvre le pavillon de Flore et ses dé-
pendances qui lui avaient été affectés en vertu
du décret du 26 juin 1883, ont abouti au résullat
souhaité : la loi de finances de 1902 ordonne, en
effet, en son article 75, cjue les bureaux de l'ad-
minislration coloniale soient transférés dans les
locaux du commissariat général de l'Exposition
universelle de 1900. Nous espérons fermement,
Monsieur le Ministre, que les prescriptions de la
loi recevront leur prompte exécution et que les
incomparables richesses du Louvre pourront
être désormais soustraites au risque du feu. En
outre, le Louvre possède nombre de chefs-
d'œuvre qu'il ne peut exposer actuellement
faute de place, et les locaux du pavillon de
Flore et ses dépendances lui sont de plus en
plus nécessaires. »

Au musée du Louvre. — Sur le désir
exprimé parle Ministre de l'Instruction publique
et des Beaux-Arts, le garde des sceaux vient de
décider qu'un bureau plat et une horloge à gaine
en marqueterie, affectés à l'ameublement du
cabinet du directeur de l'Imprimerie nationale,
dans l'ancien hôtel de Rohan, seraient attribués
au musée du Louvre.

La remise de ces objets d'art, ayant appartenu
autrefois à la famille de Rohan, aura lieu lorsque
s'effectuera le transfèrement de l'Imprimerie
nationale à Grenelle.

Ces beaux meubles auxquels Y Art pour tous
a consacré trois planches (v. 1901, p. 4034, 4035
et 4053), contribueront puissamment à l'enri-
chissement des salles du mobilier français ré-
cemment organisées au musée du Louvre.

Le musée Galliera. — M. Henry Bouillerie
vient d'offrir au musée Galliera une pièce in-
titulée la « Veillée ». C'est un chandelier en
cuivre doré et ciselé, auprès du fût duquel
quatre figures de femmes veillent, dans des
attitudes différentes, ayant à leurs pieds des
figures symboliques. Cette pièce est une fort
belle œuvre d'art.

Au même musée, M. Franlz-Jourdain vient de
taire une conférence sur le papier peint, au
point de vue de la décoration. On sait que le
musée Galliera possède une grande collection
de spécimens de ces papiers.

Le musée Guimet vient de recevoir, du
Muséum des beaux-arts de Boston, un ouvrage
qui intéressera au plus haut point les amateurs
de céramique japonaise et qu'ils consulteront
avec fruit. C'est le Catalogue des poteries japo-
naises, d'Edward Morse, l'ouvrage le plus complet
qui ait été fait, jusqua ce jour, sur cette ma-
tière.

La curieuse et intéressante exposition, orga-
nisée au Musée Guimet, par M. Albert Gayet,
qui a réuni dans les salles de l'hôtel de la place
d'Iéna une partie des documents qu'il a re-
cueillis au cours de ses fouilles dans les ruines
de la ville d'Anlinoë, va prochainement fermer
ses portes.

Les costumes, suaires, chaussures, dentelles,
laraires, lampes funéraires, morceaux d'étoffes,
ainsi que les momies, etc., vont aller enrichir les
collections des musées du Louvre, de Cluny,
des Arts décoratifs et de quelques musées de
province.

Le Musée delà Marine s'enrichit tous les
jours. Son conservateur, M. Destrem, en fouil-
lant dans les magasins de ce musée y a décou-

vert et a fait placer dans la salle 14 une belle
tète de femme coiffée d'un casque immense aux
ailes déployées, en bois sculpté et doré. Cette
figure très décorative formait la tête du gouver-
nail du canot de Louis-Philippe, canot qui,
ayant subi de nombreuses transformai ions,
devint successivement le canot de Louis Bona-
parte, Président de la République de 1851,
celui du même, devenu Napoléon III, et, enfin,
le canot de deux Présidents de la troisième
République, Thiers et Mac Mahon. Ce canot,
enfin remplacé, fut conservé dans l'arsenal de
Cherbourg jusqu'en 1894, époque où on le
démolit ; on envoya alors celle tète, la seule
partie intéressante, au Louvre.

Un autre objet, non moins intéressant celui-ci,
installé au-dessus d'une porte, est la figure en
bois sculpté qui soutenait le mât de beaupré de
la Bayonnaise ; elle représente Jean-Bart, d'une
main supportant le poids du mât, de l'autre
armant un pistolet de combat. La Bayonnaise
est celte petite corvette française qui s'immor-
talisa par le combat qu'elle soutint, l'an VII de
la République, contre la frégate anglaise YEm-
buscade, à son retour de Cayenne,où elle venait
de débarquer les déportés de Fructidor. Malgré
l'infériorité du nombre et de l'armement, elle
prit à l'abordage le navire anglais, qu'elle
ramena au port de Rochefort.

Enfin l'Union des Yachts et le Yacht-Club
(aujourd'hui fusionné avec l'Automobile-Club)
ont fait parvenir au Musée deux élégants mo-
dèles de yacht de course et de yacht de plai-
sance, que, d'ici quelques semaines, on placera
dans la vitrine que les donateurs ont envoyée au
Musée, à cet effet.

Le musée Falguière. — Le touchant pro-
jet conçu par Mme Falguière, au lendemain de
la mort du grand artiste, de créer un musée de
ses œuvres, est aujourd'hui réalisé.

Dans l'atelier du 68 de la rue d'Assas, où
Falguière travailla de préférence pendant les
dernières années de sa vie, Mme Falguière a
réuni avec un goût très sûr tout ce qu'elle pos-
sédait des œuvres de son mari.

Le musée contient une double série, peinture
et sculpture, d'eeuvres, de maquettes, de mo-
dèles en petit, de reproductions, ainsi que de
dessins, d'esquisses d'études sur lesquelles
on peut suivre les recherches de l'artiste pour
arriver à l'exécution de ses œuvres maîtresses.

C'est ainsi que l'on retrouve là toute une suite
d'études picturales sur la Course de taureaux,
Y Enfant et r Aïeule, Y Éventail et le Poignard.
De nombreuses ébauches, des parties de
groupes en grandeur naturelle se rattachent
également à l'œuvre sculpturale de Falguière,
depuis les principales pièces du monument de
Gambetta, jusqu'aux nombreuses maquettes du
quadrige, le Triomphe de la Révolution.

Échos

A la Bibliothèque nationale, le der-
nier corps de bâtiment, en bordure de la rue
Vivienne, qui doit achever les plans d'agrandis-
sement de ce groupe de monuments, vient d'être
commencé.

Les bâtiments en bordure de la rue Colbert,
inaugurés l'année dernière, ne lormaient que la
moitié des agrandissements prévus par le projet
primitif.

Depuis celte époque, les travaux n'ont pas été
interrompus. Mais il a fallu creuser profondé-
 
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