Musées Royaux du Cinquantenaire [Hrsg.]: Bulletin des Musées Royaux du Cinquantenaire (12.1913)

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BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

une partie de cette production pour Cologne. En
réalité, les ateliers colonais ne formaient, comme
il le dit, avec ceux du village de Frechen, situé à
une courte distance de la ville, qu’un seul centre
de fabrication. La distinction entre les pièces de
l’un ou l’autre lieu est souvent difficile à faire.
Dans certains cas, cependant, les fouilles opérées
à Cologne l’ont rendue sûre : c’est ainsi qu’on
reconnaît à des caractères vraiment spécifiques
les cruches sphéroïdales, les vases balustres et les
pintes de la Maximinen-
strasse, les « Pullen »
d’Hermann Wolters,
sans parler de pièces à
reliefs, d’un type plus
ancien; mais en d'autres
cas, Cclogne et Frechen
fournissaient les mêmes
produits, tant au point
de vue des formes que de
l’ornementation : citons
les cruches piriformes
décorées de fiises et de
feuilles d’acanthe, les
« Pullen » au rinceau de
branches de chêne, les
snelles. C’est le Musée
de Cologne, comme il est
naturel, qui possède le
plus grand nombre de
grès de l’une et l’autre sé-
rie. Voici l’indication des
principaux exemplaires
du Musée de Bruxelles.

i° C’est d’abord (Inv.

33qg) une pinte de l’ate-
lier de la Maximinen-
strasse, décorée de trois
lansquenets en pied, plan-
tes croissant sur le fond. Hauteur om,io5. Le
Musée de Col gne possède plusieurs pièces aux
mêmes types (> f. v. F'. I, fig. 49).

De même origine est une cruche sans pied
(Inv. V. 1786), à la panse sphérique, au col
\ertical, étroit, décoré d’écussons, moulures et
frises de petits carrés en creux, à la panse divisée
par une frise de rinceaux engendrant des feuilles
d’acanthe; médaillons au type féminin et au type
masculin au-dessus et au-dessous de la frise.
Haut. om,ig5.

Cette cruche provient de la collection Ver-
meersch. Elle représente dans nos séries un des
types les plus intéressants de la fabrication colo-
naise. (Cf. v. F., I, p. 5i, fig. 36.)

2° L’atelier d’Hermann Wolters (i55o-i57o
environ) est surtout connu par des cruches sphé-
riques, au Bartmann, la panse couverte de bou-
tons perlés (Traubenoppen) ou de rosettes. Nous
possédons des exemplaires de cette catégorie :
une grosse cruche en grès brun jaunâtre (Inv. g55)
portant le décor de boutons perlés, rangés en
quiconce, et trois écussons aux armes de Florent
Pallant de Culembourg, celui chez qui fut signé
le Compromis des Nobles; teintes en bleu en
quelques endroits, haut.
om,355 (Cf. v. F., p. 61,
fig. 02) et deux vases,
1 ’un une cruche piriforme
(Inv. 3394), l’autre une
cruche sphéroïdale sans
pied (Inv. 722) de la même
matière et du même dé-
cor que le précédent,
mais beaucoup plus pe-
tits.

3° L’atelier « am Ei-
gelstein » s’était fait une
spécialité des snelles.
M. von Falke a cité lui-
même notre exemplaire
de Bruxelles : une snelle
en grès brun (Inv. 853)
décorée des figures en
pied des vertus théologa-
les. Ce vase, qui a été
trouvéen Belgique, pour-
rait, à la rigueur, prove-
nir de Frechen (Cf. v.
F., p. 64).

40 Toute une série
d’autres pièces, exécutées
soit dans l’atelier de
la Komoedienstrasse, à
Cologne, soit à Frechen, doivent être classées
ensemble : c’est un excellent exemplaire de
« Pulle » à rinceaux (Inv. 3385), puis encore un
vase de la même forme et trois cruches piriformes
décorées de la frise avec légende : Des Herem
mort bleit in ev., répétée deux fois.

5° Ces derniers types sont trop connus pour
que nous insistions. Il ne reste à signaler comme
produit de Frechen qu’une grosse cruche sans
pied (Inv. 85o), au col décoré d’un Bartmann
caricatural teinté de bleu, à la panse sphéroïdale
ornée de trois médaillons avec armoiries (centre :
armes de Maurice de Nassau, légende : Groeif
Morreit Preiz van Arntgen Gopenater ein Halt-
lant van adelent Stem. In God 1595). Que nous