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La chronique des arts et de la curiosité — 1868

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Nr. 15 (12 Avril)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26660#0078
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peut compter qu’elles ne lui feront pas défaut
dans une circonstance aussi solennelle, alors que
la vente de la galerie San Donato aura appelé à
Paris les amateurs les plus illustres de toute
l’Europe.

Pour nous qui avons suivi depuis dix ans tant
de belles ventes avec les yeux ardents et l’esto-
mac creux de Lazare à la porte du riche qui fes-
tine, nous promettons à nos lecteurs de noter
pour eux les moindres accidents de cette fête.

Ph. Burty.

CORRESPONDANCE.

Londres, 6 avril 1868.

Un des grands curieux de ce pays est mort ces
jours derniers : M. Félix Slade qui avait consacré son
existence et sa grande fortune à réunir une des plus
belles collections d’objets d’art de tous genres qui se
puisse imaginer, il affectionnait particulièrement les
estampes et les verreries; tous ceux qui ont été à
Manchester en '1857 se souviennent des premières, et
en 1862 à l’exposition des Prêts au musée de South
Kensington, chacun admira les secondes. Tous ces
trésors vont enrichir le British Muséum, d’après les
volontés de M. Slade. Par une autre disposition testa-
mentaire, ce Mécène britannique consacre un million
de francs (40,000 livres; à la fondation de trois chaires
de beaux-arts (professorships of Fine Arts), dans les
Universités d’Oxford, de Cambridge et de Londres,
ce qui constituera en fonds d’État un traitement an-
nuel de dix mille francs à chacun des trois profes-
seurs.

Une députation composée du lord maire de Dublin,
du grand shériff, de lord Claude Ilamilton, de lord
Gort, de lord Cremorne, de sir B. Guinness, de sir
P. O'Brien, de l’honorable J. P. Vereker et des prin-
cipaux membres du parlement pour l’Irlande, a été
présentée la semaine dernière au chancelier de l’Échi-
quier et à lord Mayo, secrétaire d’État pour l’Irlande,
par le marquis de Clanricarde. Le but était de de-
mander la création d’un Institut royal irlandais, sur
le plan de celui de South Kensington, pour l’avance-
ment de l’art et de la science.

L’honorable J. P. Yereker a pris la parole : il signala
d’abord la prééminence étrangère du goût et de la
forme dans les produits industriels, il constata les
efforts faits par le gouvernement pour perfectionner
l’éducation artiste des ouvriers, soit par l’achat de
collections ou la création d’écoles; mais il fit remar-
quer que l’Irlande n’avait pas sa juste part dans la
distribution des faveurs officielles; que le South Ken-
sington n’avait que quatre écoles en Irlande contre
cent onze en Angleterre; que, par suite des difficultés
et des risques de transport, le musée voyageur n’en-
vovait rien; que dernièrement, lorsque la Société des
Arts, aidée d’une forte subvention, envoya soixante-
dix-huit ouvriers à l’exposition de Paris, il n’v en
avait pas un seul irlandais; que ce pays, cependant,
avait donné naissance à des hommes qui tenaient une
certaine place dans l’art, pour ne citer que Danbv,
Benjamin West, Maclise, Mulready, Burton, Moore,
Foley et Ilogan. L’orateur conclut en demandant la
création d’un établissement spécial, national, dirigé
par un conseil irlandais; il ne voulait en somme qu’une
plus juste répartiton des fonds dont l’Irlande avait
toujours fourni sa quote part, et qui n’avaient jus-
qu’ici profité qu’à l’Angleterre seule.

M. Disraeli a répondu que, pendant son dernier
séjour à Dublin, il avait discuté la question avec le
lord lieutenant; que le gouvernement avait l’intention
de doter l’Irlande d’un établissement national ana-

LA CHRONIQUE DES ARTS.

logue à celui de South Kensington et qui en serait
indépendant.

Indépendamment de cette démarche collective, le
lord maire de Dublin s’est présenté lundi dernier à
la barre de la Chambre des Communes et a présenté
une pétition de la corporation de Dublin pour le
même objet.

La grande médaille d’or de la reine, que distribue
l’Institut des architectes anglais, a été donnée à
M. Layard, le membre du parlement et Eancien sous-
secrétaire d’État aux affaires étrangères, plus connu
dans le monde des arts par ses fouilles de Ninive.

Les travaux de l’exposition de Leeds avancent ra-
pidement, l’ouverture aura lieu vers le milieu de mai;
le jour n’est pas encore fixé, le prince de Galles de-
vant assister à la cérémonie d’inauguration.

Dans une des dernières séances du parlement,
M. Schreiber a demandé au vice-président du conseil
d’éducation si le gouvernement avait donné son atten-
tion à la découverte qui a été faite récemment de l’em-
placement de l’ancienne manufacture de porcelaine de
Bara; le terrain appartient aujourd’hui à des fabri-
cants d’allumettes, et il désire savoir si on s’est préoc-
cupé de recueillir les débris retrouvés pour les expo-
ser au musée de Kensington. Lord Montagu a répondu
que les fragments trouvés avaient été envoyés au
Musée de géologie, et que M. Trenham-Reeks avait
répondu qu’il avait immédiatement reconnu dans ces
débris des spécimens parfaits de modèles existant dans
les collections et dont on ne connaissait pas jusqu’ici
l’origine; qu’il s’était rendu sur les lieux et que les
propriétaires du terrain’, MM. Bell et Black, avaient
gracieusement offert de reprendre les fouilles d’une
façon plus complète, de manière à étudier une page
jusqu’ici inconnue de l’histoire de la porcelaine an-
glaise. W.

LES TAPISSERIES PEINTES A LA MAIN.

Si notre époque n’invente guère dans le domaine
de l’art, elle possède par contre une merveilleuse ap-
titude pour retrouver tous les anciens procédés négli-
gés ou perdus, et les approprier à ses besoins nou-
veaux.

La peinture sur verre, la céramique dans toutes ses
branches, l’émaillerie dans ses variétés diverses, la
guipure et le filet brodé, la ferronnerie, l’enluminure
sur le vélin, etc., ont été remises en honneur par une
foule de mains habiles en toutes choses. Il n’est point
question ici des contrefaçons de toute sorte qui
doivent rendre les amateurs circonspects. Yoici qu’une
ancienne branche de la peinture vient également de se
renouveler avec une sû-reté d’effet et une facilité
d’exécution qui la fera entrer du premier coup dans
la consommation de luxe.

Il s’agit des toiles peintes avec des couleurs à
l’eau.

Après de nombreux essais, M. E. Guichard, archi-
tecte-décorateur, aidé de M. A. Burette, qui dirige un
atelier de décoration, a retrouvé les mordants ca-
pables de fixer immédiatement sur la toile, et d’une
façon indélébile, des couleurs à l’eau d’un ton aussi
soutenu que celles à l’huile, et aussi transparentes
que celles à la détrempe. Ces couleurs sont mates na-
turellement. Ni l’humidité, ni le soleil, ni la lumière,
n’auraient d’action sensible sur les couleurs ainsi
fixées, qui laissent toute sa souplesse au tissu, de sorte
qu’on peut aussi bien draper ce dernier en portière
que l’étaler en tenture.

Les essais exposés dans les magasins de MM. IIos-
chedé, Blémont et Cie (ancienne maison Chevreux-
Aubertot) sont d’un grand bonheur de réussite et
prouvent que les procédés auxquels ils sont dus peu-
vent entrer dès à présent dans la pratique de la
décoration. Quant aux résultats, considérés comme

œuvres d’art, ils vaudront ce que l’artiste qui le
aura exécutés vaudra lui-même, car en définitive ce
sont des peintures originales qu’il produira.

Ces toiles peintes imitent les tapisseries de laine,
et l’illusion devient complète si elles sont exécutées
en reps de coton écru. Nous citerons, à cet égard, la
copie de l’une des chasses de Van Orlev, qui, vue à
quelques pas de distance seulement, trompe l’œil le
plus prévenu comme le plus exercé.

D’autres décorations faites sur des toiles écrues de
grains différents produisent également l’illusion, mais
à une plus grande distance.

Mais ce qui importe surtout dans ces tentures re-
nouvelées du moyen âge et de la renaissance, c’est
que le procédé qui les a produites offre aux archi-
tectes de nouveaux éléments de décoration et aux
artistes une voie nouvelle, dans laquelle beaucoup
pourront trouver un emploi lucratif de leur talent.
Aussi ne pouvons-nous faire mieux que de leur
conseiller d’aller voir et étudier les toiles peintes que
vient de créer l’initiative de M. E. Guichard, l’actif et
ingénieux président de l'Union centrale des arts ap-
pliqués à l’industrie.

A. D.

PRINCIPALES SCULPTURES

ENVOYÉES AU SALON.

Aizelin. L’Adolescence, buste.

•Allasseur. Deux portraits, bustes.

Bailly. Jeune Romaine, statue.

Barre. Portrait de M. le comte de Nieuwerkerke,
statuette argentée.

Bartiioldi. Les Loisirs de la paix, groupe.

Bertaux. Saint Matthieu, statue. — Portrait de
Mme V.

Bûugron. Souvenir, statue.

Bourgeois (Charles-Arthur). Laveuse arabe, statue.

— Acteur grec, statue.

Cabet. Le Réveil du printemps, statue.

Caïn. Lionne. — Buse chassant le perdreau, bas-
relief.

Camsos. Jeune chef gaulois, statue. — La Cigale,
statue.

Capellaro. La Tentation, groupe, plâtre. '

Carpeaux. Portrait du Prince impérial, statue.—
Portrait de Mme la duchesse de Mouchy, buste.

Carrier-Belleuse. Monument à la mémoire du
maréchal M asséna.

Ciiatrousse. Bas-relief, plâtre. — La Muse grave
et la Muse comique, statuettes.

Cordier. L’Harmonie, statue. — La Pensée, statue.

Courtet. Faune sautant à la corde, statue. — La
Poésie de la danse, statue.

Crauk. Portrait de Mme ***, buste.

Dantan aîné. Llvresse de Silène, bas-relief.

Dantan jeune. Portrait du général Castelnau, buste.

— Portrait de Mrae de S., buste.

Delaplanche. Un Gecoraro, statue.

Delhomme. Démocrite méditant, statue.

Delorme. Éducation de la Vierge, groupe.

Démaillé. Deux portraits, bustes.

Deschamps. Discobole, statue.

Doublemard. L’Amiral Hamelin, buste. — M. de
Saint-Marceau.

Dubray. Œdipe et le Sphinx.

Etex. Portrait de M. Berryer, buste.

Eude. Portrait d’enfant, buste.

Fauconnier. Affranchissement des esclaves d’Amé-
rique par le président Lincoln, groupe.

Falguière. Tarcinus, martyr, statue.

Félon. Arlésienne, statue. — Saint François d’As-
sise, buste.

Forceville (de). La Chasse, statue. — La Nuit,
statue.
 
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