873. — N° 7.
BUREAUX, 53, RUE VIVIENNE.
15 Février.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA. CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN.
Les abonnes à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement .
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
PARIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.12 fr. | Six mois. ... .8 fr.
A MONSIEUR GUILLAUME
Membre de l’Institut, Directeur de l’École des beaux-arts.
Monsieur le Directeur,
Vous avez bien voulu adresser à la Gazelle
des Beaux-Arls la lettre relative à l’association
que vous projetez de créer en fa\eur des élèves de
I École qui sont appelés à faire partie du contin-
gent de l'armée. La publicité de la Gazelle et de
la Chronique appartient de droit à l’École : elle
vous était donc assurée. Mais vous nous per-
mettrez, nous l’espérons bien, de ne pas borner
à un simple avis inséré dans nos colonnes l’appel
que vous adressez. Nous voulons nous y associer.
Si les élèves sont vos enfants, ils sont les jeunes,
auxquels nous devons les premiers ten ire lu main
pour les aidera pénétrer dans la voie difficile delà
vie. Nous ouvrons donc une souscription perma-
nente au bureau de la Gazelle et nous ne doutons
pas que les collectionneurs, les amateurs et les
artistes qui nous entourent ne viennent avec
nous donner une preuve du plus vif intérêt à
l’École des beaux-arts.
Association des élèves anciens et nouveaux de
l École des beaux-arls pour faciliter à
leurs jeunes camarades Vengagement mili-
taire d’un ait.
Monsieur et cher camarade,
La loi militaire n’accordaut aux jeunes artistes
admis à l’École des beaux-arts, et qui sont sans for-
tune, aucun moyen d’obtenir l’exemption des frais
qu’entraîne l’engagement volontaire d'un an auquel
ds ont droit, les met dans l’impossibilité de profiter
des avantages qu’offre cet engagement ; car, vous ne
•l’ignorez pas, la plupart de nos élèves sont dans
l’impossibilité de verser 1,500 francs.
Notre attention a toujours été fortement attirée
sur cette question, dont l'importance est capitale. En
effet, nos artistes les plus distingués et souvent les
plus pauvres seront enlevés par le recrutement, et
ils seront, eu principe, soldats pendant cinq années,
c’est-à-dire dans l’impossibilité de reprendre leur
carrière après leur libération. Ce serait pour l’ar
français une cause perpétuelle d’affaiblissement.
Les règlements destinés à faciliter l’application de
la loi militaire n’offrant aucun moyen de parer à cet
inconvénient, et les divers recours introduits pour y
porter remède n’ayant pu être pris en considération,
nous avons pensé qu’il était urgent défaire, au nom
do l’art et en faveur des jeunes gens qui, dans une
situation difficile, donnent des gages d’un talent
précoce, un pressant appel aux artistes eux-mêmes.
Nous nous adressons donc aujourd’hui à tous les
élevés anciens et nouveaux de l’École des beaux-
arts, et nous les sollicitons de vouloir bien former
une association à laquelle pourront participer tous
les amis des arts, association-ayant pour but d’aider
chaque année, au moyen d’une cotisation, les élèves
actuels méritants et pauvres à satisfaire au ver-
sement de 1,500 francs, qui est la première des
formalités à remplir pour contracter le volontariat
d’un au.
Notre projet d’organisation est des plus simples :
le chiffre de la cotisation annuelle, sans préjudice
des dons et legs qui peuvent être faits à l’associa-
tion, est fixé à 10 fraucs; il faudrait que cette coti-
sation lût versée le plus tôt possible, puisque les
délais assignés aux volontaires de 1873 sont sur le
point d’expirer. Nous ajouterons que les sommes qui
nous sont destinées devront être remises au secréta-
riat de l’École des beaux-arts, et qu’elles seront dis-
tribuées, chaque année, en totalité et.au prorata des
besoins reconnus, par un jury composé du conseil su-
périeur de l’École, assisté des professeurs intéressés
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BUREAUX, 53, RUE VIVIENNE.
15 Février.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA. CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN.
Les abonnes à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement .
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PARIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.12 fr. | Six mois. ... .8 fr.
A MONSIEUR GUILLAUME
Membre de l’Institut, Directeur de l’École des beaux-arts.
Monsieur le Directeur,
Vous avez bien voulu adresser à la Gazelle
des Beaux-Arls la lettre relative à l’association
que vous projetez de créer en fa\eur des élèves de
I École qui sont appelés à faire partie du contin-
gent de l'armée. La publicité de la Gazelle et de
la Chronique appartient de droit à l’École : elle
vous était donc assurée. Mais vous nous per-
mettrez, nous l’espérons bien, de ne pas borner
à un simple avis inséré dans nos colonnes l’appel
que vous adressez. Nous voulons nous y associer.
Si les élèves sont vos enfants, ils sont les jeunes,
auxquels nous devons les premiers ten ire lu main
pour les aidera pénétrer dans la voie difficile delà
vie. Nous ouvrons donc une souscription perma-
nente au bureau de la Gazelle et nous ne doutons
pas que les collectionneurs, les amateurs et les
artistes qui nous entourent ne viennent avec
nous donner une preuve du plus vif intérêt à
l’École des beaux-arts.
Association des élèves anciens et nouveaux de
l École des beaux-arls pour faciliter à
leurs jeunes camarades Vengagement mili-
taire d’un ait.
Monsieur et cher camarade,
La loi militaire n’accordaut aux jeunes artistes
admis à l’École des beaux-arts, et qui sont sans for-
tune, aucun moyen d’obtenir l’exemption des frais
qu’entraîne l’engagement volontaire d'un an auquel
ds ont droit, les met dans l’impossibilité de profiter
des avantages qu’offre cet engagement ; car, vous ne
•l’ignorez pas, la plupart de nos élèves sont dans
l’impossibilité de verser 1,500 francs.
Notre attention a toujours été fortement attirée
sur cette question, dont l'importance est capitale. En
effet, nos artistes les plus distingués et souvent les
plus pauvres seront enlevés par le recrutement, et
ils seront, eu principe, soldats pendant cinq années,
c’est-à-dire dans l’impossibilité de reprendre leur
carrière après leur libération. Ce serait pour l’ar
français une cause perpétuelle d’affaiblissement.
Les règlements destinés à faciliter l’application de
la loi militaire n’offrant aucun moyen de parer à cet
inconvénient, et les divers recours introduits pour y
porter remède n’ayant pu être pris en considération,
nous avons pensé qu’il était urgent défaire, au nom
do l’art et en faveur des jeunes gens qui, dans une
situation difficile, donnent des gages d’un talent
précoce, un pressant appel aux artistes eux-mêmes.
Nous nous adressons donc aujourd’hui à tous les
élevés anciens et nouveaux de l’École des beaux-
arts, et nous les sollicitons de vouloir bien former
une association à laquelle pourront participer tous
les amis des arts, association-ayant pour but d’aider
chaque année, au moyen d’une cotisation, les élèves
actuels méritants et pauvres à satisfaire au ver-
sement de 1,500 francs, qui est la première des
formalités à remplir pour contracter le volontariat
d’un au.
Notre projet d’organisation est des plus simples :
le chiffre de la cotisation annuelle, sans préjudice
des dons et legs qui peuvent être faits à l’associa-
tion, est fixé à 10 fraucs; il faudrait que cette coti-
sation lût versée le plus tôt possible, puisque les
délais assignés aux volontaires de 1873 sont sur le
point d’expirer. Nous ajouterons que les sommes qui
nous sont destinées devront être remises au secréta-
riat de l’École des beaux-arts, et qu’elles seront dis-
tribuées, chaque année, en totalité et.au prorata des
besoins reconnus, par un jury composé du conseil su-
périeur de l’École, assisté des professeurs intéressés
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