1873. — N 37
BUREAUX, 3, RUE LAFFITTE.
LA
i3 décembre.
CHRONIQUE DES AR
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLEMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-AllTS
PARAISSANT Le SAMEDI MATIN.
Les abonnés à une année entière de Lt Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la . Chronique des Arts et de la Curiosité.
Un an
PARIS ET DÉPARTEMENTS.
. 12 fr. | Six mois. .
3 fr.
L’ENSEIGNEMENT PAR LES YEUX
DÉCORATION DES CLASSES ET SALLES D’ÉTUDE
Noire collaborateur, M. Duranty, a publié
ici même (1) un article sur l’enseignement
par les yeux, article dans lequel il sollicitait
l’utilisation des immenses surfaces nues qui
remplissent les collèges et les écoles et leur
peuplement par des « peintures de toute sorte,
depuis l’aspect de la voûte céleste et la série
des poids et mesures, jusqu’à la scène histo-
rique et morale comme le « Frappe, mais
écoute », de Thémistocle.
« Plusieurs centaines de mille mètres carrés
de murailles et de plafonds nous appartien-
nent, à nous, partisans de l’enseignement par
les yeux.
« A l’école oppressante comme une prison
nous pouvons substituer l’école tout animée
d’images, l’école attrayante où c'est un plaisir
d’aller, l’école-musée universel. »
La Belgique, qui u déjà tant fait pour ses
écoles, et où les nombreux établissements
modèles d’instruction primaire sont l’objet de
la sollicitude constante des villes et des com-
munes les plus modestes, la Belgique com-
mence à réaliser et à mettre en pratique le
vœu formulé par M. Duranty.
Nous lisons en ell'et dans l’Indépendance belge
que M. J. Gérard vient de terminer à l’école
communale d’ixelles les peintures qui l’occu-
(1) Voir la Chronique du 30 novembre 1872, p. fût.
paient depuis longtemps et dont les sujets,
tirés de l’histoire de Belgique, offrent dans
leur développtSwcnt un résumé des annales
nationales.
Ces tableaux, où sont reproduits les grands
événements sur lesquels l’attention des élèves
doit être principalement fixée, rendront plus
facile et plus efficace l’enseignement du maî-
tre. Rien ne vaut l’image pour fixer les choses
dans la mémoire. Les textes écrits, les expli-
cations orales, sont loin de produire les mêmes
effets.
Pour compléter ses compositions histori-
ques, M. Gérard a fait placer, dans les inter-
valles qui les séparent, des inscriptions expli-
catives. Au-dessous sont tracées des cartes
géographiques et topographiques destinées à
donner aux élèves des notions sur la configu-
ration du sol et, au moyen de certains signes
aisément compris, sur la nature des produits
des différentes provinces. Les enfants qui au-
ront eu chaque jour sous les yeux ces tableaux
et ces images connaîtront beaucoup mieux,
au sortir de l’école, l’histoire de leur pays que
ceux auxquels on se sera borné à enseigner
les faits à l’aide du livre et du discours.
On le voit, la Belgique a pris les devants,
et réalise une idée qui touche aux arts et à
l'instruction en même temps. Chez nous,
comme l’observe si justement M. Duranty, on
se borne aux planches d’histoire naturelle édi-
tées par la maison Hachette. Et cependant
M. Duruy et Al. Charles Robert s’étaient déjà,
il y a plusieurs années, sous l’empire, préoc-
cupés de cette importante question, f « ensei-
gnement par les yeux. » Professeurs et artistes
BUREAUX, 3, RUE LAFFITTE.
LA
i3 décembre.
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ET DE LA CURIOSITÉ
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Un an
PARIS ET DÉPARTEMENTS.
. 12 fr. | Six mois. .
3 fr.
L’ENSEIGNEMENT PAR LES YEUX
DÉCORATION DES CLASSES ET SALLES D’ÉTUDE
Noire collaborateur, M. Duranty, a publié
ici même (1) un article sur l’enseignement
par les yeux, article dans lequel il sollicitait
l’utilisation des immenses surfaces nues qui
remplissent les collèges et les écoles et leur
peuplement par des « peintures de toute sorte,
depuis l’aspect de la voûte céleste et la série
des poids et mesures, jusqu’à la scène histo-
rique et morale comme le « Frappe, mais
écoute », de Thémistocle.
« Plusieurs centaines de mille mètres carrés
de murailles et de plafonds nous appartien-
nent, à nous, partisans de l’enseignement par
les yeux.
« A l’école oppressante comme une prison
nous pouvons substituer l’école tout animée
d’images, l’école attrayante où c'est un plaisir
d’aller, l’école-musée universel. »
La Belgique, qui u déjà tant fait pour ses
écoles, et où les nombreux établissements
modèles d’instruction primaire sont l’objet de
la sollicitude constante des villes et des com-
munes les plus modestes, la Belgique com-
mence à réaliser et à mettre en pratique le
vœu formulé par M. Duranty.
Nous lisons en ell'et dans l’Indépendance belge
que M. J. Gérard vient de terminer à l’école
communale d’ixelles les peintures qui l’occu-
(1) Voir la Chronique du 30 novembre 1872, p. fût.
paient depuis longtemps et dont les sujets,
tirés de l’histoire de Belgique, offrent dans
leur développtSwcnt un résumé des annales
nationales.
Ces tableaux, où sont reproduits les grands
événements sur lesquels l’attention des élèves
doit être principalement fixée, rendront plus
facile et plus efficace l’enseignement du maî-
tre. Rien ne vaut l’image pour fixer les choses
dans la mémoire. Les textes écrits, les expli-
cations orales, sont loin de produire les mêmes
effets.
Pour compléter ses compositions histori-
ques, M. Gérard a fait placer, dans les inter-
valles qui les séparent, des inscriptions expli-
catives. Au-dessous sont tracées des cartes
géographiques et topographiques destinées à
donner aux élèves des notions sur la configu-
ration du sol et, au moyen de certains signes
aisément compris, sur la nature des produits
des différentes provinces. Les enfants qui au-
ront eu chaque jour sous les yeux ces tableaux
et ces images connaîtront beaucoup mieux,
au sortir de l’école, l’histoire de leur pays que
ceux auxquels on se sera borné à enseigner
les faits à l’aide du livre et du discours.
On le voit, la Belgique a pris les devants,
et réalise une idée qui touche aux arts et à
l'instruction en même temps. Chez nous,
comme l’observe si justement M. Duranty, on
se borne aux planches d’histoire naturelle édi-
tées par la maison Hachette. Et cependant
M. Duruy et Al. Charles Robert s’étaient déjà,
il y a plusieurs années, sous l’empire, préoc-
cupés de cette importante question, f « ensei-
gnement par les yeux. » Professeurs et artistes