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LA CHRONIQUE DES ARTS
,** Le Petit Méridional annonce que la di-
rection des beaux-arts vient d’accorder au
Musée de Montpellier deux tableaux : la Colère
des Pharaons, de M. Ronot, et la Récolte clés
olives, de M. Baudouin; trois statues et un
groupe, savoir : la statue en plâtre de Jacques
Cœur, de Préault ; les statues en marbre : la
Vierge au Lys, de M. Delaplancbe ; Galathée,
de M. Aubé, et enfin le Paradis perdu, groupe
en marbre de M. Dieudonné.
On lit dans le Berliner Tcigcblatt :
« Voici d’intéressants détails sur les portes
de l’église du château de Wittenberg : Le roi
Frédéric-Guillaume IV de Prusse, désirant que
les quatre-vingt-quinze thèses que Luther
avait affichées aux portes de l’église de Wit-
tenberg pussent être lues en tout temps, avait
fait construire dans la fonderie de Berlin des
portes en airain sur lesquelles ces thèses
étaient reproduites avec des caractères en re-
lief.
« Ces portes furent données en cadeau à
l’église du château de Wittenberg, dont les
portes en bois furent transportées dans l’é-
glise de Saint-Bartholomé, à Berlin. »
Ce journal ajoute que sur la place où Lu-
ther avait brûlé la bulle papale s’élève au-
jourd’hui un chêne vigoureux. Les statues de
Luther et de Melanchthon, coulees en fer, or-
nent la place du Marché. La maison où de-
meurait Melanchthon est ornée d’une plaque
commémorative.
Dans le vieux couvent où Luther a vécu, on
conserve comme des reliques la chambre d’é-
tude avec sa chaire et différents autres objets.
Pierre le Grand a inscrit son nom sur un
des murs de cette chambre. Les tombeaux
des réformateurs et des membres de leur fa-
mille sont toujours entretenus avec un soin
religieux.
NÉCROLO GIE
Le peintre anglais Edouard-Mathieu Ward,
membre de l’Académie royale des arts, vient
de mourir près de Windsor, à l’âge de
soixante-deux ans. Il montra de bonne heure
du talent pour le dessin, fut encouragé par
Chantrey et présenté par Wilkie comme élève
de l’école de l’Académie. A l’âge de dix-neuf
ans il exposa, pour la première fois, un por-
trait d’acteur en Don Quichotte. Il se rendit
ensuite à Rome et à Munich pour compléter
ses études et exposa lors de son retour, en
1839, son tableau de Cimabué et Giotto. Le
duc de Wellington acheta son Napoléon à lai
prison de Nice. En 1843, il acheva la Boadicée
qui ligure parmi les cartons de la grande salle
de Westminster. La gravure a reproduit son
Docteur Johnson lisant le manuscrit du Vicaire
de Wakefield, et son Goldstmith en musicien
ambulant. Il peignit des tableaux en fort grand
nombre; les plus connus sont : Jacques II re-
cevant la nouvelle du débarquement du prince
d'Orange; le Docteur Johnson dans Vanticham- i
bre de lord Chesterfield ; De Foë et le manuscrit
de Robinson Crusoé ; la Famille royale de France
dans la prison dn Temple; le Dernier sommeil
d’Argyll; YExé ution de Montrose; la Reine
Victoria au tombeau de Napoléon à l’hôtel des
Invalides ; Y Antichambre de Whitehall à la
mort de Charles II; Charlotte Corclay regardant
son portrait avant son exécution ; la Nuit de
l’assassinat de Rizzio ; le Comte de Leicester et
Amy Piobsart, etc. Ward était très-populaire
comme peintre de sujets historiques ; sa mort
donnera probablement lieu à une enquête
judiciaire faite par le coroner assisté d’un
jury. (Voir notre Correspondance d'Angleterre»)
Le sculpteur Marius Montagne est mort
subitement à Toulon, sa ville natale.
Ancien élève de Rude, Montagne laisse plu-
sieurs œuvres estimées, entre autres : la Jeune
mère et Mercure se préparant à trancher Ici tête
d'Argus.
Le marbre de ce dernier ouvrage a été
acheté par l’Etat. La reproduction en bronze,
que les visiteurs à l’Exposition universelle
ont pu voir dans la grande galerie centrale,
est un des lots de la loterie nationale.
Sa dernière composition, Abel suppliant,
statue plâtre, a été achetée par la direction
des Beaux-Arts.
Montagne avait obtenu une médaille aux
Salons de 1867 et 1869. Il était âgé de 50 ans.
M. Duc vient de mourir. Nous consacrerons
un article spécial à l’éminent architecte, dans
notre prochain numéro.
DOCUMENTS OFFICIELS
Par décret en date du 15 janvier, rendu
sur la proposition du ministre de l’instruction
publique, des cultes et des beaux-arts, sont
nommés ou promus dans l’ordre national de
la Légion d’honneur:
Au grade d'officier :
M. Paul de Saint-Victor, inspecteur des
beaux-arts, critique d’art ; services exception-
nels. Chevalier depuis 1860.
M. Doré (Gustave), peintre, auteur de très-
nombreuses illustrations ; titres exceptionnels.
Chevalier depuis 1864.
Au grade de chevalier :
M. Chatrousse, sculpteur; médaille en 1863,
1864 et 1865 ; hors concours.
M. Bruyère, architecte; a fait d’importantes
restaurations de monuments historiques ; mé-
daille de troisième classe en 1875; première
médaille d’or à l’Exposition universelle de
1878.
M. Lafenestre, chef de bureau à la direc-
tion générale des beaux-arts; quatorze ans de
services ; nombreuses publications. Services
exceptionnels.
M. Lamoureux, chef d’orchestre de l’Aca-
LA CHRONIQUE DES ARTS
,** Le Petit Méridional annonce que la di-
rection des beaux-arts vient d’accorder au
Musée de Montpellier deux tableaux : la Colère
des Pharaons, de M. Ronot, et la Récolte clés
olives, de M. Baudouin; trois statues et un
groupe, savoir : la statue en plâtre de Jacques
Cœur, de Préault ; les statues en marbre : la
Vierge au Lys, de M. Delaplancbe ; Galathée,
de M. Aubé, et enfin le Paradis perdu, groupe
en marbre de M. Dieudonné.
On lit dans le Berliner Tcigcblatt :
« Voici d’intéressants détails sur les portes
de l’église du château de Wittenberg : Le roi
Frédéric-Guillaume IV de Prusse, désirant que
les quatre-vingt-quinze thèses que Luther
avait affichées aux portes de l’église de Wit-
tenberg pussent être lues en tout temps, avait
fait construire dans la fonderie de Berlin des
portes en airain sur lesquelles ces thèses
étaient reproduites avec des caractères en re-
lief.
« Ces portes furent données en cadeau à
l’église du château de Wittenberg, dont les
portes en bois furent transportées dans l’é-
glise de Saint-Bartholomé, à Berlin. »
Ce journal ajoute que sur la place où Lu-
ther avait brûlé la bulle papale s’élève au-
jourd’hui un chêne vigoureux. Les statues de
Luther et de Melanchthon, coulees en fer, or-
nent la place du Marché. La maison où de-
meurait Melanchthon est ornée d’une plaque
commémorative.
Dans le vieux couvent où Luther a vécu, on
conserve comme des reliques la chambre d’é-
tude avec sa chaire et différents autres objets.
Pierre le Grand a inscrit son nom sur un
des murs de cette chambre. Les tombeaux
des réformateurs et des membres de leur fa-
mille sont toujours entretenus avec un soin
religieux.
NÉCROLO GIE
Le peintre anglais Edouard-Mathieu Ward,
membre de l’Académie royale des arts, vient
de mourir près de Windsor, à l’âge de
soixante-deux ans. Il montra de bonne heure
du talent pour le dessin, fut encouragé par
Chantrey et présenté par Wilkie comme élève
de l’école de l’Académie. A l’âge de dix-neuf
ans il exposa, pour la première fois, un por-
trait d’acteur en Don Quichotte. Il se rendit
ensuite à Rome et à Munich pour compléter
ses études et exposa lors de son retour, en
1839, son tableau de Cimabué et Giotto. Le
duc de Wellington acheta son Napoléon à lai
prison de Nice. En 1843, il acheva la Boadicée
qui ligure parmi les cartons de la grande salle
de Westminster. La gravure a reproduit son
Docteur Johnson lisant le manuscrit du Vicaire
de Wakefield, et son Goldstmith en musicien
ambulant. Il peignit des tableaux en fort grand
nombre; les plus connus sont : Jacques II re-
cevant la nouvelle du débarquement du prince
d'Orange; le Docteur Johnson dans Vanticham- i
bre de lord Chesterfield ; De Foë et le manuscrit
de Robinson Crusoé ; la Famille royale de France
dans la prison dn Temple; le Dernier sommeil
d’Argyll; YExé ution de Montrose; la Reine
Victoria au tombeau de Napoléon à l’hôtel des
Invalides ; Y Antichambre de Whitehall à la
mort de Charles II; Charlotte Corclay regardant
son portrait avant son exécution ; la Nuit de
l’assassinat de Rizzio ; le Comte de Leicester et
Amy Piobsart, etc. Ward était très-populaire
comme peintre de sujets historiques ; sa mort
donnera probablement lieu à une enquête
judiciaire faite par le coroner assisté d’un
jury. (Voir notre Correspondance d'Angleterre»)
Le sculpteur Marius Montagne est mort
subitement à Toulon, sa ville natale.
Ancien élève de Rude, Montagne laisse plu-
sieurs œuvres estimées, entre autres : la Jeune
mère et Mercure se préparant à trancher Ici tête
d'Argus.
Le marbre de ce dernier ouvrage a été
acheté par l’Etat. La reproduction en bronze,
que les visiteurs à l’Exposition universelle
ont pu voir dans la grande galerie centrale,
est un des lots de la loterie nationale.
Sa dernière composition, Abel suppliant,
statue plâtre, a été achetée par la direction
des Beaux-Arts.
Montagne avait obtenu une médaille aux
Salons de 1867 et 1869. Il était âgé de 50 ans.
M. Duc vient de mourir. Nous consacrerons
un article spécial à l’éminent architecte, dans
notre prochain numéro.
DOCUMENTS OFFICIELS
Par décret en date du 15 janvier, rendu
sur la proposition du ministre de l’instruction
publique, des cultes et des beaux-arts, sont
nommés ou promus dans l’ordre national de
la Légion d’honneur:
Au grade d'officier :
M. Paul de Saint-Victor, inspecteur des
beaux-arts, critique d’art ; services exception-
nels. Chevalier depuis 1860.
M. Doré (Gustave), peintre, auteur de très-
nombreuses illustrations ; titres exceptionnels.
Chevalier depuis 1864.
Au grade de chevalier :
M. Chatrousse, sculpteur; médaille en 1863,
1864 et 1865 ; hors concours.
M. Bruyère, architecte; a fait d’importantes
restaurations de monuments historiques ; mé-
daille de troisième classe en 1875; première
médaille d’or à l’Exposition universelle de
1878.
M. Lafenestre, chef de bureau à la direc-
tion générale des beaux-arts; quatorze ans de
services ; nombreuses publications. Services
exceptionnels.
M. Lamoureux, chef d’orchestre de l’Aca-