DOI issue:
Nr. 28 (23 août)
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222
LA CHRONIQUE DES ARTS
n’est, pas seulement une chose à voir, c’est le ta-
bernacle du palais. Il serait difficile de trouver
réunis dans un étroit espace plus de spécimens
excellents de îLart moderne. La commission fran-
çaise a su écarler les médiocrités importunes,
les répétitions fatigantes et créer un ensemble
aussi riche que distingué.
Partout ailleurs on remarque des contrastes
frappants, des inégalités choquantes, et ce n’est
que dans la petite salle belge qu’on rencontre
à peu près la même moyenne. Comme en-
semble opposé à d’autres ensembles, l’exposi-
tion française bat toutes les autres, et notam-
ment l’exposition allemande, bien supérieure
par le nombre; mais il serait injuste d’oublier
que cette prééminence est imputable pour
une bonne part au choix pins sévère des ta-
bleaux, à l’entente plus sage de l’organisation.
Les Français ont mis sur pied un corps d’élite,
tandis que les autres' ont fait marcher des
troupes de toutes armes, y compris le train et
les ambulances; il n’y manque même pas les
maraudeurs.
NOUVELLES
Le célèbre portrait de la comtesse Re-
gnaud de Saint-Jean d’Angely, par Gérard,
légué par M. Sampayo au musée du Louvre,
vient d être placé dans la galerie française du
xvme siècle, en face du portrait de Mme Réca-
mier.
L’espace nous manque pour rendre
compte du procès intenté par les héritiers De-
laroche, Vernet et Schelfer à MiVL Goupil et Cio.
Nous parlerons, dans notre prochain numéro,
de cette affaire, dont la solution juridique
tranche une des questions de la propriété artis-
tique.
On exécute en ce moment, dans le péri-
mètre de la nouvelle manufacture de Sèvres,
quelques travaux d’amélioration assez impor-
tants.
Il s’agit d'abord de faciliter l'accès des bâti-
ments principaux sur le parc de Saint-Cloud.
On doit ensuite créer un bâtiment pour
l’installation des machines et ouvrir de nou-
veaux chemins à la canalisation.
Enfin, on aménage dans la partie sud du
parc des galeries nécessaires à la conservation
des moules. Ce département était depuis long-
temps dans un état d’insuffisance notoire.
Lorsque tous ces travaux seront accomplis,
la manufacture nouvelle pourra réellement
suppléer l’ancienne, où quelques services sont
restés installés jusqu’à présent.
Indépendamment de ces travaux, il y en
a d’autres d’un caractère plus spécialement
artistique qui doivent compléter heureuse-
ment l’ensemble de la nouvelle manufacture
du parc.
On se rappelle qu’il entrait dans les in-
tentions de la préfecture de la Seine d’utiliser
le pavillon qui a servi à l’exposition de la ville
de Paris, au Cliamp-de-Mars. en le faisant dé-
monter pour le reconstruire dans un des quar-
tiers excentriques de Paris et y installer un
gymnase national.
Les décisions prises récemment par le Gou-
vernement, en ce qui concerne le palais de
l'Exposition, qui va être entièrement rasé, ont
fait abandonner le projet primitif, relativement
au pavillon de la ville. Il ré-ulte, en effet, des
intentions de l’administration à ce jour, que
tous les bâtiments du Champ-de Mars, c’est-à-
dire le palais, ses annexes, ainsi que les pavil-
lons isolés, seront démolis, mais que l’on con-
servera le parc qui s’étend de la terrasse du
palais au pont d’iéna.
Deux grandes voies de communication limi-
teraient ce parc à ses deux extrémités pour
relier le quartier du Gros-Caillou à Grenelle.
Comme il n existe aujourd’hui dans le parc
aucune construction, c’e-t là que la Ville de
Paris se propose de transférer son pavillon.
Par suite, ce pavillon recevrait une destination
autre que celle dont nous parlons plus haut.
Au lieu de l’affecter à la création d’un gymnase
naiional, on y installerait un musée industriel
municipal qui appartiendrait exclusivement à
la ville de Paris.
** Il y a quelque temps, nous signalions à
nos lecteurs, comme une œuvre de grand inté-
rêt, le Musée graphique, dontM. Edouard Lièvre
poursuit l’exécution.
Parmi les adhésions nouvelles qui témoi-
gnent de l’accueil fait à son projet, aussi
bien en France qu’en Angleterre, nous cite-
rons celles de M. Alexandre Dumas et de sir
Richard Wallace, qui déclare s’inscrire pour
25.000 fr.
Les administrateurs du British Muséum
viennent de charger le lieutenant Kitchener,
déjà connu par s n exploration de la Palestine,
de continuer les fouilles archéologiques de
M. Hormuzd Rassam en Assyrie. Un firman au-
torisant de nouvelles explorations en Arménie
et dans le district de Van a été accordé par la
Turquie au British Muséum.
*** Des cavernes des temps préhistoriques
viennent d’être découvertes près de Strumberg
en Moravie. Les objets qu’elles renfermaient
ont établi de la façon la plus claire que ces
cavernes ont été babilées par l’homme dans
les âges les plus reculés, contemporains du
mammouth et de l’ours des cavernes.
Des milliers d’ossements d’animaux, tels que
mammouths, rhinocéros, ours, chevaux, cerfs,
rennes, ont été recueillis à une profondeur de
2 à 3 mètres, en même .temps que des outils
en pierre et en os bien conservés, des objets
en bronze, cinq anneaux concentriques, un an-
neau avec une croix ou roue rectangulaire avec
quatre rayons, des épingles, des aiguilles per-
cées de trous, des débris de vases en terre, des
flèches, un couteau. Ces fouilles, qui excitent
vivement l’intérêt des anthropologistes, doi-
vent être continuées sur la coLine de Kotouscli,
où les découvertes ont eu lieu.
*r Un nouveau Musée des Beaux-Arts vient
d’être inauguré à Berne. Cet édifice s’élève
sur la rive gauche de l’Aar en face de la col-
LA CHRONIQUE DES ARTS
n’est, pas seulement une chose à voir, c’est le ta-
bernacle du palais. Il serait difficile de trouver
réunis dans un étroit espace plus de spécimens
excellents de îLart moderne. La commission fran-
çaise a su écarler les médiocrités importunes,
les répétitions fatigantes et créer un ensemble
aussi riche que distingué.
Partout ailleurs on remarque des contrastes
frappants, des inégalités choquantes, et ce n’est
que dans la petite salle belge qu’on rencontre
à peu près la même moyenne. Comme en-
semble opposé à d’autres ensembles, l’exposi-
tion française bat toutes les autres, et notam-
ment l’exposition allemande, bien supérieure
par le nombre; mais il serait injuste d’oublier
que cette prééminence est imputable pour
une bonne part au choix pins sévère des ta-
bleaux, à l’entente plus sage de l’organisation.
Les Français ont mis sur pied un corps d’élite,
tandis que les autres' ont fait marcher des
troupes de toutes armes, y compris le train et
les ambulances; il n’y manque même pas les
maraudeurs.
NOUVELLES
Le célèbre portrait de la comtesse Re-
gnaud de Saint-Jean d’Angely, par Gérard,
légué par M. Sampayo au musée du Louvre,
vient d être placé dans la galerie française du
xvme siècle, en face du portrait de Mme Réca-
mier.
L’espace nous manque pour rendre
compte du procès intenté par les héritiers De-
laroche, Vernet et Schelfer à MiVL Goupil et Cio.
Nous parlerons, dans notre prochain numéro,
de cette affaire, dont la solution juridique
tranche une des questions de la propriété artis-
tique.
On exécute en ce moment, dans le péri-
mètre de la nouvelle manufacture de Sèvres,
quelques travaux d’amélioration assez impor-
tants.
Il s’agit d'abord de faciliter l'accès des bâti-
ments principaux sur le parc de Saint-Cloud.
On doit ensuite créer un bâtiment pour
l’installation des machines et ouvrir de nou-
veaux chemins à la canalisation.
Enfin, on aménage dans la partie sud du
parc des galeries nécessaires à la conservation
des moules. Ce département était depuis long-
temps dans un état d’insuffisance notoire.
Lorsque tous ces travaux seront accomplis,
la manufacture nouvelle pourra réellement
suppléer l’ancienne, où quelques services sont
restés installés jusqu’à présent.
Indépendamment de ces travaux, il y en
a d’autres d’un caractère plus spécialement
artistique qui doivent compléter heureuse-
ment l’ensemble de la nouvelle manufacture
du parc.
On se rappelle qu’il entrait dans les in-
tentions de la préfecture de la Seine d’utiliser
le pavillon qui a servi à l’exposition de la ville
de Paris, au Cliamp-de-Mars. en le faisant dé-
monter pour le reconstruire dans un des quar-
tiers excentriques de Paris et y installer un
gymnase national.
Les décisions prises récemment par le Gou-
vernement, en ce qui concerne le palais de
l'Exposition, qui va être entièrement rasé, ont
fait abandonner le projet primitif, relativement
au pavillon de la ville. Il ré-ulte, en effet, des
intentions de l’administration à ce jour, que
tous les bâtiments du Champ-de Mars, c’est-à-
dire le palais, ses annexes, ainsi que les pavil-
lons isolés, seront démolis, mais que l’on con-
servera le parc qui s’étend de la terrasse du
palais au pont d’iéna.
Deux grandes voies de communication limi-
teraient ce parc à ses deux extrémités pour
relier le quartier du Gros-Caillou à Grenelle.
Comme il n existe aujourd’hui dans le parc
aucune construction, c’e-t là que la Ville de
Paris se propose de transférer son pavillon.
Par suite, ce pavillon recevrait une destination
autre que celle dont nous parlons plus haut.
Au lieu de l’affecter à la création d’un gymnase
naiional, on y installerait un musée industriel
municipal qui appartiendrait exclusivement à
la ville de Paris.
** Il y a quelque temps, nous signalions à
nos lecteurs, comme une œuvre de grand inté-
rêt, le Musée graphique, dontM. Edouard Lièvre
poursuit l’exécution.
Parmi les adhésions nouvelles qui témoi-
gnent de l’accueil fait à son projet, aussi
bien en France qu’en Angleterre, nous cite-
rons celles de M. Alexandre Dumas et de sir
Richard Wallace, qui déclare s’inscrire pour
25.000 fr.
Les administrateurs du British Muséum
viennent de charger le lieutenant Kitchener,
déjà connu par s n exploration de la Palestine,
de continuer les fouilles archéologiques de
M. Hormuzd Rassam en Assyrie. Un firman au-
torisant de nouvelles explorations en Arménie
et dans le district de Van a été accordé par la
Turquie au British Muséum.
*** Des cavernes des temps préhistoriques
viennent d’être découvertes près de Strumberg
en Moravie. Les objets qu’elles renfermaient
ont établi de la façon la plus claire que ces
cavernes ont été babilées par l’homme dans
les âges les plus reculés, contemporains du
mammouth et de l’ours des cavernes.
Des milliers d’ossements d’animaux, tels que
mammouths, rhinocéros, ours, chevaux, cerfs,
rennes, ont été recueillis à une profondeur de
2 à 3 mètres, en même .temps que des outils
en pierre et en os bien conservés, des objets
en bronze, cinq anneaux concentriques, un an-
neau avec une croix ou roue rectangulaire avec
quatre rayons, des épingles, des aiguilles per-
cées de trous, des débris de vases en terre, des
flèches, un couteau. Ces fouilles, qui excitent
vivement l’intérêt des anthropologistes, doi-
vent être continuées sur la coLine de Kotouscli,
où les découvertes ont eu lieu.
*r Un nouveau Musée des Beaux-Arts vient
d’être inauguré à Berne. Cet édifice s’élève
sur la rive gauche de l’Aar en face de la col-