La chronique des arts et de la curiosité (1880)

N» 32— 1880.

BUREAUX, 8, RUE FAVART.

IG octobre.

DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

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CONCOURS ET EXPOSITIONS

Les artistes qui prennent part au concours
ouvert pour la décoration de la Place de la
République sont prévenus que les projets
préparés en vue de ce concours devront être
déposés à l’Ecole des beaux-arts (salle Melpo-
mène, entrée par le quai Malaquais), le 20 oc-
tobre 1880, avant cinq heures du soir.

Les concurrents procéderont à l’élection de
leurs cinq jurés le 21 octobre, à midi, dans la
salle A des commissions de la direction des
travaux (annexe du pavillon de Flore).

L’élection se fera au premier tour de scrutin
à la majorité absolue. Au deuxième tour, elle
aura lieu à la majorité relative.

Les artistes devront apporter les pièces né-
cessaires pour que le bureau puisse, le jour de
l’élection, constater au besoin leur identité.

L’ouverture de l’exposition de peinture a eu
lieu le 1er octobre au Cercle Artistique de

Marseille.

Les membres du cercle et leurs invités ont
pu ensuite visiter l’exposition de la Société.

La salle de concert a été heureusement trans-
formée en salle d’exposition ; la sculpture en
occupe le centre et les tableaux en décorent
les murs. Une double rangée de tableaux se
déroule en outre à la galerie supérieure. La
salle présente ainsi dans son ensemble le plus
agréable coup d’œil.

Les visiteurs, dit le Sémaphore, ont pu consta-
ter que l’exposition des Amis de la Société des
Arts renferme bon nombre de jolies choses.
Nous nous bornerons à citer quelques ouvrages
et quelques noms : Un général rencontrant un
officier blessé, par de Neuville ; un Arquebusier,
de Hoybet; un Tondeur de chiens et des Chanteuses
espagnoles, par Torrents ; un Coin de café et le

Café-concert, de Manet; la Liseuse, de Jacquet;
le portrait de Victor Hugo et une Eve, par
Moncbablon ; le portrait de Jean Aicard, par
Gallian, et une femme couchée, du même; une
Bacchante, de Jules Lefebvre; une tête d’étude,
une jeune femme et des poissonspar V. Gilbert;
un Chantre, par Brispot; un Effet déneigé, par-
Vollon; l’Absinthe, par Marius Michel; des ta-
bleaux de genre de Mm0 Magdeleine Lemaire,
de .Kirsmaijr, Stevens, etc.; des paysages de
MM. César de Cock, de Flabaut, Daubigny,
Defaux, Ziem, Rapin, Allongé, Japy, de Cur-
zon, etc.

Citons parmi les Provençaux représentés à
cette exposition, M. Hugues qui expose le buste
colossal du chevalier Roze, M. Allar, avec le
buste en marbre de M. Caire, M. Aldebert et
ses petits bustes de M. Cbauvier de Léon et de
M. Sifferman, MM. Rave, Sucbet, Guindon, La-
gier, Toussaint, Yiguier, Casile, Allègre, Ga-
briel, Eugène Baudoins, Grivolas, Trupliême,
Consonove, Montenard, Pellet , Mmcs Lauren-
ceau, de Mertens, etc.

On remarque plusieurs jolies aquarelles, en-
tre autres un paysage méditerranéen de Jac-
quemart, l’éminent artiste qui vient de mou-
rir, des souvenirs de Menton de M. de Béthune,
des villages provençaux de M. Cabasson, des
bords de mer de M. Pauzat, de petites ligures
de M.Moutte, enfin un grand carton de M. Ma-
gaud pour les peintures murales de la Cham-
bre de commerce de Marseille.

Nous n’aurions garde d’oublier diverses
peintures sur porcelaine ou faïence et de re-
marquables émaux.

L’exposition annuelle d’œuvres d’artistes
modernes de l’Institution royale de Man-
chester ne contient pas moins de 1.168objets
d’art. On y trouve un certain nombre de ta-
bleaux qui ont déjà figuré ailleurs. L’art local
n’y est pas aussi fortement représenté qu’il l’a
été quelquefois.