La chronique des arts et de la curiosité (1880)

N» 15 — 1880.

BUREAUX, 8, RUE FAVART.

10 avril.

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DES ARTS

ET DE LA CURIOSITE

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8 fî

CONCOURS ET EXPOSITIONS

Salon de 1880

L’élection des jurés dans les sections de
sculpture et -de gravure a donné les résultats
suivants :

SCULPTURE

Jurés : MM. Paul Dubois, 132 voix. — Cha-
pu, 131. — Mercié, 100. — Falguière, 99. —
Guillaume, 97. — Schœnewerck, 89. — Fré-
miet, 87.

Jurés supplémentaires : MM. Mathurin Mo-
reau, 84 voix. — Thomas, 67. — Delaplanche,
52.

GRAVURE (MÉDAILLES ET PIERRES FINES)

Jurés : MM. Degeorges, 86 voix.— David, 67.

Jurés supplémentaires : MM. Galbrunner, 54
voix. — Levillain, 30;

Jurés nommés par l’administration : MM. Char-
ton, sénateur. — Saglio, conservateur au Lou-
vre de la sculpture moderne, des objets d’art
du Moyen âge et de la Renaissance. — Mi-
chaux, chef de la division des beaux-arts à la
préfecture de la Seine.

Juré supplémentaire : M. A Liouville.

Nous avons annoncé que M. Lefebvre figu-
rait comme vice-président dans le jury de
peinture; c’est M. Bonnat qui a été appelé à
faire partie du bureau en cette qualité.

Une exposition des œuvres nouvelles de
M. Edouard Manet a lieu en ce mo-
ment, 7, boulevard des Italiens, galerie de la
Vie Moderne,

L’exposition particulière des œuvres de
Edouard Blanchard, qui doivent être prochai-

nement vendues à l’hôtel Drouot, a lieu en
ce moment au cercle de l’Union artistique.

Sous les auspices de l’archiduc Regnier, la
direction du Musée pour Part et l’industrie de
Vienne organise une Exposition de reliures
anciennes et modernes et des matériaux qui
s’y réfèrent.

Cette exposition aura- lieu à Vienne, à
partir du 18 avril jusqu’au 30 septembre 1880.

Exposition des oeuvres de M. J. de Nittis

5° EXPOSITION DE PEINTURE, PAR MM. BRAC-
QUEMOND, CAILLEBOTTE, DEGAS, ETC.

Pour ceux qui n’aiment pas l’eau froide, il
y a deux manières d’y entrer : ou se plonger
d’un bond résolument, ou pénétrer petit à petit
par le bout des orteils. Quand on préfère le
premier procédé et qu’on veut aborder de
front l’impressionnisme, qu’on se précipite
dans la maison du n° 10 de la rue des Pyra-
mides; mais, si, comme moi, on aime mieux
se préparer insensiblement, qu’on commence
par M. J. de Nittis, et latransition ne sera pas “
trop brusque entre la Femme en blanc derrière
une jalousie qu’on voit à son exposition, 33,
avenue de l’Opéra , et tels portraits de
MUo Cassatt ou de Mme Morisot. M. de Nittis ne
peut se plaindre d’un pareil rapprocu. nent,
et il a fait ce qu’il fallait pour le prove juer.
Concessions ou coquetteries, je ne sais com-
ment il faut les appeler, mais ses tendances à
l’impressionnisme sont manifestes... Il est
souvent lui-même, bien heureusement, c’est-
à-dire un artiste de premier ordre, du plus
réel talent. Il sait voir, il sait dessiner, il sait
peindre, et de plus il est un inventeur. N’est-ce
pas lui qui a trouvé dans nos rues et dans
celles de Londres des sujets d’observations et
de tableaux? En même temps qu’il en étudiait
les aspects divers, il en découvrait le charme
et la poésie. Sensible comme un thermomètre,

1 marquait les variations de l’atmosphère.