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La chronique des arts et de la curiosité — 1885

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Nr. 4 (24 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.18474#0036
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36

LA CHRONIQUE DES ARTS

pastel est essentiellement chose française. Il
y a comme une tradition au milieu de nous,
qui enseigne à en tirer des œuvres larges, sans
se'cheresse ou mièvrerie. Cette tradition, Eva
Gonzalès l'a connue et ses œuvres contribue-
ront à la perpétuer ; ses portraits au pastel
sont des meilleurs. Pour n'en citer qu'un, le
n° 16 du catalogue, nous représente, sous le
titre de la Plante favorite, une jeune femme
qui arrose une fleur. L'ensemble se tient
dans un gris violet d'une grande harmonie;
l'exe'cution est excellente. Le modèle est plein
de vie, de sensibilité, de réserve, et tel que
chacun voudrait avoir l'image de sa femme,
de sa fille ou de sa sœur. Les tableaux à
l'huile sont peints d'une touche sobre, dans
cette gamme de tons clairs, débarrassée des
ombres noires et opaques, dont Manet a été
l'initiateur.

lise dégage un charme intime et pénétrant
de l'ensemble des œuvres d'Eva Gonzalès. Et
à la douleur de sa mort, que ravive son sou-
venir évoqué, s'ajoute le regret d'être privé
de tout ce que, vivante, elle eût encore pu / résultats obtenus,
produire.

Théodore Duret.

La distribution des prix aux élèves de
l'école professionnelle de dessin et de mode-
lage de la rue du Temple a eu lieu rue de
Lancry, à l'hôtel des Chambres syndicales.

Cette école, créée il y a dix ans par M. Ni-
net, avec l'aide de la Chambre syndicale de la
bijouterie imitation, est la première école
professionnelle gratuite qui se soit fondée à
Paris.

L'enseignement de l'école comprend douze
parties se rattachant toutes à la bijouterie : la
gravure, la ciselure, l'incrustation d'or et
d'argent dans la poudre d'écaillé durcie, la
nacre sculptée, la lunetterie ciselée,les plaques
gravées, émaillées et champlevées, le petit
bronze fantaisie, les outils à décorer, les gale-
ries pour bijoux et enfin la guilloché et les
matrices poinçons d'acier pouvant servir de
modèles.

Les travaux exécutés au concours par les
élèves étaient exposés rue de Lancry, et
les personnes qui assistaient à la distribution
des récompenses ont pu se rendre compte des

L'exposition annuelle de peinture et de
sculpture du cercle de l'Union artistique,
sera ouverte place Vendôme, 18, le 2 février
prochain. Elle durera jusqu'au 9 mars, tous
les jours sauf le dimanche février.

L'exposition annuelle de peinture et de
sculpture du Cercle artistique et litté-
raire sera ouverte 7, rue Volnëy, du mardi
57 janvier au h février. La journée du lundi
36 est particulièrement réservée à la Presse.

M. Reid, dans YAthenœum, avance que
le dessin récemment acheté par le South
Kensington, et dont il a été question dans nos
correspondances d'Angleterre, n'est pas de
Van Blaremberghe, comme on l'a cru, mais de
M. Moreau le jeune, qui a produit d'autres
œuvres semblables. M. Reid rappelle que
Moreau le jeune a dessiné et gravé des sujets
historiques assez importants, entre autres les
illustrations du Couronnement de Louis XVI
à Reims et des fêtes de la naissance du Dau-
phin ; dans celui qui nous occupe, la figure
de jeune femme assise dans une chaise à por-
teur ressemble à Marie-Antoinette ; le jeune
homme serait le Dauphin, et le château vu
dans le lointain celui de Fontainebleau, mais
il n'est pas possible de l'affirmer.

La Société des Amis des Arts de Pau vient
d'ouvrir son exposition annuelle. En dehors
des ouvrages d'artistes de la région qui sont
nombreux, on remarque plusieurs toiles si-
gnées de noms bien connus des amateurs pa-
risiens : Louise Abbéma, Santiago Arcos,
Barrias, James Bertrand, Carrier-Belleuse,
Karl Daubigny, Etcheto, Flameng, Gaston
Gélibert, Glaize, Camille Bellanger, Lefèvre,
Muraton, Olivier de Penne, Roll, baronne
Nathaniel de Rothschild, Joseph Frappa, Yon,
Veyrassat, etc.

L'ART AU THEATRE

NOUVELLES

M. Francisque Sarcey annnonce dans
le XIXe Siècle, que les amis de M. Edmond
About se proposent d'élever un monument
sur sa tombe. Après avoir fait appel aux ar-
tistes que M. Edmond About, dit-il, « a loués
avec son ordinaire sûreté de jugement et sa
bonne grâce accoutumée », M. Sarcey ajoute
que, dès à présent, les souscriptions seront
reçues aux bureaux du XIXQ Siècle.

Denise

Un seul décor et pas de toilettes !

11 faut êtreM. Alexandre Dumas et la Comé-
die-Française pour se permettre cette sobriété
au milieu du luxe extravagant de mise en
scène et de costumes auquel se livrent aujour-
d'hui les théâtres de genre, même pour les
pièces les moins assurées du succès. Ils en
sont les victimes lorsque celles-ci ne réussis-
sent pas. Mais les habitudes sont ainsi posées
qu'il a fallu un auteur que le succès suit par-
tout, et l'administrateur d'un théâtre qui a
fait ses preuves et auquel on reproche d'ai-
mer à les faire, pour réagir contre les extra-
vagances à la mode.

Le décor dans lequel se passent les quatre
actes de Denise, entre le déjeuner et le dîner
d'un dimanche d'automne, ce qui est plus
strictement conforme aux prétendues règles
d'Aristote que la plus sévère des tragédies
classiques, est un salon de campagne large-
 
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