DOI Heft:
Nr. 4 (24 Janvier)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18474#0037
ET DE LA CURIOSITÉ
ment ouvert sur une serre. En avant des vi-
trages du fond s'enlève en vigueur la raquette
d'un immense latanier au milieu d'un massif
de (leurs.
La plante est d'une telle justesse de dessin
et de couleur qu'il nous a fallu longtemps
nous assurer, à l'aide de la lorgnette, de son
immobilité' absolue, pour nous convaincre
qu'elle n'est que peinte. M. Duvigneau auteur
du de'cor, a fait là un vrai trompe-l'œil. Les
murs du salon sont gris au-dessus de hauts
lambris en boiseries d'un ton chaud de noyer,
dans le style de la Renaissance. Des écussons
qui pourraient être d'un style plus châtie sur-
montent la boiserie en empiétant sur le fond
gris du mur.
Une grande chemine'e de marbre rouge
sans tablette, comme on les faisait à la fin du
xvii0 siècle, garnit le premier plan à droite,
sous un portrait de famille. Ces portraits,
d'ordinaire brosses à la diable, ne valent
guère. Celui-ci, que M. J. Mazerolle a exécuté
dans le style des portraitistes du xvii0 siècle,
semble un Largillière par l'arrangement et
par la couleur. C'est un vrai portrait de fa-
mille.
Les meubles sont moins sévères que la
pièce : ils sont sans bois apparent, suivant
l'absurde mode d'aujourd'hui, et amplement
garnis d'étoffes brochées et de peluches,
celle-ci semblant faire le dessous de celles-là.
Ils sont diversifiés de forme et distribués
comme au hasard dans la pièce, pour la com-
modité de la vie de chaque jour.
Des draperies garnissent même le dessus du
piano qui fait pendant à la cheminée.
On n'en met pas encore aux pelles ni aux
pincettes, mais on y arrivera.
Les vêtements, car il n'y a point de costu-
mes, sont fort simples. Nous ne parlons pas
des hommes, qui portent la jaquette ou la
redingote, mais les femmes sont vêtues d'é-
toffes unies, sans broderies d'aucune sorte et
de couleurs très calmes, ainsi qu'il convient à
la vie de campagne en automne.
A. D.
--—o>—•*-=38S>3*—<a>---
Les constructions de l'Exposition
universelle
La sous-commission désignée pour préparer
l'avant-projet des constructions nécessaires pour
l'Exposition de 1889 a tenu dernièrement sa pre-
mière séance au ministère du commerce. Elle se
compose de M. Autonin Proust, président; de
MM.Baïhaut, Cendre, AlphanJ, Tisserand, Lax,
Dietz-Monnin, Muzet, Poullain, Kaempfen et du
général Ferron.
M. Antouin Proust a demandé d'abord à la
sous-commission de décider que l'Exposition au-
rait l'une de ses entrées aux Champs-Elysées, au
palais de l'Industrie, que le palais de l'Industrie
serait aménagé pour recevoir le congrès qu'il est
utile d'instituer pour la date de 1889. Les condi-
tions du commerce et de l'industrie ont, en effet,
subi de telles transformations au cours de ce siè-
cle qu'il y a un véritable et universel intérêt à donner
à la discussion de toutes les questions qui intéres-
sent lr> travail le plus grand développement. Le
palais de l'Industrie serait disposé de telle sorte
que l'on y put trouver tout le confortable néces-
saire pour les réunions qui y seraient organisées.
La sous-commission a adopté ce projet, sur le-
quel le président, sans entrer dans tous les détails
de l'organisation, a fourni d'intéressants rensei-
gnements.
La sous-commis3ion a ensuite décidé que les
constructions emprunteraient une partie duCouiv-
la-Reine, que la Seine serait franchie à la hauteur
du pont des Invalides à l'aide d'un pont couvert,
que l'on gagnerait et que Ton occuperait la plus
grande partie de l'esplanade des Invalides et tout
le quai doublé jusqu'au Cliamp-de-Mars à l'aide
d'un appontement établi sur la berge; que le
Cours-la-Reine et l'esplanade des Invalides se-
raient réservés à l'exposition des colonies; que
70.000 mètres sur le quai seraient attribués a l'a-
griculture, et que le jardin du Trocadéro rece-
vrait, n côté de constructions d'ordres différents,
l'exposition d'horticulture. Au Champ-de-Mars, le
square établi par la Ville de Paris sera respecté
dans sa forme, ce qui laisse dans toute l'étendue
du Champ-de-Mars une surface de 350.000 mètres.
Où seront disposés les édifices permanents sur
cette surface? Quelle sera dans toute l'étendue du
Champ-de-Mars^ le nombre de mètres couverts,
soit à titre provisoire, soit à titre permanent?
C'est sur ce point que s'est particulièrement en-
gagée la discussion.
Quoi qu'il advienne, le président a insisté sur
ce point que le Champ-de-Mars ne devait êtré% au
lendemain de l'Exposition, aliéné dans aucune de
ses parties au profit de constructions particulières;
qu'il y avait un intérêt évident à y laisser de
chaque côté, en ménageant la perspective de
l'Ecole militaire, des édifices permanents au mi-
lieu d'un parc continuant le parc du Trocadéro
et qu'on ne pouvait, sous aucun prétexte priver
Paris de cet admirable emplacement, qui peut
servir ultérieurement, soit à des expositions uni-
verselles, soit à des expositions partielles.
La commission s'est ajournée au samedi sui-
vant pour décider de cette question des construc-
tions à élever dans le Champ-de-Mars.
Voici quelques détails sur les dispositions adop-
tées dans sa dernière séance par la sous-commis-
sion des constructions de l'Exposition de 1889.
Deux palais, placés à l'entrée du Champ-de-
Mars, immédiatement après le square de la ville
de Paris, le premier destiné aux arts et placé du
côté de l'avenue de La Bourdonnaye, le second
destiné aux sciences du côté de l'avenue Suffren;
ces deux fractions du palais du trava'l, reliées
entre elles, par une galerie ménagée au-dessous
de la balustrade actuelle du square du Champ-de-
Mars. Chacun de ces palais couvrira une super-
ficie de 34.000 mètres. Ces deux palais seront mis
eu communication avec les constructions provi-
soires destinées à l'Exposition et qui couvriront
une surface de 225.000 mètres. Au milieu de ces
constructions provisoires, dans l'axe de l'Ecole
militaire, est réservée une avenue de 60 mètres
de largeur.
ment ouvert sur une serre. En avant des vi-
trages du fond s'enlève en vigueur la raquette
d'un immense latanier au milieu d'un massif
de (leurs.
La plante est d'une telle justesse de dessin
et de couleur qu'il nous a fallu longtemps
nous assurer, à l'aide de la lorgnette, de son
immobilité' absolue, pour nous convaincre
qu'elle n'est que peinte. M. Duvigneau auteur
du de'cor, a fait là un vrai trompe-l'œil. Les
murs du salon sont gris au-dessus de hauts
lambris en boiseries d'un ton chaud de noyer,
dans le style de la Renaissance. Des écussons
qui pourraient être d'un style plus châtie sur-
montent la boiserie en empiétant sur le fond
gris du mur.
Une grande chemine'e de marbre rouge
sans tablette, comme on les faisait à la fin du
xvii0 siècle, garnit le premier plan à droite,
sous un portrait de famille. Ces portraits,
d'ordinaire brosses à la diable, ne valent
guère. Celui-ci, que M. J. Mazerolle a exécuté
dans le style des portraitistes du xvii0 siècle,
semble un Largillière par l'arrangement et
par la couleur. C'est un vrai portrait de fa-
mille.
Les meubles sont moins sévères que la
pièce : ils sont sans bois apparent, suivant
l'absurde mode d'aujourd'hui, et amplement
garnis d'étoffes brochées et de peluches,
celle-ci semblant faire le dessous de celles-là.
Ils sont diversifiés de forme et distribués
comme au hasard dans la pièce, pour la com-
modité de la vie de chaque jour.
Des draperies garnissent même le dessus du
piano qui fait pendant à la cheminée.
On n'en met pas encore aux pelles ni aux
pincettes, mais on y arrivera.
Les vêtements, car il n'y a point de costu-
mes, sont fort simples. Nous ne parlons pas
des hommes, qui portent la jaquette ou la
redingote, mais les femmes sont vêtues d'é-
toffes unies, sans broderies d'aucune sorte et
de couleurs très calmes, ainsi qu'il convient à
la vie de campagne en automne.
A. D.
--—o>—•*-=38S>3*—<a>---
Les constructions de l'Exposition
universelle
La sous-commission désignée pour préparer
l'avant-projet des constructions nécessaires pour
l'Exposition de 1889 a tenu dernièrement sa pre-
mière séance au ministère du commerce. Elle se
compose de M. Autonin Proust, président; de
MM.Baïhaut, Cendre, AlphanJ, Tisserand, Lax,
Dietz-Monnin, Muzet, Poullain, Kaempfen et du
général Ferron.
M. Antouin Proust a demandé d'abord à la
sous-commission de décider que l'Exposition au-
rait l'une de ses entrées aux Champs-Elysées, au
palais de l'Industrie, que le palais de l'Industrie
serait aménagé pour recevoir le congrès qu'il est
utile d'instituer pour la date de 1889. Les condi-
tions du commerce et de l'industrie ont, en effet,
subi de telles transformations au cours de ce siè-
cle qu'il y a un véritable et universel intérêt à donner
à la discussion de toutes les questions qui intéres-
sent lr> travail le plus grand développement. Le
palais de l'Industrie serait disposé de telle sorte
que l'on y put trouver tout le confortable néces-
saire pour les réunions qui y seraient organisées.
La sous-commission a adopté ce projet, sur le-
quel le président, sans entrer dans tous les détails
de l'organisation, a fourni d'intéressants rensei-
gnements.
La sous-commis3ion a ensuite décidé que les
constructions emprunteraient une partie duCouiv-
la-Reine, que la Seine serait franchie à la hauteur
du pont des Invalides à l'aide d'un pont couvert,
que l'on gagnerait et que Ton occuperait la plus
grande partie de l'esplanade des Invalides et tout
le quai doublé jusqu'au Cliamp-de-Mars à l'aide
d'un appontement établi sur la berge; que le
Cours-la-Reine et l'esplanade des Invalides se-
raient réservés à l'exposition des colonies; que
70.000 mètres sur le quai seraient attribués a l'a-
griculture, et que le jardin du Trocadéro rece-
vrait, n côté de constructions d'ordres différents,
l'exposition d'horticulture. Au Champ-de-Mars, le
square établi par la Ville de Paris sera respecté
dans sa forme, ce qui laisse dans toute l'étendue
du Champ-de-Mars une surface de 350.000 mètres.
Où seront disposés les édifices permanents sur
cette surface? Quelle sera dans toute l'étendue du
Champ-de-Mars^ le nombre de mètres couverts,
soit à titre provisoire, soit à titre permanent?
C'est sur ce point que s'est particulièrement en-
gagée la discussion.
Quoi qu'il advienne, le président a insisté sur
ce point que le Champ-de-Mars ne devait êtré% au
lendemain de l'Exposition, aliéné dans aucune de
ses parties au profit de constructions particulières;
qu'il y avait un intérêt évident à y laisser de
chaque côté, en ménageant la perspective de
l'Ecole militaire, des édifices permanents au mi-
lieu d'un parc continuant le parc du Trocadéro
et qu'on ne pouvait, sous aucun prétexte priver
Paris de cet admirable emplacement, qui peut
servir ultérieurement, soit à des expositions uni-
verselles, soit à des expositions partielles.
La commission s'est ajournée au samedi sui-
vant pour décider de cette question des construc-
tions à élever dans le Champ-de-Mars.
Voici quelques détails sur les dispositions adop-
tées dans sa dernière séance par la sous-commis-
sion des constructions de l'Exposition de 1889.
Deux palais, placés à l'entrée du Champ-de-
Mars, immédiatement après le square de la ville
de Paris, le premier destiné aux arts et placé du
côté de l'avenue de La Bourdonnaye, le second
destiné aux sciences du côté de l'avenue Suffren;
ces deux fractions du palais du trava'l, reliées
entre elles, par une galerie ménagée au-dessous
de la balustrade actuelle du square du Champ-de-
Mars. Chacun de ces palais couvrira une super-
ficie de 34.000 mètres. Ces deux palais seront mis
eu communication avec les constructions provi-
soires destinées à l'Exposition et qui couvriront
une surface de 225.000 mètres. Au milieu de ces
constructions provisoires, dans l'axe de l'Ecole
militaire, est réservée une avenue de 60 mètres
de largeur.