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La chronique des arts et de la curiosité — 1887

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Nr. 29 (27 Août)
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https://doi.org/10.11588/diglit.18476#0236
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226

LA CHRONIQUE DES ARTS

NOUVELLES

Par arrêté du ministre de l'instruc-
tion publique, des cultes et des beaux-arts,
en date du U août' 1887, une chaire d'archi-
tecture française du Moyen-Age et de la Re-
naissance a été créée au musée de 1 sculpture
comparée au Trocadéro.

M. de Baudot, inspecteur général des tra-
vaux diocésains et membre de la commission
des monuments historiques, a été nommé
professeur titulaire de cette chaire.

Cette création comble un vide qui existe
dans l'enseignement de l'architecture à l'Ecole
des Beaux-Arts et que l'on n'y veut point
combler, malgré les plaintes des inspecteurs
généraux des édifices diocésains et des monu-
ments historiques.

Aucun des jeunes architectes sortis de l'é-
cole n'a pu subir honorablement les examens
institués par le service des édifices diocésains,
tous ayant montré la même ignorance de tout
ce qui concerne la théorie, le style et la con-
struction de nos édifices nationaux, quelle
qu'en soit l'époque.

Par arrêté du préfet de la Seine, sont
appelés à faire partie de la commission ad-
ministrative des travaux historiques, comme
membres sortants renommés, MM. Al-
bert Lenoir, F.-T. Perrens et J. Cousin;
comme nouveaux membres nommés , en rem-
placement de MM. Hauréau et Engelhard,
qui ont atteint la limite de leur mandat,
MM. A. Longnon, membre de l'Institut, sous-
chef de section aux Archives nationales, et
H. Dépassé, membre du conseil municipal,
publiciste. Le bureau est maintenu avec
cette modification que la vice-présidence
sera dévolue à M. E. -de Rozière, concurrem-
ment avec M. L. Delisle, déjà vice-président.
Aura entrée aux séances de la commission,
avec voix consultative, M. P. Le Vayer, ins-
pecteur des travaux historiques de la Ville de
Paris, secrétaire-adjoint de la Commission.

On continue, en ce moment, les fouil-
les qui ont mis à jour un amphithéâtre ro-
main sur la colline de Fourvières à Lyon.
MM. Lafon, piofessenr de la Faculté des
sciences de Lyon, et Perrot Desselligny,
élève de l'Ecole pratique des hautes études
de Paris, ont relevé la position exacte de la
grandeur de cet amphithéâtre. Ils ont, en
outre, trouvé un stylet d'ivoire, des frag-
ments de porphyre, de verre antique, de mar-
bre africain, de fines poteries, des fragments
de coupes en verre irisé et une mosaïque.

Un tableau dernièrement acheté chez
un xiKirchand de bric-à-brac, de Londres, à
été soumis à sir Frédérick Burton de la «'Na-
tional Gallery •>.

Malgré la saleté et le mauvais état de la
toile, celui-ci fut frappé de sa beauté et de
sa valeur.

Le tableau, qui est un paysage avec figu-
res, mesurant 69 pouces sur A5, a été re-

connu pour un Claude Lorrain et de sa meil-
leure manière.

L'empereur d'Autriche vient de fon-
der un nouvel ordre, Litteris et- Artibus, dit
le décret. La décoration se portera au cou,
suspendue à un ruban rouge.

Parmi les premiers titulaires de l'ordre
sont les peintres Jules Benczur et Matejko,
d'Angeli et Munkaczy.

CORRESPONDANCE D'ITALIE

La Galerie de Modène (Piûacoteca Estense) qui,
depuis nombre d'années, avait été chassée du
magnifique palais, jadis résidence des souverains
du duché et transformé, depuis 1860, en Académie
militaire, se trouve provisoirement entassée dans
le Palais des beaux-arls.

Bien qu'elle ait été dépouillée d'une centaine de
tableaux d'élite depuis un siècle à peu près par
le duc François III, qui les vendit à la galerie de
Dresde, elle contient encore un certain nombre
d'oeuvres d'une valeur incontestable, appartenant
surtout à l'école ferraraise et à l'école vénitienne.
Malheureusement elles sont reléguées dans des
locaux tout à fait insuffisants, en attendant que le
gouvernement et la municipalité leur accordent
une installation plus convenable.

Les vœux des amateurs pour la réalisation de
ce projet, dans un temps prochain, vont devenir
d'autant plus ardents que la pinacothèque vient
d'être désignée pour hériter des plus précieux
tableaux, miniatures et dessins, faisant partie de
la succession laissée par le marquis Joseph Gani-
pori, décédé le 19 juillet dernier dans sa ville
natale. Le nom de cet éminent érudit est bien
connu dans le monde de la littérature artistique.
Ses nombreuses publications, faites à la suite de
ses recherches dans les archives de Modène et de
Mantoue surtout, ont été d'une grande utilité pour
les critiques et les historièns dé l'art.

On sait que les biographies du Titien, de Ra-
phaël, de son père Giov. Sànti, de Michel-Ange,
etc., ont reçu d'importantes notices complémen-
taires par suite des études du marquis Campori.il
ne dédîigna pas, du reste, de s'occuper de3 docu-
ments concernant, les arts mineurs, ayant trait
aux goûts et aux costumes descemrs italiennes du
xve et du xvie siècle, documents qui ont bien leur
importance comme éléments caractéristiques delà
vie du temps.

Quant aux collections précieuses de manuscrits,
d'autographes, de cartes diplomatiques et histori-
ques, nous savons que le marquis Campori vièut
de les léguer par testament à la bibliothèque de
la ville (Biblioteca Estense).

Parmi les tableaux qui sont destinés à la gale-
rie, deux surtout méritent d'être mentionnés, ce
sont : un panneau contenant une sévère Madone
de Bartolommco Montagna, signé du nom de l'au-
teur, et un autre représentant la Vierge avec l'En-
fant-Jésus, œuvre bien authentique de la jeunesse
du Corrège.

La grâce, l'aimable sourire, la clarté de couleur
 
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