N° 36 — 1837
BUREAUX : 8, RUE FAVART.
19 Novembre
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT L E G A" M E D , MATI-N
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitemen
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
PARIS ET DÉPARTEMENTS ;
•Un an. . 12 fr. | Six mois. 8 fr.
MOUVEMENT DES ARTS
Autographes
13 novembre
Cette vente a produit 13.000 fr.
Ou a vendu 120 fr. une lettre de Chateaubriand
à Mme Récamier, le 26 juin 1831 ; nous en déta-
■ chons le passage suivant :
« Hélas ! vous vous trompez, mais quand je
vous écris, j'ai toujours un moment de bonheur.
:Notre avenir est si obscur et si grave que je ne
puis en détacher ma pensée; je suis bien sûr que
ceci ne durera pas, mais j'ai déjà calculé que de-
puis la Révolution les changements de gouverne-
a'nents arrivent dans un espace moyen de dix à
quinze ans; c'est la mesure de la patience fran-
çaise. »
On s'est rendu acquéreur, au prix de 50 fr., du
quatrain suivant, écrit en l'honneur de Mlle Du-
hois(
Pour l'art divin qui nous amuse
Elle naquit dans un jardin,
Ilose, de la dixième muse,
Chez Delphine de Girardin.
Alexandre Dum.is.
Voici les prix obtenus par quelques autres
ipièces :
Gambetta à Th. Silvestre, 40 fr. ; Maréchal d'An-
cre, 150 fr. ; Balzac, 75 fr. : Béranger, 48 fr. ; Bos-
suet, 75 fr. ; Catherine deMédicis 150 fr. ; Ca.vour,
86 fr. ; Charles IX, 400 fr. ; Garibaldi, 20 fr. ;
François de Sales, 160 fr. ; Henri III, 225 fr.;
■Henri IV, 150 fr. ; Victor Hugo, 92 fr. ; Isabelle la
Catholique, 75 fr. ; Léopold Ier, roi des Belges à
Napoléon III, 197 fr. ; Léopold II, 60 fr. ; Louis
XIII, 100 fr.; Louis XIV, 420 fr. ; Louis-Philippe,
qui commence ainsi une lettre de cinq pages et
demie, adressée au général Sébastiani le 29 jan-
vier 1840 : « C'est avec un cœur brisé que je me
mets à vous écrire la lettre la plus pénible que
j'aye jamais eu à faire. Mais j'ai la main forcée,
je l'ai dit au conseil, et j'ai annoncé que je le di-
rai assez haut pour que personne n'en ignore.
J'ai vainement fait valoir avec toute la force dont
je suis capable les arguments, selon moi, d'une
évidence irrésistible qui devait faire repousser la
mesure de voire rappel, tout a élé inutile et rien
n'a pu calmer l'effroi que causent les clameurs
de ceux qui l'exigent. En sorte, qu'après de longs
et pénibles débats, je me suis trouvé dans l'amère
nécessité d'opter entre la dissolution immé-
diate du ministère et l'engagement (qu'on ma
proposait, à la vérité, de tenir secret) de vous
rappeler après le mariage de la reine Victoria...»,
vendue 175 fr.
Mirabeau écrit à un éditeur : « Vous n'aurez
pas le plaisir de voir votre nom accolé au mien
pour de l'argent et je vous renvoye votre Voltaire,
heureux de n'avoir pas de vous la plus légère
marque d'un souvenir que je n'ai jamais désiré. »
Adjugée 45 fr. (On sait que Mirabeau publia un
ouvrage sur la Monarchie prussienne, qui fit faire
banqueroute à son éditeur).
Un morceau de musique de Mozart, 305 fr. ;
une lettre de Guillaume le Taciturne, 40 fr. ; de
Turenne, 42 fr. ; un dossier du prince impérial,
42 fr. ; On a vendu 62 fr. une pièce siguée Napo-
léon Ier, palais des Tuileries, 11 avril 1815, où il
ordonne que le duc d'Angoulêmé, qu'il aurait pu
faire traiter comme les Bourbons voulait qu'on
le traitât, lui et sa famille, soit conduit à Celte et
embarqué. Il faudra seulement obliger le prince à
restituer les diamants de la couronne, qui sont la
propriété de la nation.
Enfin, on a vendu 500 fr. une lettre de Charles
Quint à François Ier, et le même prix une lettre
de Frauçois Ier à Charles-Quint ; qui se termine
par : « Votre bon frère amy et trop oblygé Fran-
çois. »
BUREAUX : 8, RUE FAVART.
19 Novembre
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ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT L E G A" M E D , MATI-N
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitemen
la Chronique des Arts et de la Curiosité.
PARIS ET DÉPARTEMENTS ;
•Un an. . 12 fr. | Six mois. 8 fr.
MOUVEMENT DES ARTS
Autographes
13 novembre
Cette vente a produit 13.000 fr.
Ou a vendu 120 fr. une lettre de Chateaubriand
à Mme Récamier, le 26 juin 1831 ; nous en déta-
■ chons le passage suivant :
« Hélas ! vous vous trompez, mais quand je
vous écris, j'ai toujours un moment de bonheur.
:Notre avenir est si obscur et si grave que je ne
puis en détacher ma pensée; je suis bien sûr que
ceci ne durera pas, mais j'ai déjà calculé que de-
puis la Révolution les changements de gouverne-
a'nents arrivent dans un espace moyen de dix à
quinze ans; c'est la mesure de la patience fran-
çaise. »
On s'est rendu acquéreur, au prix de 50 fr., du
quatrain suivant, écrit en l'honneur de Mlle Du-
hois(
Pour l'art divin qui nous amuse
Elle naquit dans un jardin,
Ilose, de la dixième muse,
Chez Delphine de Girardin.
Alexandre Dum.is.
Voici les prix obtenus par quelques autres
ipièces :
Gambetta à Th. Silvestre, 40 fr. ; Maréchal d'An-
cre, 150 fr. ; Balzac, 75 fr. : Béranger, 48 fr. ; Bos-
suet, 75 fr. ; Catherine deMédicis 150 fr. ; Ca.vour,
86 fr. ; Charles IX, 400 fr. ; Garibaldi, 20 fr. ;
François de Sales, 160 fr. ; Henri III, 225 fr.;
■Henri IV, 150 fr. ; Victor Hugo, 92 fr. ; Isabelle la
Catholique, 75 fr. ; Léopold Ier, roi des Belges à
Napoléon III, 197 fr. ; Léopold II, 60 fr. ; Louis
XIII, 100 fr.; Louis XIV, 420 fr. ; Louis-Philippe,
qui commence ainsi une lettre de cinq pages et
demie, adressée au général Sébastiani le 29 jan-
vier 1840 : « C'est avec un cœur brisé que je me
mets à vous écrire la lettre la plus pénible que
j'aye jamais eu à faire. Mais j'ai la main forcée,
je l'ai dit au conseil, et j'ai annoncé que je le di-
rai assez haut pour que personne n'en ignore.
J'ai vainement fait valoir avec toute la force dont
je suis capable les arguments, selon moi, d'une
évidence irrésistible qui devait faire repousser la
mesure de voire rappel, tout a élé inutile et rien
n'a pu calmer l'effroi que causent les clameurs
de ceux qui l'exigent. En sorte, qu'après de longs
et pénibles débats, je me suis trouvé dans l'amère
nécessité d'opter entre la dissolution immé-
diate du ministère et l'engagement (qu'on ma
proposait, à la vérité, de tenir secret) de vous
rappeler après le mariage de la reine Victoria...»,
vendue 175 fr.
Mirabeau écrit à un éditeur : « Vous n'aurez
pas le plaisir de voir votre nom accolé au mien
pour de l'argent et je vous renvoye votre Voltaire,
heureux de n'avoir pas de vous la plus légère
marque d'un souvenir que je n'ai jamais désiré. »
Adjugée 45 fr. (On sait que Mirabeau publia un
ouvrage sur la Monarchie prussienne, qui fit faire
banqueroute à son éditeur).
Un morceau de musique de Mozart, 305 fr. ;
une lettre de Guillaume le Taciturne, 40 fr. ; de
Turenne, 42 fr. ; un dossier du prince impérial,
42 fr. ; On a vendu 62 fr. une pièce siguée Napo-
léon Ier, palais des Tuileries, 11 avril 1815, où il
ordonne que le duc d'Angoulêmé, qu'il aurait pu
faire traiter comme les Bourbons voulait qu'on
le traitât, lui et sa famille, soit conduit à Celte et
embarqué. Il faudra seulement obliger le prince à
restituer les diamants de la couronne, qui sont la
propriété de la nation.
Enfin, on a vendu 500 fr. une lettre de Charles
Quint à François Ier, et le même prix une lettre
de Frauçois Ier à Charles-Quint ; qui se termine
par : « Votre bon frère amy et trop oblygé Fran-
çois. »