DOI Heft:
Nr. 26 (25 Juillet)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19739#0212
202
LA CHRONIQUE DES ARTS
Premier second grand-prix : M. Deeheneaù
(Adolphe), né le 19 juin 1868, au Dezaret, com-
mune de Saint-Amhreuil (Saône-et-Loire), élève
de MM. Jules Lefebvre, Boulanger, Benjamin
Constant.
Deuxième second grand-prix : M. Etcheverry
(Hubert-Denis), né le 21 septembre 18(37, à Bayonne
(Basses-Pyrénées), élève de M. Bonnat.
Exposition rétrospective de Grenoble
La ville de Grenoble organise, pour le prin-
temps de l'année prochaine, une Exposition
rétrospective des Beaux-Arts, qui, grâce à
l'empressement des riches amateurs du Dau-
phiné, s'annonce déjà comme un magnifique
succès. La ville de Grenoble étant le centre de
l'industrie de la ganterie, le comité de l'Expo-
sition a eu l'idée d'organiser la Rétrospective
dit. Gant. Ce sera Je clou de l'Exposition.
Nous sommes persuadés que les collections
privées, que les Musées publics, que les tré-
sors des cathédrales possèdent des merveilles
en gants anciens, et nous sommes non moins
persuadés qu'ils les mettront avec empresse-
ment à la disposition de la ville de Grenoble.
Les bénéfices de l'Exposition seront consa-
crés à la création d'un fonds de dotation pour
Je Musée, à la création d'un capital inalié-
nable dont les intérêts seuls seront employés
à l'achat d'oeuvres d'art. La ville de Grenoble
sera la première, avec Lyon, à réaliser ce
desideratum, qui est celui de tous nos Mu-
sées et que le Louvre lui-même n'a pu encore
réaliser.
Le Dauphmé, déjà si fréquenté par les tou-
ristes, grâce à l'incomparable beauté de ses
montagnes présentera, l'année prochaine,
une attraction nouvelle du plus puissant inté-
rêt, et tout le monde voudra visiter cette vail-
lante cité de Grenoble, si active et si digne
d'être récompensée de ses efforts. M. B.
NOUVELLES
Le Conseil municipal a alloué une sub-
vention de 500 fr. au comité chargé d'élever
un monument au docteur Bicord.
Le Musée du Luxembourg vient de re-
cevoir un Buste de femme en marbre blanc,
sur socle de de marbre rouge, par Jean Gau-
tberin, l'éminent sculpteur mort l'an dernier.
Ce buste est signé et daté de 1889. C'est
Mm° Gautherin, veuve de l'artiste, qui l'ait ce
don au Musée.
Le portrait buste du sculpteur Aime Millet,
point par Bonnat en 1869, vient également
d'être donné au Musée du Luxembourg par
M» veuve Aimé Millet.
*** Le Musée du Louvre vient de recevoir
une étude de Baffet, représentant un Soldat
d'infanterie de la première République
(don de M. Auguste Caïn) et une Nature
morte, signée Guill™ Van Aelst, 1670 (don
de M. Kleinberger).
*** Nous avions annoncé, il y a quelques
mois, que l'on avait résolu, au Musée du
Louvre, d'exposer les intéressantes mosaïques
de l'église Saint-Christophe, découvertes à
Kabrhiram, près de Tyr, par M. Benan, et
rapportées en 1863.
On vient de donner à ce projet un commen-
cement d'exécution.
Quatre des principaux morceaux ont été
fixés sur les murs de la salle Mollien. Deux
sont tirés des bas-côtés et représentent des
médaillons avec des figures d'animaux. Les.
autres constituent la partie du centre la plus
rapprochée de l'autel ; le premier est une
grande inscription latine, le second est com-
posé de carrés à dessins polychromes.
*** M. Heuzey, professeur d'archéologie à
l'Ecole des Boaux-Arls, a l'ait dernièrement un
cours sur le costume des femmes dans l'anti-
quité, avec démonstrations sur modèle vivant.
Le vêtement des femmes grecques ne se com-
posait, le plus souvent, que d'une seule pièce.
Le costume dorien ne comportait qu'une
pièce d'étoffe rectangulaire, dont les plis habi-
lement agencés faisaient croire à l'existence de
plusieurs pièces d'étoffes absolument distinc-
tes. Le costume ionien, plus compliqué et plus
riche, comportait deux pièces : une tunique
légère et un manteau très orné.Pour reproduire
ces costumes, M.Heuzey s'est servi d'étoffes tis-
sées à la main qu'il avait pu se procurer en
Syrie et dans l'Inde. Muni de ces étoffes, de
bandelettes formant ceinture et de quelques
agrafes, l'éminent professeur a démontré
avec une grande habileté, sur ses modèles vi-
vants, la multiplicité des ajustements des fem-
mes de l'ancienne Grèce; sous ses doigts
exercés, le rectangle d'étoffe formant man-
teau devient tunique étant plié en deux, et
deux agrafes suffisent pour obtenir les trois
ouvertures ménagées pour la tète et les bras.
Cette leçon était une continuation de celle que
M. Heuzey avait donné l'année dernière sur
la reconstitution du costume égyptien.
*** La Société des gens de lettres vient de
charger définitivement le sculpteur Bodin de
l'exécution du monument qui doit être élevé
à Balzac sur la "place du Palais-Boy al. On
sait que cette Société a ouvert, en vue de ce
monument, une souscription publique qui a
produit une trentaine de mille francs, et
qu'elle s'était d'abord adressée au statuaire
Chapu. Mais le projet laissé par cet artiste et
qui avait été conçu pour être placé à l'intérieur
du Palais-Boyal dans une des galeries, a été
reconnu trop dispendieux et on a été forcé
d'y renoncer en abandonnant, à titre d'indem-
nité, à la famille de Chapu, les 5.000 fr. reçus
par celui-ci comme avances. C'est dans ces
circonstances que M. Bodin a accepté d'exé-
cuter le monument de Balzac sur un nouveau
modèle et dans des données plus restreintes.
La ville de Bennes vient de rentrer en
possession des tableaux qui lui ont été volés,
au mois de mai dernier. Ces tableaux valaient
plus de 150.000 fr. L'individu qui avait commis
ce vol avait opéré pour un tiers qui, en pré-
LA CHRONIQUE DES ARTS
Premier second grand-prix : M. Deeheneaù
(Adolphe), né le 19 juin 1868, au Dezaret, com-
mune de Saint-Amhreuil (Saône-et-Loire), élève
de MM. Jules Lefebvre, Boulanger, Benjamin
Constant.
Deuxième second grand-prix : M. Etcheverry
(Hubert-Denis), né le 21 septembre 18(37, à Bayonne
(Basses-Pyrénées), élève de M. Bonnat.
Exposition rétrospective de Grenoble
La ville de Grenoble organise, pour le prin-
temps de l'année prochaine, une Exposition
rétrospective des Beaux-Arts, qui, grâce à
l'empressement des riches amateurs du Dau-
phiné, s'annonce déjà comme un magnifique
succès. La ville de Grenoble étant le centre de
l'industrie de la ganterie, le comité de l'Expo-
sition a eu l'idée d'organiser la Rétrospective
dit. Gant. Ce sera Je clou de l'Exposition.
Nous sommes persuadés que les collections
privées, que les Musées publics, que les tré-
sors des cathédrales possèdent des merveilles
en gants anciens, et nous sommes non moins
persuadés qu'ils les mettront avec empresse-
ment à la disposition de la ville de Grenoble.
Les bénéfices de l'Exposition seront consa-
crés à la création d'un fonds de dotation pour
Je Musée, à la création d'un capital inalié-
nable dont les intérêts seuls seront employés
à l'achat d'oeuvres d'art. La ville de Grenoble
sera la première, avec Lyon, à réaliser ce
desideratum, qui est celui de tous nos Mu-
sées et que le Louvre lui-même n'a pu encore
réaliser.
Le Dauphmé, déjà si fréquenté par les tou-
ristes, grâce à l'incomparable beauté de ses
montagnes présentera, l'année prochaine,
une attraction nouvelle du plus puissant inté-
rêt, et tout le monde voudra visiter cette vail-
lante cité de Grenoble, si active et si digne
d'être récompensée de ses efforts. M. B.
NOUVELLES
Le Conseil municipal a alloué une sub-
vention de 500 fr. au comité chargé d'élever
un monument au docteur Bicord.
Le Musée du Luxembourg vient de re-
cevoir un Buste de femme en marbre blanc,
sur socle de de marbre rouge, par Jean Gau-
tberin, l'éminent sculpteur mort l'an dernier.
Ce buste est signé et daté de 1889. C'est
Mm° Gautherin, veuve de l'artiste, qui l'ait ce
don au Musée.
Le portrait buste du sculpteur Aime Millet,
point par Bonnat en 1869, vient également
d'être donné au Musée du Luxembourg par
M» veuve Aimé Millet.
*** Le Musée du Louvre vient de recevoir
une étude de Baffet, représentant un Soldat
d'infanterie de la première République
(don de M. Auguste Caïn) et une Nature
morte, signée Guill™ Van Aelst, 1670 (don
de M. Kleinberger).
*** Nous avions annoncé, il y a quelques
mois, que l'on avait résolu, au Musée du
Louvre, d'exposer les intéressantes mosaïques
de l'église Saint-Christophe, découvertes à
Kabrhiram, près de Tyr, par M. Benan, et
rapportées en 1863.
On vient de donner à ce projet un commen-
cement d'exécution.
Quatre des principaux morceaux ont été
fixés sur les murs de la salle Mollien. Deux
sont tirés des bas-côtés et représentent des
médaillons avec des figures d'animaux. Les.
autres constituent la partie du centre la plus
rapprochée de l'autel ; le premier est une
grande inscription latine, le second est com-
posé de carrés à dessins polychromes.
*** M. Heuzey, professeur d'archéologie à
l'Ecole des Boaux-Arls, a l'ait dernièrement un
cours sur le costume des femmes dans l'anti-
quité, avec démonstrations sur modèle vivant.
Le vêtement des femmes grecques ne se com-
posait, le plus souvent, que d'une seule pièce.
Le costume dorien ne comportait qu'une
pièce d'étoffe rectangulaire, dont les plis habi-
lement agencés faisaient croire à l'existence de
plusieurs pièces d'étoffes absolument distinc-
tes. Le costume ionien, plus compliqué et plus
riche, comportait deux pièces : une tunique
légère et un manteau très orné.Pour reproduire
ces costumes, M.Heuzey s'est servi d'étoffes tis-
sées à la main qu'il avait pu se procurer en
Syrie et dans l'Inde. Muni de ces étoffes, de
bandelettes formant ceinture et de quelques
agrafes, l'éminent professeur a démontré
avec une grande habileté, sur ses modèles vi-
vants, la multiplicité des ajustements des fem-
mes de l'ancienne Grèce; sous ses doigts
exercés, le rectangle d'étoffe formant man-
teau devient tunique étant plié en deux, et
deux agrafes suffisent pour obtenir les trois
ouvertures ménagées pour la tète et les bras.
Cette leçon était une continuation de celle que
M. Heuzey avait donné l'année dernière sur
la reconstitution du costume égyptien.
*** La Société des gens de lettres vient de
charger définitivement le sculpteur Bodin de
l'exécution du monument qui doit être élevé
à Balzac sur la "place du Palais-Boy al. On
sait que cette Société a ouvert, en vue de ce
monument, une souscription publique qui a
produit une trentaine de mille francs, et
qu'elle s'était d'abord adressée au statuaire
Chapu. Mais le projet laissé par cet artiste et
qui avait été conçu pour être placé à l'intérieur
du Palais-Boyal dans une des galeries, a été
reconnu trop dispendieux et on a été forcé
d'y renoncer en abandonnant, à titre d'indem-
nité, à la famille de Chapu, les 5.000 fr. reçus
par celui-ci comme avances. C'est dans ces
circonstances que M. Bodin a accepté d'exé-
cuter le monument de Balzac sur un nouveau
modèle et dans des données plus restreintes.
La ville de Bennes vient de rentrer en
possession des tableaux qui lui ont été volés,
au mois de mai dernier. Ces tableaux valaient
plus de 150.000 fr. L'individu qui avait commis
ce vol avait opéré pour un tiers qui, en pré-