La chronique des arts et de la curiosité (1891)

N« 29. — 1891

BUREAUX : 8,, RUE FAVART.

5 septembre

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

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CONCOURS ET EXPOSITIONS

Conformément à l'avis du Comité consultatif
des Musés nationaux, et sur la proposition du
directeur des Beaux-Arts, le ministre de l'Ins-
truction publique et des Beaux-Arts vient
d'affecter au Musée du Luxembourg les œu-
vres suivantes, provenant des acquisitions de
l'État aux Salons de 1891 :

Peinture. — Bill, le Village de Gruissan ;
Bréauté, l'Ouvrière ; Iwill, Avant l'orage
(pastel); Lansyer, le Pont de Menton; Muenier,
le Catéchisme ; Petit-Jean, Verdun le soir;
Pointelin, les Bois en novembre (pastel);
Bonot, Mendiants ; Smith, Sous bois ; Tanzy,
le Soir; Tournés, Jeune fille se peignant.

Sculpture. — Bloch, Martyre (statue en
bois) ; Delaplanche, Ève avant le péché (sta-
tue marbre) ; Frémiet, Saint Georges (sta-
tuette bronze) ; Lami, Première faute (statue
marbre) ; Le Chevrel, pierre fine gravée ; Levil-
■lain, Biogène (vase bronze).

Le correspondant parisien du Nouveau
Temps, parlant du projet d'organiser à Paris
une Exposition Russe, dont nous avons parlé
dans notre numéro du 25 juillet, raconte ce qui
suit :

Un Busse, portant un nom assez connu, arriva
à Paris, se procura chez un haut personnage
français une lettre d'introduction auprès de M.
Alphand et soumit à ce dernier le projet d'orga-
niser à Paris une Exposition russe. Il déclara que
ses relations financières lui permettaient d'affir-
mer qu'il ne manquerait pas de tout l'argent né-
cessaire pour mener l'entreprise à bonne fin.

M. Alphand s'intéressa à l'affaire et soumit le
projet au Conseil municipal de Paris, lequel, dé-
sirant être agréable à la Bussie, décida d'accor-
der à l'Exposition russe une installation au
Champ-de-Mars, dans un des bâtiments de l'Ex-
position universelle de 1889.

Il fallait encore obtenir l'assentiment du préfet
de la Seine ; mais l'auteur du projet ne s'en occupa
pas: fort de l'appui de M. Alphand et du Conseil
municipal, il ne chercha qu'à vendre, pour de l'ar-
gent comptant, l'autorisation qu'il croyait avoir
reçue.

Pendant ce temps, le préfet de la Seine refusait
son assentiment. Il paraît que les renseignements
de la police de sûreté n'étaient nullement favora-
bles à l'auteur du projet. Il avait déjà un dossier
judiciaire et était tout simplement un escroc, ex-
pulsé pour escroqueries d'une capitale étrangère.

Le Daily Neivs a nnonce, pour le mois de
décembre, l'ouverture d'une Exposition dite
Exposition Victoria,, dans laquelle seraient
exhibés des tableaux et des objets d'un inté-
rêt tout spécial, se rattachant au règne de la
reine Victoria depuis son avènement jusqu'à
l'année de son jubilé.

Ce serait pour l'ère dite victorienne (1837-
1891) la reproduction des Expositions rétros-
pectives dites des Guelfes pour l'ère géor-
gienne (1715-1887) et des reliques des Stuarts
(1560-1688), qui ont si bien réussi ces dernières
années.

Un décret royal, en date du 9 janvier 1891,
établit que le quatrième centenaire de la dé-
couverte de l'Amérique sera célébré en Espa-
gne au moyen de diverses manifestations
officielles. Une des plus importantes sera une
exhibition d'art rétrospectif comprenant des
objets datés du xve siècle, du xvr3 et de la pre-
mière moitié du xvuc : Peintures, Sculptures,
Dessins, Gravures et Pièces d'art décoratif.
La dénomination officielle, attribuée à ce
concours, est Exposition historique-euro-
péenne de Madrid.

Le but de l'exhibition sera de présenter un
tableau, aussi complet que possible, du degré
de civilisation atteint par l'Europe — et plus
spécial ement par l'Espagne et le Portugal —