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La chronique des arts et de la curiosité — 1891

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Nr. 27 (8 Août)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19739#0225
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ET DE LA CURIOSITE 215

l'endroit indiqué par M. Lautner, près de la crosse
du mousquet,, sur la robe de la fillette, deux
■signes analogues à des B, et l'un d'eux est même
■suivi de quelque chose qui ressemble très vague-
ment à un o ; et parmi l'écheveau de traits noi-
râtres qui suit, un peu de bonne volonté, quand
on est favorablement prévenu, permet de deviner
un l. Mais plus la signature de Bol serait visible
ici, plus cela prouverait l'erreur de la théorie de
M. Lautner, car s'il y a un tableau au monde
dont l'histoire ait été reconstituée sur des bases
certaines, c'est bien la Ronde-de Nuit.

Quant à la date que M. Lautner prête au tableau,
elle montre mieux que tout le reste l'inexpérience
du critique. On ne s'improvise pas historien d'art,
pas plus qu'autre chose. Les costumes seuls, qui
n'ont rien de commun pour la coupe avec ceux
des Syndics des drapiers de Rembrandt (1661),
ou même des Régents des Haiszittenhuijs, de
Bol (1657), suffiraient largement à prouver que la
Ronde de Nuit ne peut pas être de 1662, comme
le pense M. Lautner, mais des environs de 1640.

Les procédés de raisonnement un peu trop
hardis de M. Lautner se retrouvent dans le reste du
volume. Nous pensons en avoir donné à nos lec-
teuss une idée suffisante. En résumé, M. Lautner
est. un homme de bonne foi qui, entraîné sur une
fausse piste par quelques signatures qu'il avait
cru trouver, a poussé ces découvertes imaginaires
jusqu'à leurs plus extrêmes conséquences logiques
et s'est égaré dans un inextricable fouillis d'er-
reurs. E. Durand-Gréville.

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NÉCROLOGIE

Le peintre Léon Pelouse est mort le 31 juil-
let. L'école française perd en lui l'un de ses plus
brillants et féconds paysagistes. Il a succombé à
une maladie diabétique dont il était atteint depuis
cinq ans.

La vie de Pelouse est un bien rare exemple
d'énergie. Voyageur de commerce dans une mai-
son de tissus do la rue du Sentier, il résolut de
s'adonner à la peinture, malgré l'opposition de
ses parents. Il débuta de la sorte à l'âge de 28 ans
(il est né à Pierrelaye, Seine-et-Oise, en 1838), par
un tableau que, n'ayant pas d'atelier, il exécuta
à la caserne du Prince-Eugène, grâce à l'autorisa-
tion que le colonel lui donna.

Le succès ne vint que lentement pour Pelouse.
Il avait débuté en 1865 : sa première récompense,
une médaille de 2° classe, ne lui fut décernée
qu'en 1873. Dès lors, sa réputation était solide-
ment fondée. Il obtenait une médaille de 2° classe
à l'Exposition de 1878; il était nommé, cette
même année, chevalier de la Légion d'honneur ;
enfin, à l'Exposition universelle de 1889, il rece-
vait une médaille d'or.

Plusieurs œuvres importantes demeurent ina-
chevées dans son atelier, notamment le tableau
qui lui a été commandé pour la décoration de
l'Hôtel de Ville de Paris.

Adolphe Leleux était né on 1812 et ses cama-
rades l'appelaient entre eux Leleux le Breton,
pour le distinguer de son frère. Ce surnom lui
venait du genre spécial auquel il s'adonna dans
la première période de sa carrière.

En effet, Adolphe Leleux, vers l'âge de 25 ans,
résolut d'être artiste et étudia la peinture sans
autre guide que les aptitudes qu'il avait en lui et
sans autre maître que la Nature.

11 fit d'abord, pour vivre, de la gravure, de la
lithographie, et débuta au Salon de 1835 par une
aquarelle très remarquée, Le Voyageur.

Puis il partit étudier la nature âpre et sauvage
de la Basse-Bretagne et la variété des costumes
qu'elle possédait encore. C'est alors que pendant
plusieurs années il produisit des œuvres bre-
tonnes, parmi lesquelles Un Marché en Basse-
Bretagne, les Braconniers bretons, les Jeunes
Bretonnes et la fameuse Danse bretonne achetée
par le duc d'Orléans, furent principalement ap-
préciées.

Les œuvres importantes qu'il créa sont : L'Ar-
rivée au champ de foire, vendue à l'Empereur
(1854) ; Une noce en Bretagne, appartenant au
ministère d'Etat (1861) ; Le Maréchal ferrant,
Chasseurs et Rabatteurs.

Adolphe Leleux obtint une troisième médaille
au Salon de 1842, deux secondes en 1843 et 1848
et la croix de la Légion d'honneur en 1855. Né à
Paris, il vient d'y mourir subitement de la rup-
ture d'un anévrisme.

Un compositeur de grand talent, pianiste émé'
rite, M. Henri Litolff vient de mourir à Bois-
Colombss; il était né à Londres en 1818, d'un
père français. On connaît de lui un grand nombre
de compositions de tout genre, depuis l'opéra jus-
qu'à l'opérette; il a, en outre, attaché son nom à
une édition célèbre de partitions et d'oeuvres clas-
siques à bon marché.

Citons parmi les ouvrages de Litolff : ses étu-
des pour piano, ses Six Mélodies, ses ouver-
tures de Robespierre, des Girondins, son Chant
des Guelfes, son oratorio Ruth et Booz, ses
opéras Nahel, la Boite de Pandore, Héloïse et
Abélard (1872), la Belle au bois dormant (1874),
la Fiancée du roi de Garbe (1874), la Mandra-
gore (1876). A cette dernière date (1876), Litolff
dirigeait l'orchestre d'un café-concert des Champs-
Elysées.

Depuis il a donné, en 1886, à Bruxelles, les
Templiers et, en 1888, à l'Opéra-Comique, l'Esca-
dron volant de la Reine.

M. Alphonse Ouri, peintre décorateur, a suc-
combé hier à l'âge de soixante-trois ans.

Parmi les monuments décorés par M. Ouri,
nous citerons le plafond de l'Hôtel de Ville, le
salon vert des Tuileries, l'hôtel Fould et celui du
Jockey-Club.

Nous avons encore à annoncer le décès de M.
Lucien Sohmidt, artiste peintre, né à Miellin
(Haute-Saône), le 22 août 1825, et depuis longtemps
déjà domicilié à Saint-Quentin, et celui de M.
Antonin Richard, peintre et directeur de l'Ecole
municipale de dessin de Châlon-sur-Saône.

Le sculpteur Joseph-Jacques Ducaju est mort
à Anvers, le 6 juillet, à l'âge de 68 ans. Sa ville
natale lui doit plusieurs statues : celles de Bo-
duognat, de Teniers et de Henri Leys. Le Musée
 
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